Segment patrimonial et identitaire de la ville du Vieux Rocher avec un cachet architectural arabo-mauresque particulier, le plus que centenaire hôtel «Cirta» de Constantine achève laborieusement son long «bain de jouvence».
Fermé depuis le mois de juillet 2014 pour les besoins d’une modernisation en profondeur visant à le hisser aux standards internationaux, l’emblématique hôtel «Cirta» est en phase avancée d’opérationnalité, mais sa réception prévue au printemps prochain reste tributaire de la fermeture de l’avenue Rahmani Achour (ex-Bardo). Avec un taux d’avancement des travaux estimé à plus de 90%, cet établissement hôtelier, édifié en 1912, sera mis en service au cours du premier trimestre 2019, voir en avril au plus tard, a affirmé à l’APS Bachir Belouahem, assistant auprès de la Société d’investissement hôtelier (SIH), maitre d’ouvrage délégué, ajoutant que d’ici la fin du mois de décembre 2018 cet établissement hôtelier sera d’ores et déjà finalisé à hauteur de 95%. Il ne restera plus que l’acheminement de certains matériaux très spécifiques, qui devrait avoir lieu au cours des trois premiers mois de l’année 2019, révèle ce même responsable qui a exprimé, toutefois, des «craintes» quant au respect du timing prévu pour son ouverture officielle, suite à un «différend» avec les responsables de la commune de Constantine. «L’ouverture de l’hôtel Cirta, dont la modernisation a nécessité un montant de 4,6 milliards de dinars, risque d’être retardée voire compromise à cause du refus des services de la commune de Constantine de procéder à la fermeture de la rue Rahmani Achour, plus précisément un tronçon routier de 110 mètres attenant à l’entrée principale de l’hôtel», a-t-il souligné. Selon cette même source, «l’APC de Constantine refuse de fermer cette voie qui fait actuellement office de stations de taxis à destination de la commune d’El-Khroub et du nouveau pôle urbain de Massinissa notamment». Les responsables du projet ont proposé «une voie alternative» pour régler ce problème.
52 mois de travaux cumulés
Assurant que la fermeture de cette route est «une condition sine qua non» pour l’ouverture officielle du «Cirta», M. Belouahem relève que les travaux ont pris 52 mois depuis la fermeture de l’hôtel en juillet 2014 jusqu’à présent, à cause, dit-il, des coups d’arrêts que le projet a enregistré. Indiquant, à ce propos, que l’entreprise chinoise chargée des travaux devait procéder à l’opération de modernisation dans un délai n’excédant pas 18 mois, il a rappelé, entre autres, «l’écueil de la laborieuse délocalisation des marchands de laine en janvier 2017, qui occupaient près de la moitié de l’assiette destinée à l’extension de l’hôtel». Dans ce contexte, M. Belouahem a assuré que le wali de Constantine ainsi que les autorités centrales (Premier ministre et le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales) ont été saisis au sujet du problème lié à l’annexion de la voie adjacente à l’entrée principale de l’hôtel, tel qu’il est stipulé, soutient-il, par le permis de construire délivré en 2014, avant le début de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe 2015». Contacté, Dr Nadjib Arab, président de l’Assemblée populaire communale de Constantine, a opposé une «fin de non-recevoir» à la requête des responsables du projet de modernisation du Cirta, dans une déclaration faite à l’APS, affirmant que «la commune ne donnera pas son accord pour la fermeture d’une route qui représente une partie du patrimoine de la ville». «Il est absolument impossible pour l’APC de Constantine d’accorder son approbation pour la fermeture de cette rue», a-t-il indiqué, affirmant qu’avec l’aménagement et la réhabilitation de la place Kerkeri (située à l’arrière de l’hôtel), «le problème des taxis sera réglé puisqu’ils ne stationneront plus devant l’entrée du Cirta». Pour rappel, l’hôtel «Cirta» devrait rouvrir ses portes sous l’enseigne de la prestigieuse marque Autograph Collection du Groupe hôtelier Marriott, accordée à des hôtels d’exception de par leur architecture, histoire, authenticité et originalité, pour devenir ainsi le premier hôtel du genre en Algérie et dans la région du Maghreb. Au terme des travaux de modernisation dont il fait l’objet, cet établissement hôtelier sera requalifié en Palace et comptera 46 suites, une piscine couverte, un parking souterrain, ainsi qu’une salle de spectacles-restaurant de 400 places, née de la transformation de son ancienne salle de cinéma dont la réhabilitation a eu lieu en étroite collaboration avec l’agence nationale des secteurs sauvegardés (ANSS) relevant du ministère de la Culture.