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Faut-il s’inquiéter pour les Verts ?

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Le président de la FAF, fidèle à sa politique portée sur la stabilité, vient de couper court aux rumeurs en renouvelant toute sa confiance au sélectionneur national, Gourcuff, ainsi qu’au coach des «Olympiques», Shurmann, dont il estime «satisfaisant» le travail accompli jusque-là. Une belle manière d’éviter la pression à l’équipe d’Algérie qu’attend de sérieux défis sur la route de la double échéance CAN 2017- Mondial 2018.

En panne de motivation ?
Un point d’ordre qui a le mérite d’être on ne peut plus clair, les joueurs comme les différents staffs techniques ayant besoin de sérénité pour mener à bien leur mission et réaliser les objectifs assignés. Premiers de leur poule, les Fennecs, et il ne fait plus aucun doute sur un sujet déjà (statut oblige) tranché, sont en train de confirmer les pronostics de départ. En bonne voie pour se qualifier haut la main à la CAN 2017. Après donc deux journées plus ou moins tranquilles, ils occupent fort logiquement la tête du classement provisoire avec deux unités de plus que leur concurrent le plus sérieux, l’Ethiopie qui n’a pu faire mieux qu’un match nul face aux Seychelles, mais qu’ils doivent rencontrer début mars dans un sommet qui décidera de la suite des évènements en haut de la hiérarchie, les camarades du très opportunistes Hilal Soudani qui a fait parler la poudre, en donnant la victoire aux siens dans les ultimes souffles d’une partie finalement des plus difficiles devant un Lesotho qui leur a mené la vie dure, continuent pourtant de décevoir les puristes. Inquiètent même au plus haut point leurs supporters avec un niveau de jeu très décevant. Après un Mondial pour le moins brillant et qui n’a laissé personne indifférent, le successeur du Bosnien Vahid Halilhodzic, le Français Christian Gourcuff, et ses hommes n’ont ainsi pas convaincu grand monde. Ou tardent à réunir les suffrages. Et une question lancinante. De brûlante actualité : faut-il désormais s’inquiéter pour le «Club Algérie»? La prestation en demie teinte des Boudebbouz (dans un jour sans pour un retour en E.N qui, pourtant, devait être prometteur) et autres Slimani, Taider, Brahimi devant un adversaire largement distancé dans les profondeurs de la hiérarchie continentale annonce-t-il, comme le craignent à juste titre ses fans, des jours sombres ? à tout le moins (pour rester optimiste) constitue-t-il un mauvais signe pour des «Combattants du désert» paraissant de moins en moins dominateurs. Comme en panne de motivation, en ne montrant plus cette «faim» de victoire, cette forte envie d’en découdre sans trop s’arrêter sur le nom de l’adversaire ? Pour beaucoup, et le N°1 du football national, Mohamed Raouraoua, vient apporter sa contribution au débat en balayant d’un trait de main les rumeurs le donnant pour prêt à opérer les changements à la tête du staff technique comme le demandent les inévitables algéro-pessimiste depuis l’arrivée, l’été dernier, du Français Gourcuff dont le bilan, le langage des chiffres parle pour lui, même si la manière ne suit pas forcément à l’ère où le résultat prime, jamais la maxime qui veut que «seule la victoire est belle» prend tout sa signification pour celui qui veut aller loin dans n’importe quelle compétition.

Que d’incertitudes..!
Le dernier Lesotho- Algérie, présenté comme le match-piège par excellence et qui a vu les attaquants tourner indéfiniment en rond avant de sceller le sort d’une rencontre des «plus difficiles» de l’avis unanime des joueurs, grâce au sens du but du remplaçant de luxe Soudani vraiment sur le tard, est une leçon de plus pour un groupe à la peine ces derniers temps. à l’image de cette partie où ils ont commis des erreurs impardonnables en défense et manqué aussi bien de confiance et d’inspiration en attaque malgré moult occasions de scorer avant de s’en remettre à la bonne étoile de l’ex-chélifien pour sortir d’un drôle de guêpier. Un succès bon à prendre et qui a le mérite de conforter un groupe plus que jamais en besoin (c’est à cela que servent les victoires) de faire le plein de confiance. Un succès certes peu reluisant côté qualité du jeu (le niveau affiché laisse perplexe) mais tellement précieux sur la route semée d’embûches de la CAN, dans sa version gabonaise. Même s’il semble peu convaincant, le succès acquis contre un modeste mais accrocheur, très entreprenant Lesotha, a celui de particulier qu’il peut annoncer le réveil des Verts avant de s’attaquer à des nations réputées plus fortes (on peut considérer comme telle, l’Ethiopie, qui a les moyens de contester la hiérarchie et qui se plaît pour l’heure dans sa position d’imprévisible outsider) et le début des «qualifs» pour le Mondial russe et l’objectif clairement affiché (c’est inclus dans le contrat de Gourcuff, et Raouraoua qui le conforte dans ses choix qui paraissent contestables par certains côtés, le rappelle à chaque sortie médiatique) d’y être en signant une 3e présence de suite. En ne perdant pas de vue l’amélioration de la qualité de jeu. Balayer les doutes nombreux nés de résultats peu convaincants depuis l’arrivée d’un Gourcuff qui, maintenant que le boss de Dely Brahim l’éloigne des critiques et lui donne carte blanche pour la réalisation des objectifs assignés, a toute la latitude de travailler dans la tranquillité si bien sûr les résultats (au-delà de leur caractère convaincant ou pas) suivent. Un sélectionneur sommé, entre autres, de remettre sur de bons rails un groupe en mal de certitudes. Au potentiel (on se répète) limité actuellement en dépit d’un rendement comptable acceptable comme le démontre ce début d’éliminatoires réussi avec une 1ère place de la poule, et un carton plein soit deux victoires (dont l’une en déplacement), 7 buts pour et un contre, beaucoup néanmoins agitant l’inexistence (le registre où il faudra faire le plus d’efforts, de progrès et se remettre sérieusement en cause) de fonds de jeu, en plus d’un choix (des critiques toutefois subjectives) de joueurs contestable. En somme, et pour nombre d’analystes, Gourcuff reste un sélectionneur qui éprouve du mal à convaincre, quand bien même il jouit de la pleine et totale confiance de son employeur, la FAF qui le considère (jusqu’à preuve du contraire) comme le technicien idéal en mesure de donner (il appelle à la patience et les résultats sont pour l’instant là pour) de l’envergure à une E.N pas encore remise de sa belle sortie brésilienne et ce match référence contre l’Allemagne, le futur champion du monde. Le genre de match que le public attend pour revoir leurs idoles sous leur meilleur visage.

Donner le temps au temps ?
Pourquoi toutes ces questions, ce rendement à la limite faible, qu’est-ce qui fait que Ghoulam et ses frères n’enchaînent plus les performances voulues? N’affichent plus cette rigueur dans le jeu qui a fait leur force depuis 2010 ? Pourquoi l’ancien entraîneur de Lorient tarde-t-il à tenir promesse. Pourquoi, en un mot, les progrès tardent-ils même si, et ses appuis aussi bien dans les médias que parmi les observateurs, lui concèdent la difficulté de «gérer une période de transition qu’on sait toujours difficile» ? Une équipe en pleine reconstruction et en besoin de confiance. De grandir tout simplement dans la continuité d’un Mondial historique sous la direction d’un coach qui n’est pas vraiment à l’aise dans ses choix. En se reniant parfois dans certains de ses choix, en bafouant (a-t-il une meilleure large de manœuvre ?) certains de ses engagements de «ne compter que sur les joueurs utilisés (le fameux temps de jeu, ndlr) avec continuité ou régulièrement (c’est-à-dire au mérite, re-ndlr) en club». Une équipe et un coach en manque de repères ? Peut-être mais un coach constamment dans l’œil du cyclone et qui sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur et que seuls les résultats l’aident à rester en place. Rester dans les bonnes grâces de Raouraoua dont les arguments (la stabilité étant un atout majeur) tiennent la route. Aident toutes les parties à voir plus ou moins plus clair et d’avancer normalement dans la «reconstruction» enclenchée à son arrivée en remplacement d’un coach Vahid qui a su mettre très vite l’opinion dans sa poche et se donner le temps d’avoir «raison» au plus fort d’une bronca publique avant le départ (beaucoup d’interrogations et d’incertitudes) pour Rio où les Feghouli, Djabou and Co ont crevé l’écran. Un Gourcuff mis en demeure, maintenant qu’il est conscient des progrès à fournir à tous les compartiments de jeu, de «cerner le mal» et franchir le cap. Permettre à la sélection, qui semble bizarrement manquer d’envie, de retrouver ses marques, les talents ne manquant pas pour une nouvelle ascension sur les sommets. Gourcuff a, c’est sûr, bien des soucis, pour remobiliser ses troupes et trouver la mixture idéale pour relancer la machine.
En attendant, les plus optimistes se prennent déjà à rêver d’un destin africain pour leurs Verts, la qualification étant proche, presque jouée. Le souhait de tous alors ? Qu’il n’y a pas lieu de trop s’inquiéter. Qu’il n’est pas interdit de croire à un retour au 1er plan continental. Avec, dès 2017 au Gabon, un titre africain pour faire taire définitivement les mauvaises langues et se concentrer exclusivement sur l’évènement planétaire l’année d’après à Moscou.
Là où personne ne les attend peut-être mais où ils risquent de faire mal en démentant les pronostics. Permis de rêver donc. En renouvelant sa confiance à Gourcuff, en jouant la carte de la stabilité, Raouraoua veut y contribuer à sa façon. C’est ce qu’on appelle se projeter sur l’avenir. Le gage unique de réussite.
Par Azouaou Aghiles

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