Les médecins résidents qui ont décidé, de reprendre le travail dimanche dernier, continuent d’attendre une invitation au dialogue de la part des deux ministères de tutelle (la Santé et la Recherche scientifique).
Face à ce mutisme, le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) a appelé l’ensemble des résidents à tenir des Assemblées générales à travers le territoire national en vue de faire le point de situation et étudier les perspectives à donner au mouvement. Pour le Dr Sofiane Benseba, membre du bureau national du Camra représentant de la wilaya de Tizi-Ouzou «le vote pour la reprise de la contestation n’est pas à l’ordre du jour lors de ces assemblées générales et assemblées des déléguées». Cependant, il sera question de «discuter» et de décider de la suite à donner à ce mouvement. «On s’attendait à ce qu’il y ait une reprise des négociations après la reprise de l’activité, mais ça n’a pas été le cas», a signalé le Dr Benseba en regrettant que la tutelle n’a cessé durant les derniers jours d’assurer que les portes du dialogues sont ouvertes. «Ils disent que les portes du dialogue sont ouvertes, mais on ne voit qu’un mur qui été érigé entre la tutelle et les résidents», a-t-il ironisé. Pour ce qui est de l’ordre du jour de ces assemblées générales, qui se tiendront à travers les établissements hospitalo-universitaires de chaque wilaya, le représentant du Camra a indiqué que celles-ci « visent à faire le point après huit jours du gel de la grève» et «discuter des raisons du silence des deux ministères de la tutelle». «On se réunira en AG pour voir ce qu’il y a lieu de faire et discuter des avis des uns et des autres», a-t-il rajouté en expliquant que le problème de l’année pédagogique n’a pas été réglé.
«Nous avons observé une grève pédagogique de huit mois, et le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas pris une décision finale sur le sort de cette année», a indiqué notre interlocuteur. Pour ce qui est de la suite à donner à ce mouvement, le Dr Bensba a assuré que « les résidents vont étudier toutes les possibilités». Ainsi, malgré le fait que Demsistes ont passé, hier, la première spécialité de cette session de rattrapage, le représentant de Tizi-Ouzou affirme que « le Camra détient toujours la carte de pouvoir boycotter le service civil qui reste une possibilité à étudier lors de ces AG». «Les candidats ont décidé de passer le DEMS en attendant de discuter une éventuelle deuxième session», a-t-il encore précisé. Pour ce qui est de la reprise de la protestation, il a encore soutenu que cette « option reste envisageable si aucune solution n’est proposée par la tutelle ». « On n’a pas donné d’ultimatum à la tutelle, mais aujourd’hui nous allons discuter de toutes les éventualités », a-t-il soutenu.
Pour rappel, les médecins résidents ont gelé, dimanche dernier, leur mouvement de contestation qui avait duré près de huit mois. Une période assez longue qui n’a pas abouti à des résultats probants. Depuis ce gel, aucune réaction n’a été faite par le ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui. Pour sa part, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Tahar Hadjar s’est contenté de saluer la décision, affirmant que « les portes du dialogue avec eux sur les questions pédagogiques demeurent ouvertes ». Depuis cette déclaration, aucune invitation officielle du dialogue n’a été formulée à l’adresse du Camra.
Lamia Boufassa