-Le Courrier d’Algérie : le crédit à la consommation est de retour, celui du crédit auto aussi, mais seulement pour les voitures produites localement. Une mesure qui ne réjouit guère les concessionnaires automobiles. Qu’en pensez-vous ?
-Zaïm Bensaci : Il faut reconnaître que les concessionnaires ne jouent pas le jeu. Aucun des constructeurs automobiles présents sur le marché algérien (soit plus de 35) n’a pris d’engagement de nature vraiment industrielle. Le manque d’intérêt manifesté par les grands constructeurs étrangers, notamment français, pour l’investissement direct dans le secteur de la mécanique et de l’industrie de l’automobile dans notre pays n’en a été que plus criant. il faut reconnaitre également que les concessionnaires n’apportent rien en matière d’industrie. Alors je dirais que cette mesure peut en fait apporter un plus pour l’économie nationale.
-Pensez-vous que les mesures prises jusqu’ici par le gouvernement pour diminuer le parc automobile ont apporté leurs fruits, à l’exemple de l’imposition de la taxe automobile instaurée en juillet 2008.
-Je dirais seulement que ces mesures laissent d’abord entrevoir une réelle reprise en main du secteur automobile par les autorités nationales. Cette mesure contenue dans la loi de finances complémentaire 2008 avait été introduite officiellement pour créer un fonds de contribution des concessionnaires automobiles au soutien des prix des transports en commun.
Donc elle participe à la relance de l’industrie automobile dans notre pays, tant il est vrai que ce secteur peut offrir des perspectives prometteuses. Il faut noter également que la hausse des importations de véhicules dans les années précédentes n’a été accompagnée jusque-là que de lots de pièces de rechange et d’un service après-vente réduit à sa plus simple signification.
-Se lancer dans la production locale de véhicules, est-ce une aubaine pour l’économie nationale ?
-Oui absolument. Il y a lieu de rappeler également que notre pays est le seul au Maghreb à savoir fabriquer des camions, des tracteurs, des équipements pour engins industriels et utilitaires. Il ne faut pas oublier que jusqu’à la fin des années 1960, il y avait à El-Harrach une usine de montage Renault, d’où sortaient des R4, des R8 et plus tard des R16, et à l’époque l’Etat avait décidé d’adjoindre cette unité à la société nationale Sonacome qui avait choisi alors d’y fabriquer depuis des équipements pour travaux publics, comme les dumpers ou les bétonnières.
Entretien réalisé par Ines B.