Accueil Spor Entre Coupe du monde des jeunes et coupes africaines des clubs :...

Entre Coupe du monde des jeunes et coupes africaines des clubs : La belle leçon sénégalo-malienne

0

À retenir. Joli rappel à l’ordre. Et ça peut servir. Comme quoi.

Terres de foot
Retour en cette fin de mois de juin ramadhanesque, des clubs algériens (ils sont trois et s’entre-déchireront dans le même groupe en Ligue des champions) aux terrains africains et à leurs contradictions. Multiples. À une hiérarchie pas toujours conforme à la «réalité» qui veut, paradoxalement, qu’elle fasse la part belle aux équipes du Maghreb, puisque trois équipes tunisiennes s’imposent au carré d’as en CAF en compagnie de deux prestigieux représentants d’un football égyptien marqué par la situation générale dans ce pays et qui montrent combien la main-mise du football nord africain (ça veut dire quoi au juste ?) reste palpable sur les deux compétitions les plus prisées sur le continent, le récent sacre sétifien (champion en titre et super champion) venant balayer les ultimes doutes quant au recul du reste de l’Afrique dans la course. Pourquoi et comment ? Une réponse, parmi tant d’autres, nous est assénée par les jeunots (U-20) du Mali et du Sénégal à partir de la lointaine Nouvelle Zélande, d’où ils nous reviennent respectivement avec une place sur le podium (3e) et une 4e position qui veulent dire ce qu’elles veulent dire. C’est-à-dire (peut-être, une explication plausible) que de ce côté-ci du continent, on joue toujours la carte de la jeunesse en donnant à un riche réservoir en talents (de grande qualité au passage) l’occasion de s’exprimer parmi les grands de la planète dont ils alimentent, à chaque intersaison que Dieu fait, les différents championnats (les feuilles de match de la Liga espagnole, la Ligue 1 française, la Premier League anglaise, la Série A italienne ou la Bundesliga, pour ne citer que les plus médiatisées, sont là pour rappeler que les belles soirées européennes dont nous inonde, à notre grand bonheur, le ciel par le truchement de la parabole, ont une certaine touche bien africaine, autant d’ailleurs que la générosité des différents viviers d’où ils éclosent et dont on a un petit aperçu dans notre si moribonde Ligue 1 «Mobilis» qui a la chance de voir son niveau quelque peu s’améliorer grâce à la présence d’autres talents qui en font un tremplin pour de meilleurs contrats sur le Vieux Continent, on ferme cette parenthèse qu’on reconnait interminable et on assume) non sans nous inviter, autant que faire se peut à des pauses inévitables.

Le Maghreb a perdu… le nord
L’Afrique du Nord ou le Maghreb (avec l’Egypte bien sûr) et l’impression bizarre que les dés sont pipés. Qu’être champion d’Afrique des clubs ne signifie presque rien devant l’exode des talents sortis des écoles des autres régions et partis contribuer au spectacle (au sens propre) offert sous les cieux cléments d’une Europe du football, la mecque des stars (qui ne rêve, par exemple, pas d’animer ne serait-ce qu’une fois dans sa carrière, un tel show ?) qui sait en faire bon usage. En mettant les moyens. À l’exemple de ceux mobilisés dans la formation à la base et qui lui permettent de dominer, à tous les niveaux, le reste du monde. De Nouvelle Zélande (pas nécessairement une terre de football mais qui avance à pas de géant, avec des progrès réels) nous parviennent de bonnes nouvelles. Des confirmations. Elles ont pour noms, le Mali et le Sénégal qui se sont invités dans le dernier carré avant d’animer la petite finale (le match de classement) avec un gros avantage pour les Aiglons (finalement 3e à l’arrivée d’un superbe tournoi où ils nous ont fait rêver en tenant tête aux meilleurs) qui n’ont fait qu’une petite bouchée des Lionceaux de La Teranga (3-1) qui terminent au pied du podium au terme d’une explication à valeur de rappels à l’ordre cinglants. Dont cette «réalité» que nous renvoient les compétitions africaines interclubs et qui veulent par exemple que ces deux pays, en plus du Ghana qui a pris la tête du Groupe B en douchant l’Argentine, six fois vainqueur de l’épreuve. Avec un jeu direct et opportuniste, les Black Satellites ont parfaitement négocié ce choc décisif) et du Nigeria, présent à la fête et qui est à créditer d’un bon parcours, sont sortis des tablettes pour la bonne et simple raison qu’ils sont carrément «pillés» de leurs meilleurs atouts à longueur de saisons bien ternes du côté d’une Afrique du Nord se trompant de priorités. Avançant à reculons. Qui ne participe que de très loin à la mondialisation rampante d’une discipline désormais sans frontières. De leur belle et réussie expédition en terres néo-zélandaises, le quatuor Mali, qui complète le podium juste derrière le nouveau maître Serbe qui a su faire preuve de patience en rejoignant (succès sur le fil, 2-1, au terme d’une partie très disputée et à suspense) le paradis aux dépens des petits artistes brésiliens dans les deux dernières minutes des prolongations et s’offrir ainsi le précieux trophée pour la 1ère fois depuis son indépendance au terme d’une finale de haute facture, Sénégal qui a raté la marche dans une opposition à 100% africaine, Ghana et Nigeria qui ont fait mieux que de la simple figuration en faisant preuve d’un réel talent (ce n’est pas par accident que le Mali est monté sur la troisième marche du podium et qui se console avec le titre de Ballon d’or Adidas décerné à son joyau Adama Traoré auquel il doit en grande partie sa performance.

Par ici le Sénégal ?
Un Traoré dans la lignée des grands et qui a fait mieux qu’un certain Danilo de retour de prêt au Real après une pige à Porto) et nous rappellent l’absence totale de cette Afrique du Nord et son manque de discernement flagrant quand il s’agit de préparer l’avenir, la tendance étant toujours au bricolage et au résultat immédiat et ses conséquences ravageuses sur le niveau et la qualité de la pratique. En Coupe du monde 2014, l’Algérie et la Tunisie, au contraire du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Nigeria, se sont présentées au Brésil avec des ossatures à grande, écrasante majorité binationale. Où est le mal, nous dira-t-on ? Tout simplement qu’elles sortent d’écoles étrangères française pour la plupart. Pour dire (sans cracher évidemment dans la soupe, on applaudit même de posséder des Brahimi, Feghouli, Ghoulam et tous les autres que le championnat français nous offre à l’œil) que l’école algérienne (ne pas oublier la tunisienne et la marocaine bien sûr) n’a aucun mérite dans les performances de sa vitrine, l’E.N, qui n’est heureusement pas l’émanation d’un championnat battant des records de mauvaises leçons. La plus éclatante étant de livrer un diagnostic sans appel. Ce qu’il ne faut pas faire si on veut réussir. Le mauvais (on le sait depuis des lustres maintenant) exemple. À ne pas suivre.
En attendant de meilleurs jours, on prie pour nos Olympiques drivés depuis peu (septembre dernier) par le Suisse Pierre-André Schürmann (il se dit confiant pour décrocher un des trois tickets en jeu lors du prochain championnat d’Afrique de la catégorie programmé en fin d’année au Sénégal et un tournoi auquel ils participeront s’ils passent le troisième tour des éliminatoires) dont l’objectif est de redonner au football algérien ses lettres de noblesse en se qualifiant au plus grand rassemblement quadriennal du sport universel (les J.O de 2016 à Rio, Brésil) trente-six ans après un premier et dernier crochet en 1980 à Moscou sous la houlette d’un certain Mahieddine Khalef. À une certaine époque (révolue malheureusement) où le terme formation avait un sens, le Mondial espagnol deux ans plus tard (1982) confirmant alors la justesse de choix judicieux que nos présidents de clubs, aujourd’hui, ignorent royalement. Vivement le Sénégal.
A. A.

Article précédentGrèce : face aux Cassandre, les Grecs gardent leur calme
Article suivantAnnaba : une frénésie toute ramadhanesque

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.