Dans une conjoncture de ralentissement de la demande et avec les hausses de production et du niveau des stocks notamment aux états- Unis, l’impact de ces donnes a fait reculer le risque iranien et pesé fortement sur le prix du baril de pétrole, amenant celui-ci à abandonner, en moins d’une semaine, 6% ; portant ainsi son repli à 15% en un mois. Le seuil des 85 dollars, atteint début octobre dernier, semble très loin, après que le prix du baril de Brent a atteint les 73,89 dollars, jeudi dernier, en baisse de 2,15 dollars par rapport à la clôture la veille, et au plus bas depuis août. Les craintes de voir l’impact des sanctions américaines contre Téhéran sur le cours du prix du pétrole se sont estompées, notamment depuis l’annonce par Washington d’exempter un nombre de pays de ces sanctions, qui rentrent en vigueur aujourd’hui. Après avoir fixé la barre de zéro pétrole iranien sur le marché international, par ses sanctions contre l’Iran, Washington finit par exempter huit pays de ces mesures, selon l’annonce du président américain, Donald Trump, vendredi dernier, outre qu’elle a affirmé via son secrétaire d’état, Mike Pompeo, que «finalement, nous irons vers zéro pétrole brut iranien , et cela nous prendra un certain nombre de mois » a-t-il déclaré dans un entretien accordé à un média local, publié par le département d’état américain. Les sanctions américaines qui rentrent en vigueur dès aujourd’hui, sont les plus « draconiennes» instaurées, durant le mandat de Barak Obama, avant qu’elles soient levées, en 2015, par la conclusion de l’Accord des 5+1 avec l’Iran, avant que la Maison Blanche les introduise suite à l’abandon de l’Administration Trump dudit Accord. Rentrant en vigueur aujourd’hui, ces sanctions visent notamment l’industrie pétrolière et les banques et des estimations font état de la chute, de plus d’un million de barils par jour (m/bj), depuis mai dernier, au moment où elles s’établissaient à 2,5 mbj. Alors que la plupart des observateurs estiment que Téhéran «continuera à exporter une partie plus ou moins importante de son brut », Washington a annoncé accorder des dérogations à huit (8) pays, un délai de six mois, pour continuer à acheter du pétrole iranien, tout en s’engageant à réduire ces importations. Après une montée en flèche du prix du pétrole notamment début octobre dernier, jeudi passé, son prix n’a pas dépassé les 73$, sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour se fixer à 72, 89 dollars, en baisse de 2,15 dollars par rapport à la clôture, la veille et les états-Unis ont assuré que leur « stratégie » avait permis de maintenir stable le coût du baril de pétrole, un but atteint, « grâce à l’Arabie saoudite, qui aurait compensé » selon les américains «la baisse de la production iranienne ». Enregistrant un équilibre, sur le marché mondial du pétrole, des experts avertissent sur la précarité de cet équilibre, avec l’entrée en vigueur, dès aujourd’hui des sanctions américaines contre l’Iran, troisième pays producteur de l’OPEP et un acteur clé sur le marché mondial, le prix de l’or noir pourrait aussi enregistrer une flambée. Durant cette semaine, le marché va être «complètement focalisé sur les exportations de l’Iran » selon les observateurs, notamment pour savoir si l’Iran va pouvoir «contourner» ces sanctions ou si sa production «va encore chuter» et l’impact sur le prix du baril de pétrole sera, dans les deux cas de figure, à l’ordre du jour sur le cours du marché pétrolier mondial. Alors que les états-Unis pensent que l’offre mondiale de pétrole brut « dépassera la demande l’an prochain», ceci permettra selon Washington «plus facilement aux pays concernés « par les sanctions contre l’Iran :ndlr) de ramener leurs importations de pétrole iranien à zéro », a déclaré, le représentant spécial des états-Unis pour l’Iran, Brian Hook, à la presse, la veille de l’entrée en vigueur, aujourd’hui, des sanctions en question.
Très loin de répondre uniquement à la simple donne de l’offre et la demande, les tensions géostratégiques, entre acteurs puissants sur la scène mondiale, pèsent considérablement, en fond de toile, sur le cours du prix de l’or noir, et celles-ci se manifestent de plus en plus, au regard de la cadence accélérée des mutations en cours dans les relations internationales.
Karima Bennour