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EN INSTRUMENTALISANT LA MISÈRE DES JEUNES MAROCAINS EN ORGANISANT UN REMAKE DE LA « MARCHE VERTE DE 1975 » POUR ENVAHIR CEUTA ET MELILLA : Le Makhzen se brûle les doigts

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Un post sur les réseaux, publié il y a quelques jours, invitait les jeunes marocains désespérés à envahir en masse, le 15 septembre dernier les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.
Si l’origine de cette publication reste encore inconnue, la facilité avec laquelle elle s’est propagée laisse supposer qu’il y avait toute une logistique qui l’avait appuyée. Et selon de nombreux internautes marocains, la présence de la main du Makhzen et de la DGED (services secrets marocains), est évidente. Le Maroc a voulu, mettre son allié l’Espagne sur la défensive en tentant de faire le remake de la marche verte du 6 novembre 1975. À voir les images des flots de jeunes qui avaient envahi la ville de Fnideq (frontalière à l’enclave de Melilla) encadrés par des fourgons de la police marocaine laisse supposer qu’il y avait préparation et encadrement en amont. Il faut savoir que le Makhzen a tenté d’exploiter la misère des jeunes marocains, dont le désespoir a atteint son paroxysme ces derniers temps pour mettre plus de pression sur l’Espagne qui aurait décidé, selon de nombreuses sources, de revenir à sa traditionnelle position de neutralité dans le conflit du Sahara occidental. Selon une enquête de  l’agence de presse espagnole EFE réalisée auprès de nombreux migrants, de nombreux jeunes marocains avaient tenté dimanche de fuir en masse vers le territoire espagnol, parfois au péril de leur vie, pour échapper à la misère et au chômage qui les rongent mais aussi pour des raisons liées à la corruption qui gangrène le royaume. L’agence EFE a cité, dans son enquête, le témoignage du jeune Adam, âgé de 17 ans, qui s’est joint à l’appel viral lancé sur les réseaux sociaux pour entrer massivement à Ceuta dimanche. Selon EFE, ce Marocain fait partie des milliers de personnes qui avaient essayé d’entrer à Ceuta dimanche dernier par la zone de la barrière frontalière connue sous le nom de Finca Berrocal.  D’après une récente enquête du Baromètre arabe, 55 % des jeunes marocains âgés de 18 à 29 ans ont envisagé d’émigrer, principalement pour des raisons économiques, mais aussi pour des raisons liées aux possibilités d’éducation et à la corruption sévissant dans le royaume. La police espagnole a procédé à des arrestations dimanche et aux premières heures de lundi matin, des affrontements ont éclaté entre les migrants, qui ont même jeté des pierres sur les forces de l’ordre sur le chemin de la frontière et dans les rues de Fnideq, causant des dégâts matériels, selon l’agence de presse espagnole. Il faut préciser dans ce cadre que selon, de nombreuses sources, la police marocaine s’est limitée à encadrer les flux de migrants pour les convoyer aux portes du poste frontalier et sa réaction est jugée timide par les responsables de l’enclave espagnole.  « C’est le chaos, à la frontière il y a eu une grêle de pierres lancées par les migrants depuis les collines autour du poste frontière de Tarajal. Les chauffeurs de taxi qui se trouvaient là ont été contraints de fuir l’endroit », a déclaré un des chauffeurs de taxi de la frontière. Ces évènements ne sont pas nouveaux et rappellent, entre autres, l’effroyable massacre commis le 24 juin 2022 par les autorités marocaines qui avaient réprimé de manière sanglante des migrants africains qui tentaient de rejoindre l’enclave espagnole de Melilla, dont des dizaines ont été tués brutalement, un massacre qui avait provoqué un tollé international. Et selon des observateurs, ce qui s’est passé dimanche soir est bien plus qu’une tentative des Marocains de fuir la misérable réalité dans le Royaume. Ce n’est rien d’autre qu’une tentative du Makhzen de faire pression sur Madrid en utilisant la carte de la migration clandestine pour qu’elle accède à ses demandes, même si elles sont contraires au droit international. Il n’est pas exclu que l’arrivée de milliers de Marocains dans la zone frontalière entre le Maroc et l’Espagne soit un message du Makhzen au gouvernement de Pedro Sanchez pour dire que toute action qui irait à l’encontre des intérêts du Makhzen, que ce soit au Sahara occidental ou ailleurs, sera suivie de vagues de migrants clandestins. D’après de nombreux analystes, le Makhzen voulait par cette action un remake de « la marche verte » qui avait permis au colonisateur marocain d’occuper le Sahara occidental, faire pression sur Pedro Sanchez pour le pousser à reconsidérer sa volonté d’accéder à la demande de l’opposition et de plusieurs partis siégeant au parlement, de revenir à la traditionnelle position de neutralité de l’Espagne dans le conflit du Sahara occidental, une position qui considère que le seul cadre pour régler ce conflit reste l’organisation d’un référendum, sous l’égide de l’Onu, pour l’autodétermination du peuple sahraoui. Finalement même en tentant de manipuler les masses de jeunes marocains marqués par la misère, le Makhzen s’est brûlé les doigts et a vu l’image du royaume sérieusement écornée puisque les milliers de jeunes qui avaient afflué vers les frontières des enclaves de Mellila et Ceuta scandaient « Vive l’Europe, vive l’Espagne et à bas M6 ».
Slimane B.

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