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FERHAT AIT ALI BRAHAM, MINISTRE DE L’INDUSTRIE ET DES MINES : « Ma première mission est de faciliter l’acte d’investissement »

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C’est un vrai coup dans la fourmilière que le nouveau ministre de l’Industrie et des Mines, Ferhat Ait Ali Braham, semble vouloir donner dans un secteur qui, depuis des décennies, bat de l’aile.

C’est du moins ce qui ressort de son intervention, hier, au forum d’El Moudjahid, durant laquelle il a eu à évoquer toutes – ou presque – les questions brûlantes, mais aussi – et surtout – la nouvelle «vision» avec laquelle il est venu. Une vision basée, selon lui, «sur une politique d’investissement réel et rentable avec un maximum de productivité». «Nous travaillons, dira-t-il, d’arrache-pied sur la révision des textes législatifs et réglementaires régissant l’investissement local et étranger, et ce afin de lever toutes sortes d’opacité». Le but final est de « donner des garanties aux investisseurs en termes de protection et de réduction de l’intervention de l’administration dans l’acte d’investissement ». « Je pense qu’il est impératif d’arriver à des textes transparents limitant l’implication de l’administration dans l’acte économique et assurant l’égalité des opérateurs qu’ils soient nationaux ou étrangers devant la loi», dira un ministre qui, visiblement, a du pain sur la planche.

Des assises de l’Industrie vers la fin mars
Et des points que le ministre compte bien revoir en profondeur, il a cité le « Code de l’investissement », « la fameuse règle des 51/49 régissant l’investissement étranger en Algérie », « la gestion du foncier industriel » et, enfin, « le droit de préemption ». « Ce sont là les principaux obstacles aux investissements étrangers », assure Ferhat Ait Ali qui a fait savoir que « toutes ces questions et bien d’autres seront débattues durant les Assises nationales de l’Industrie qui se tiendront probablement fin mars prochain. Elles (les Assises) seront une véritable plateforme d’une relance industrielle et seront ouvertes à toutes les parties que l’acte d’investissement concerne : organisations patronales, syndicats, experts nationaux et internationaux et tout acteur susceptible d’apporter un plus au secteur.

Psychose…
Interrogé sur l’état du secteur dont il a hérité la gestion, Ferhat Ait Ali n’ira pas avec le dos de la cuillère pour décrire un climat délétère que des dizaines d’années d’une gestion chaotique ont instauré. «Avant d’arriver au ministère, j’avais en tête plusieurs mesures d’urgence, mais, une fois là, j’ai vu que le tout était dans l’urgence», se désole-t-il assurant qu’il a même dû «reclasser» ses priorités et travailler en premier sur l’état d’esprit des cadres. «C’est un ministère qui a participé à la gabegie dans le passé et dont des cadres se sont retrouvé plus au moins impliqués. Il y comme un climat de psychose », dira encore Ferhat Ait Ali Braham. Et d’ajouter avec plus ou moins d’optimisme : «Il est difficile de faire adopter à une personne, qui a fonctionné des années durant selon une certaine logique, une autre vision et de nouveaux reflexes. Il y a un sérieux problème de mentalités qu’il faudra changer».

Voitures de moins de trois ans, on ne peut s’en échapper, mais…
Et comme il fallait s’y attendre, la question de l’importation des véhicules de moins de trois ans «à laquelle l’Algérie ne peut pas échapper», a été longuement évoquée par l’invité d’El Moudjahid. Selon lui, elle est toujours en étude au niveau de trois ministères, à savoir celui des Finances, celui du Commerce et celui de l’Industrie et des Mines. «C’est une règle générale dictée même par les instances internationales du commerce», dira le ministre qui, par ailleurs, fera la comparaison entre les prix des véhicules neufs et ceux d’occasion qui seraient presque «pareils». «On ne va pas interdire aux gens d’importer, mais, comme nous avons pour mission de réorganiser le secteur, nous allons faire de sorte à amener les citoyens à ne pas y penser », assure Ferhat Aït Ali. Dans son argumentaire, il rappellera que des années de cela, les véhicules d’occasion étaient beaucoup plus vieux que ce qu’on voulait faire croire, ce qui faisait que les prix soient abordables. «Aujourd’hui, avec l’avancement de la technologie, il est difficile, voire impossible, de tricher. Donc même les prix des voitures de moins de trois ans seront trop élevés », dira-t-il.

L’activité du montage ? à revoir de fond en comble !
S’agissant de l’interdiction d’importation des véhicules diesel, « ce n’est aucunement une question d’environnement, dira le ministre de l’Industrie, mais plutôt de compatibilité avec les carburants commercialisés en Algérie». «Importer des véhicules qui nécessitent d’autres composants pour fonctionner normalement n’arrange personne», assure-t-il. Le ministre de l’Industrie reviendra également sur le dossier du montage automobile et la nécessité de revoir toute la législation régissant cette activité. « Toute cette industrie, y compris ceux qui assemblent les engins, tout ce qui est CKD, de la téléphonie jusqu’aux véhicules, ne faisaient qu’importer tous les composants du produit final qui arrivent déjà assemblés. Des fois même emballés », a-t-il déclaré.

Si l’Industrie militaire veut El Hadjar, on ne dira pas « non »
Le ministre a défendu, en outre, l’option de mettre la SNVI dans le giron de l’industrie militaire. « Le privé a l’impératif de rentabilité, mais aussi un appétit démesuré de gain. Le public, lui, est dans une logique rentière. Sauf le militaire, et c’est regrettable de le dire, est performant», se défendra-t-il. Même pour le complexe d’El Hadjar – et c’est peut-être regrettable qu’un ministre le dise –, il serait préférable qu’il aille à l’industrie militaire. « Ce n’est pas à moi de décrire la situation d’El Hadjar aujourd’hui. C’est une situation que n’ont pas pu arranger les différents financements», a indiqué Ferhat Aït Ali qui a, en effet, ajouté : « Si l’industrie militaire demande El Hadjar, je ne dirai pas “non”, parce qu’il faut une discipline», qu’on ne peut trouver, semble-t-il, que dans l’institution militaire.

L’électroménager et l’électronique, un taux d’intégration dérisoire
Interrogé sur l’industrie électroménagère et électronique, le nouveau ministre, encore une fois, ne se montrera ni tendre ni paternaliste. Pour lui, il y a cet impératif de rentabilité qu’il faut prendre en considération. « Aujourd’hui, on a quelques 108 opérateurs qui se disent industriels – le ministre trouve le chiffre ahurissant pour un pays comme l’Algérie –, mais le taux d’intégration du meilleur d’entre eux ne dépasse pas les 5% », dira-t-il en se demandant comment se fait-il qu’on se soit contenté d’une évaluation déclarative de ces soi-disant « industriels ».
Hamid F.

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