Les habitants du quartier Diar el-Mahçoul à El-Madania à Alger ont coupé, avant-hier après la prière, les routes desservant les quartiers pour exiger le relogement immédiat de quelques 200 familles, inscrites au programme de relogement depuis 1978. Toutefois, lors d’une virée, hier, dans ce vieux quartier de la Capitale, les choses semblent être rentrées dans l’ordre. Les protestataires ont dressé des barricades d’objets hétéroclites et de troncs d’arbres pour attirer l’attentions des autorités sur le calvaire enduré depuis plus de trente ans. Cette action a vite dégénéré et s’est transformée en émeutes après l’intervention des services de l’ordre pour dissuader les protestataires. Plusieurs arrestations on été enregistrées, en fin d’après-midi, parmi les jeunes ayant affronté les forces de l’ordre. Près de 900 familles attendent leur relogement depuis 1978, selon leurs dires. Après la décision de reloger, il y a quatre ans, plus de 600 familles éparpillées à travers différents coins de la wilaya (Eucalyptus et Garidi), plus de 200 autres n’ont pas rejoint leurs nouvelles demeures jusqu’à ce jour. «Nous ne pouvons plus continuer à vivre entassés comme des sardines. Nous vivons dans des studios, dont la superficie ne dépasse pas trente mètres carrés de largeur. Les responsables n’ont que trop tardé pour tenir à leurs promesses et prendre en charge nos exigences», déclare, hors de lui, un habitant de ce quartier situé juste à proximité du monument de Riyad el-Feth, rencontré hier sur les lieux.
À l’intérieur des bâtiments dégradés et fissurés suite au dernier séisme qui a frappé la Capitale, les familles restantes sont éparpillées sur dix-neuf bâtiments et vivent la peur au ventre. Elles crient à l’insécurité causée par des intrus qui tentent d’occuper ces maisons vides depuis le départ des familles. «Nous sommes contrains de redoubler de vigilance et dresser des chiens pour veiller à ce que des étrangers ne s’introduisent pas dans les maisons vides», déclare un père de famille. La même personne précise avoir tenté de postuler à d’autres programmes (le social et LSP), mais sa demande s’est vue rejetée sous prétexte qu’il était inscrit dans le cadre du relogement. Il faut dire que le dossier du relogement figure en tête des occupations des services de la wilaya. Le dernier séisme ayant frappé, le 1er août, des centaines de familles à La Casbah et Bab el-Oued, à chamboulé les plans des responsables obligés de procéder au relogement urgent des sinistrés. Ainsi, des immeubles entiers menaçant ruine on été désertés sur décision des services compétents, alors que d’autres familles inscrites dans différents programmes attendent depuis des années leur tour. Ce qui à provoqué des journées de protestations et des émeutes à travers plusieurs quartiers.
Salim Nasri