L’Algérie va augmenter sa production pétrolière de 26.000 barils/jour à partir du mois prochain, et ce, dans le cadre de l’application des dernières mesures prises par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, visant à maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande, a indiqué hier, à Alger le ministre de l’énergie, Mustapha Guitouni.
On sait que les décisions de l’Opep sont le fait de Ryad, qui avait promis au président américain l’augmentation de la production pour faire baisser les prix. Trump trouvait les prix excessivement élevés et parlait de sa volonté de les faire baisser par le biais de son principal allié pétrolier, l’Arabie saoudite.
D’ici à quelques semaines, l’Algérie devrait vraisemblablement s’habituer à un baril à 60-65 dollars au plus après la période d’embellie qui a vu les prix s’élever à 75-80 dollars.
Guitouni qui s’exprimait lors d’une conférence de presse en marge d’une réunion avec les directeurs de distribution d’électricité a précisé en outre que «les pays de l’Opep et leurs partenaires hors Opep ont décidé de compenser le recul des exportations de certains pays, en répartissant la production qui manquait sur le marché au prorata sur les autres pays. L’Algérie aura donc à produire 26 000 barils/jour de plus, ce qui va ramener sa production totale à 1.106.000 barils/jour ».
En effet, les 24 pays producteurs Opep et non Opep, ont convenu le 23 juin dernier à Vienne de limiter à 100% leur niveau de respect des engagements pris dans le cadre de l’accord de baisse qui vise à retirer du marché 1,8 millions de barils/jour (1,2 millions barils/jour pour les membres de l’Opep, 0,6 million barils/jours pour les producteurs hors Opep).
«Cette baisse permettait au marché de déstocker la production et maintenir un prix qui arrange les producteurs et consommateurs à la fois «, note le ministre. Toutefois, la production a baissé plus que prévu et le taux global de conformité a atteint même 152% par rapport aux niveaux fixés pour chaque pays, en raison de l’impossibilité du Venezuela, de la Libye et du Nigeria à remplir leur quota.
Les pays Opep et non Opep ont décidé donc de compenser ce recul qui représente prés d’un (1) million de barils/jour (757.000 barils/jours pour l’Opep et 200.000 barils/jours pour les pays hors Opep), précise M. Guitouni.
La production qui manquait sur le marché a été répartie sur les pays producteurs en fonction des quotas initiaux des pays et de leurs capacités de production. Ainsi, l’Algérie qui devait initialement limiter sa production à 1.080.000 baril/jour va ajouter 26.000 barils/jour additionnel pour contribuer aux efforts engagés par l’Opep et ses partenaires pour assurer la stabilité des marchés, selon le ministre. «L’accord de baisse dans lequel l’Algérie a participé activement dans son processus est maintenu et sera appliqué comme convenu «, souligne M. Guitouni.
Zakaria Sofiane Loutari