Proclamant l’entrée en fonction du gouvernement d’union nationale libyen, le conseil présidentiel, organe composé de représentants de factions libyennes, a appelé, dans un communiqué, diffusé, samedi soir, l’ensemble des institutions du pays, à prendre contact «immédiatement» a-t-il précisé, avec le staff gouvernemental, en vue de mettre en place les modalités de passation des pouvoirs dans le pays « de manière pacifique et organisée» a-t-il indiqué.
Le Conseil présidentiel (CP) libyen a appelé, également, les institutions régionales, continentales et internationales à « cesser » toute relation avec les autorités exécutives « ne découlant pas du gouvernement d’union nationale libyen» lit-on. Appel lancé à l’adresse, cite le conseil présidentiel libyen, à l’Union africaine (UA), les Nations unies (Onu), l’Union du maghreb arabe (UMA) l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et l’Union européenne (UE). Annoncé, janvier denier, après avoir apporté des changements sur sa composante première, le parlement libyen de Toubrouk, n’a pas réussi à dégager un consensus pour tenir sa session pour son approbation du gouvernement d’union nationale libyen, le Conseil présidentiel a décidé l’annonce de l’entrée en fonction du staff gouvernemental. Décision qui semble outre répondre à l’impératif du facteur temps, notamment avec la fin du mandat, du parlement de Tobrouk, mais aussi pour assurer une vie politico-institutionnelle dans ce pays. Pressé par l’Onu à constituer le gouvernement d’union nationale libyen, selon l’accord politique sanctionnant les rounds du dialogue inter-libyen sous les auspices onusiens, le pays qui, depuis plus de cinq ans, est plongé dans une situation chaotique, est confronté a des défis multiples mais aussi complexes, sur fond des rivalités et des clivages entre les différentes factions libyennes et les groupes armées. Le plus en vue des défis, celui d’ordre sécuritaire est le plus important et difficile qui se pose aux libyens, notamment avec l’établissement des terroristes de Daech et leur contrôle de régions libyennes menaçant fortement l’avenir du peuple libyen et de la Libye. Si les rencontres récurrentes de responsables politiques et militaires des pays membres de l’alliance atlantique sur la Libye, notamment depuis celle tenue à Paris, réunissant leurs ministres respectifs, des Affaires étrangères et de la Défense, ont porté sur l’éventuelle intervention en Libye, depuis, la seconde phase de l’intervention de l’Otan, la première en 2011, se précise. S’agit-il de la reconquête et le partage de la Libye, sous couvert de la lutte contre le terrorisme de Daech, en dehors du cadre des Nations unies, après celle contre El Qaida en 2001, en Afghanistan et l’Irak en 2003, des interventions militaires étrangères qui n’ont réussi ni a éradiquer le terrorisme ni à exporter la démocratie, comme prétendaient les dirigeants occidentaux. Après la crise de 2011 en Libye, qui s’est manifestée, précipitamment, par l’usage des armes, accélérant ainsi l’intervention de l’Otan, a plongé le pays dans un chaos, rendu possible par le processus vécu par les Libyens, de 2011 à ce jour. Une des conséquences majeures à laquelle, même avec leurs divergences, les Libyens sont appelés, plus qu’avant, à sa prise en compte, en vue de dégager une dynamique d’ensemble, à même de prémunir le destin de leur pays et son peuple des lendemains, davantage incertains et de l’aggravation du chaos, par une seconde intervention étrangère, c’est le désastre social consécutif, des évènements de ces cinq dernières années, en Libye. Le pays qui, avant l’annonce, samedi soir, par le CP de l’entrée en fonction du gouvernement d’union nationale, comptait deux gouvernements, connaît, depuis avant-hier, trois staffs gouvernementaux, l’un basé dans la capitale libyenne, Tripoli, non reconnu par la communauté internationale, qui reconnait, celui siégeant à l’est du pays. Sous la direction de l’homme d’affaires Fayez Al-Sarrai, qui se trouve au Royaume chérifien, selon des médias, les autres ministres du gouvernement de Fayez se trouvent, dans différentes régions du pays et à l’étranger. Si l’ONU a pesé dans l’accélération de la formation d’un gouvernement d’union nationale, accepté par certains membres des factions rivales, mais rejeté par d’autres. Des Libyens et des observateurs avertis n’ont cessé d’alerter sur les risques de voire la Libye fractionnée, à travers les évènements survenus dans ce pays, qui à ce jour, compte trois gouvernements. Les efforts, de part et d’autres, sur les plans, local régional et international peinent, encore, à faire converger les Libyens sur la voie d’un destin commun, à même de les prémunir de l’aggravation du chaos et de ses conséquences.
Karima Bennour
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