Des informations données par la société énergétique espagnole Engas font état d’une augmentation, en août dernier, des achats de gaz naturel russe par l’Espagne qui a par contre réduit ses achats de gaz à l’Algérie. Déjà, en juin, la Russie était devenue le deuxième fournisseur de l’Espagne, derrière les Etats-Unis et devant l’Algérie. Face à cette situation, en juillet, le gouvernement espagnol a appelé les groupes énergétiques du pays à réduire au maximum leurs importations de gaz russe. Mais selon ENAGAS, citée par Ria Novosti, les données ont montré que le mois dernier encore, l’Espagne avait augmenté ses achats de gaz naturel auprès de la Russie de 102,19 % par rapport au même mois en 2021, tandis que les approvisionnements de l’Algérie, ont diminué de 34,8 %. Dans la ventilation des données, l’Espagne a acheté 4 505 GWh de gaz naturel à la Russie le mois dernier, contre 2 228 GWh en août 2021, tandis que 9 127 GWh de gaz ont été importés d’Algérie, contre 13 397 GWh au même mois de l’année précédente. Ria Novosti précise qu’en ce qui concerne la part de chaque pays dans les importations totales de gaz naturel de l’Espagne en août 2022, les États-Unis représentaient 26,5 % des approvisionnements, l’Algérie (24 %), le Nigeria (15,3 %), la France (12,3 %) et la Russie au cinquième rang des fournisseurs (11,8%). C’est la preuve que l’Union européenne agit en ordre dispersé pour faire face à la crise énergétique provoquée par les sanctions contre la Russie. Les approvisionnements en gaz algérien de l’Espagne ont subi les contrecoups de la crise diplomatique entre les deux pays. Alors que, dans le domaine de l’énergie, les relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne étaient excellentes et appelées à s’étendre, faisant de l’Espagne un grand hub gazier pour l’Europe, il y a eu le revirement brusque et injustifié du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez sur la question du Sahara occidental. Ce revirement, perçu comme geste hostile par Alger, a entraîné la décision annoncée le 8 juin le même jour, par l’Algérie, de la suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne. «Une très mauvaise nouvelle pour l’Espagne», avaient alors commenté des représentants de la classe politique et de la société civile, espagnoles, qui craignaient à juste titre les retombées négatives de cette décision pour l’économie espagnole. Cela se vérifie aujourd’hui. En Espagne, l’inflation a atteint 10,5% sur un an en août, sur fond d’envolée des prix de l’énergie et de l’alimentation, selon un chiffre définitif publié mardi par l’institut des statistiques (INE). L’Espagne n’est pas mieux lotie que les autres pays occidentaux. Aux Etats-Unis, les données américaines ont montré que le taux d’inflation aux États-Unis a ralenti au mois d’août, mais reste supérieur aux attentes des analystes. L’inflation aux ÉtatsUnis a atteint 8,3 % en août dernier, contre 8,5 % en juillet dernier, selon un communiqué publié par le département américain du Travail. Le résultat du mois dernier a été plus élevé que prévu, car on s’attendait à ce que l’inflation atteigne 8,2 %, surtout avec la baisse des prix de l’énergie aux États-Unis. La Russie, dont les occidentaux attendaient que son économie s’effondre, se porte bien. La monnaie russe s’est appréciée face à son homologue américaine, mardi. Elle s’est échangée sous le niveau de 60 roubles pour un dollar pour la première fois depuis le 31 août. Alors que le taux de change de la monnaie unique européenne, l’euro, a chuté de 5 kopecks à 60,75 roubles, selon les données de la Bourse de Moscou. Le gouvernement russe a confirmé son soutien aux entreprises nationales touchées par les sanctions et a annoncé un ensemble de mesures pour maintenir la stabilité financière et économique du pays, ainsi que le lancement de programmes de « substitution aux importations occidentales ». Dans ce sens, deux expositions ont été ouvertes dans la capitale russe, Moscou, où les entreprises présentent des solutions et des produits de remplacement aux produits occidentaux qui ont quitté le marché russe.
M’hamed Rebah