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États-Unis : Comment Trump conduira l’énorme machine militaire américaine

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Comment Donald Trump et le général James Mattis, son futur secrétaire à la Défense, conduiront-ils l’énorme machine militaire américaine, qui reste, de loin, la plus puissante du monde ? Voici les six questions qui se posent à l’orée de la présidence Trump.

Plus de troupes, de bateaux et d’avions ?
« Nous allons entamer un grand effort national pour reconstruire notre armée gravement anémiée », clame le milliardaire devenu président. Durant sa campagne, Donald Trump a promis d’augmenter les moyens de l’armée américaine: par exemple une marine à 350 navires (308 prévus pour l’instant pour l’horizon 2020), ou une armée de terre à 540 000 hommes (450 000 prévus pour l’instant en 2018). Les fabricants d’armes américains se frottent les mains et leurs actions sont en hausse.
Mais pour cela, Donald Trump devra trouver un accord avec le Congrès pour faire sauter les limites actuellement posées par la loi sur les dépenses militaires. Ces dépenses sont de l’ordre de 3,3% du PIB. Elles restent près de trois fois supérieures à celles de la Chine, le numéro 2 mondial qui met les bouchées doubles en ce moment, et plus de 8 fois supérieures à celles de la Russie, selon les chiffres de l’institut suédois Sipri, référence en la matière.

Exiger plus des alliés traditionnels ?
Donald Trump estime que l’Amérique paye trop pour la défense de ses alliés, en Europe via l’Otan, ou en Asie via les alliances stratégiques nouées avec des pays comme le Japon ou la Corée du Sud. Le général Mattis devra clarifier auprès des alliés les intentions de l’administration Trump. Mais les bases dispersées à travers le monde grâce à ces alliances sont un élément clé de la puissance militaire américaine, à laquelle M. Trump ne semble vouloir donner aucun signe de renoncement. L’armée américaine compte 28.500 hommes stationnés en Corée du Sud, environ 50 000 au Japon.

Contrer l’Iran plus agressivement ?
Donald Trump a sévèrement critiqué l’accord sur le nucléaire iranien signé par Barack Obama et les autres dirigeants des grandes puissances pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe. Le général Mattis a reconnu que cet accord serait difficile à remettre en cause. Mais il défendra sans doute une ligne plus ferme que celle de l’administration Obama envers Téhéran, accusé par Washington de continuer à financer des réseaux extrémistes qui déstabilisent le Moyen-Orient et de développer un programme de missiles balistiques. La Corée du Nord est un autre aspirant à l’arme nucléaire qui préoccupe beaucoup les stratèges américains.

Détruire l’EI ?
Donald Trump veut « détruire » le groupe Etat islamique (EI) et a semblé vouloir mettre le pied sur l’accélérateur pour reconquérir le « califat ». Pour ce faire, le milliardaire populiste a notamment proposé de tuer les familles des jihadistes et de recourir à la torture, une piste qu’il a semblé abandonner après son élection, sous l’influence du général Mattis. Pendant sa campagne, M. Trump n’a pas semblé vouloir envoyer des troupes américaines combattre directement l’EI. Il se heurtera aux mêmes difficultés que l’administration Obama en Syrie: trouver des troupes locales fiables pour mener l’assaut contre les jihadistes. Pour conquérir le bastion jihadiste de Raqa en Syrie, la coalition dirigée par les États-Unis cherche encore la formule idéale.

Que faire du bourbier afghan ?
Après quinze ans d’effort américain et occidental, des dizaines de milliards de dollars dépensés pour l’aider, l’armée afghane ne parvient pas à se défendre seule contre les talibans. Barack Obama, qui voulait ne laisser qu’une force américaine résiduelle de 1 000 hommes à Kaboul en quittant la Maison Blanche, a dû se résoudre à laisser finalement 8 400 hommes. En tout cas, l’ère de l’interventionnisme américain au Moyen-Orient semble bien terminée. « Nous allons cesser de chercher à renverser des régimes et des gouvernements, mes amis (…) Notre but est la stabilité, pas le chaos », a lancé Donald Trump dans un meeting à Cincinnati (Ohio) jeudi soir.

Quid des armements nucléaires ?
Le président Obama a lancé les programmes de modernisation de la force nucléaire américaine (missiles balistiques terrestres, force aérienne nucléaire, sous-marins lanceurs de missiles balistiques), dont les équipement doivent être renouvelés dans les années à venir. Un tonneau des Danaïdes financier, au point que certains experts appellent à faire des choix drastiques. Mais les tensions face à la Russie font planer le spectre d’une nouvelle course aux armements nucléaires: les Américains accusent par exemple Moscou de développer un nouveau missile de croisière nucléaire, en violation du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI).

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