Arrivé durant l’intersaison à Belouizdad, Victor Zwunka le coach français du CRB a tout de suite imposé une rigueur et une discipline qui commencent à porter leurs fruits avec une victoire difficile mais méritée face au M.C.O. Mais le vrai test, ce sera pour le prochain match à Bologhine où la bande à Djediat ira défier le champion usmiste. En attendant, faisons connaissance avec un coach tricolore affable et disponible.
Le Courrier d’Algérie : C’est la première fois que vous exercez en Algérie ?
Victor Zwunka : Oui, j’en suis à ma première expérience professionnelle en Algérie.
Et quels sont vos premières impressions sur le football algérien ?
Je dirais que j’ai découvert ce à quoi je m’attendais. C’est à dire que sur le plan technique les joueurs algériens sont doués ainsi que sur le plan physique et tactique. Maintenant, je vais essayer d’apporter plus de rigueur sur le plan tactique.
Justement, par rapport à la saison dernière, vous avez ramené plus de sérieux et de discipline. Cela n’a pas été suffisant à Constantine face au CSC ?
À Constantine, on méritait mieux et on a eu la malchance de perdre Asselah à la suite d’un choc avec un attaquant adverse. Ensuite on prend ce premier but avec un attaquant qui était en position d’hors-jeu flagrant. L’arbitre de touche était encore en vacances. Après le match est devenu différent.
Mais il y a une belle victoire face au MCO avec un score minimum ?
Oui, on a bien réagi face au MCO avec une bonne victoire pour nous et pour nos supporters. On a su préserver le score mais il y a encore pas mal de choses à améliorer notamment sur le plan défensif.
Contre l’USMA, vous allez vivre votre premier derby algérois ?
Oui, je sais que l’ambiance d’un derby algérois est très particulière. J’ai hâte de la vivre.
Vous l’ancien marseillais, vous diriez que c’est un peu comme OM – PSG en France ?
Peut-être, mais je n’ai pas encore vécu le derby algérois. Je vous le dirai après le match que nous avons commencé à préparer sérieusement.
Et vous êtes confiant pour ce derby ?
Oui, très confiant pour l’aborder.
Même si votre effectif a été renouvelé à 80% ?
C’est vrai et après il faut trouver la cohésion. C’est à moi de trouver la bonne formule et de faire les bons choix.
Quel est l’objectif pour cette saison ?
L’objectif c’est d’abord de ne pas se mettre de pression dès le début de saison et figurer dans la première partie du tableau. Aujourd’hui, nous sommes en train de rebâtir une équipe qui doit se classer dans les huits premiers et non pas entre la neuvième et la dernière place.
Avez-vous eu l’occasion de croiser Lalmas lorsque l’OM était venu jouer un match amical contre le CRB dans les années 70 ?
Non, je n’ai pas eu cette occasion. Je crois que c’était mon frère Jules qui avait affronté Lalmas. Moi j’étais venu jouer au stade du 5-Juillet avec le Matra Racing Club durant les années 80.
Vous êtes cinq entraîneurs français à exercer en Algérie ainsi que le nouveau coach national, Gourcuff. Qu’en pensez-vous ?
Si on a fait appel à nous c’est que nous avons des qualités. Notre façon de travailler correspond bien à ce qui se fait en Algérie et en plus il ya la langue française, qui est très répandue, ce qui facilite la communication. Enfin, je pense que les relations entre l’Algérie et la France sont très bonnes et cela ne peut être que positif.
James Rodriguez, la nouvelle star du Real qui a évolué à Monaco, a déclaré qu’il avait beaucoup appris sur le plan physique et tactique dans le championnat français ?
Oui, et cela ne m’étonne pas.
Pensez-vous que les entraîneurs français apportent un plus dans ces deux domaines en Algérie ?
Je l’espère mais entre ce que nous avons et ce que possède l’Algérie, il y a quand même un vide.
Que voulez-vous dire ?
Les jeunes qui deviennent professionnels dans les clubs algériens, n’ont pas une expérience conforme parce qu’ils ne viennent pas des centres de formation que les équipes ne possèdent pas encore. Bon, on va y aller doucement et essayer de les intégrer progressivement.
Vous connaissez bien Christian Gourcuff, le nouveau sélectionneur algérien ?
Oui, c’est un ami et un collègue que je connais très bien.
Croyez-vous qu’il va apporter un plus à la sélection algérienne ?
Je crois qu’il va apporter beaucoup sur le plan du jeu et de la possession de balle. Ensuite, il possède des joueurs d’expérience vu que la plupart des sélectionnés algériens évoluent en Europe et sur le plan de la communication, ça peut très bien marcher aussi vu qu’il y a beaucoup de Franco-algériens dans la sélection nationale.
Est-ce qu’il peut faire mieux que Halilhodzic qui lui laisse un bon héritage ?
Halilhodzic a fait un excellent travail, c’est indéniable. Mais avec Gourcuff, ce sera une suite logique et maintenant il va aborder les qualifications à la Coupe d’Afrique des nations, pour laquelle il faudra se qualifier et aller très loin, ensuite, il devra aborder les éliminatoires de la Coupe du monde.
Revenons au championnat. Comment voyez-vous la suite de la compétition ?
Je la vois difficile et compliquée, mais nous devons d’abord nous concentrer sur le derby face à l’USMA.
Avez-vous trouvé votre onze idéal ?
Non pas encore. On n’est encore qu’au début de championnat et il faudra voir. Après la défaite contre le CSC, j’ai effectué des changements. Tout dépendra de la forme des joueurs et des rencontres à venir.
Les changements étaient nécessaires ?
Oui, et je dirais même qu’ils s’imposaient. Maintenant, j’ai eu l’occasion de voir tout le monde à l’œuvre et je pense que j’ai déjà une idée sur le onze idéal.
Le retour de Djediat vous rassure ?
Djediat nous fera beaucoup de bien. C’est un élément intéressant dans l’animation du jeu offensif. Le groupe bénéficiera beaucoup de son expérience et son talent.
Propos recueillis pas Salah-Eddine
