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ELLE ACCUSE LE MAROC D’INSTRUMENTALISATION DU PROCÈS : L’ACAT France appelle à libération des détenus sahraouis

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L’Association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) France, a appelé à la libération des détenus politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, accusant le Maroc d' »instrumentaliser le procès en raison de leurs engagements et activités ».

Dans une tribune parue dans le journal « Le Monde », à l’occasion du 10e anniversaire des événements tragiques de Gdeim Izik, Bernadette Forhan, présidente d’ACAT France, a souligné l’impératif de « rappeler inlassablement aux autorités marocaines leurs obligations de respecter les droits de ces détenus sahraouis (…), en demandant leur libération, la fin de tout harcèlement judiciaire et que réparation soit faite pour les injustices et les tortures qu’ils ont subies ». Elle a affirmé, à ce titre, que « les détenus et leurs familles subissent régulièrement des mesures punitives en raison de leur détermination à obtenir justice, comme des restrictions au droit de visite, mise en isolement, surveillance policière des proches », et ce, en dépit de l’engagement du Maroc depuis 1993 à l’application de la Convention contre la torture. »
C’est un coup dur pour le royaume qui mène un intense lobbying pour convaincre ses partenaires internationaux de l’engagement du royaume sur le chemin des droits humains », écrit la présidente de l’ACAT France. Cette dernière a fustigé une justice « sous contrôle du Makhzen, le pouvoir royal avec ses cercles d’influences et de clientélisme, et qu’il ne s’agit ici rien de moins que de procès politiques ». Dans le cas des prisonniers de Gdeim Izik, le régime marocain a fait le choix d’ »instrumentaliser ce procès pour poursuivre des militants et défenseurs sahraouis en raison de leurs engagements et activités ».
En effet, après dix longues années de détention arbitraire, la Cour de cassation s’intéresse à l’affaire. Depuis dix ans, dix-neuf militants de l’autodétermination du Sahara occidental sont « injustement » emprisonnés, dénonce Bernadette Forhan.
L’affaire remonte au 8 novembre 2010, quand des Sahraouis pacifiques arrêtés à la suite du démantèlement violent par les forces marocaines du camp de Gdeim Izik. Ce camp rassemblait alors plusieurs milliers de Sahraouis venus installer leurs tentes traditionnelles à proximité de la ville de Laâyoune occupée, afin d’exprimer leur exaspération quant aux discriminations économiques et sociales qu’ils subissent. Ce rassemblement est également l’occasion de revendiquer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, alors que le Maroc occupe depuis 1975 ce territoire, considéré au regard du droit international et de l’ONU comme non autonome. La répression continue pendant plusieurs semaines après les événements, et ceux que l’on appelle désormais le « groupe de Gdeim Izik », composé de 25 militants politiques et de défenseurs des droits de l’Homme dont 19 encore en détention, sont particulièrement ciblés par les autorités. Envoyés à la prison militaire de Salé près de Rabat, ils sont condamnés à de très lourdes peines le 16 février 2013 par un tribunal militaire. Les condamnations ont toutes été prononcées sur la base d’aveux obtenus sous la torture, à l’issue d’un procès inique, marqué notamment par le refus d’entendre les témoins cités par la défense et d’enquêter sur les allégations de torture.
D’ailleurs, la Cour de cassation annule en juillet 2016 le jugement pour défaut de preuves, et ordonne une nouvelle procédure devant la cour d’appel de Rabat.
Le 12 décembre 2016, le Maroc est condamné par le Comité contre la torture de l’ONU (CAT) sur le cas de Naâma Asfari, l’un des prisonniers du groupe de Gdeim Izik, pour les sévices subis pendant son arrestation, la prise en compte des aveux forcés par le juge militaire et l’absence d’enquête malgré la réitération de ses allégations de torture.
Un nouveau jugement en juillet 2017 prononce à nouveau de lourdes peines, toujours sur la base d’aveux forcés et d’absence d’enquête indépendante sur les allégations de torture. Le lendemain de la condamnation, une communication est émise par plusieurs experts indépendants des Nations unies, pointant entre autres le caractère arbitraire de la détention. Une nouvelle fois, les autorités marocaines sont pointées du doigt par des instances onusiennes dans cette affaire.
R.N./APS

LU SUR LE QUOTIDIEN NAMIBIEN « NEW ERA » : « Le Maroc n’a aucune revendication valable sur le Sahara occidental »
Le Maroc n’a aucune revendication valable sur le territoire du Sahara occidental qu’il occupe illégalement depuis plus de 45 ans au mépris des décisions des organes des Nations unies, mais ne peut pas continuer de faire fi indéfiniment de la légalité internationale qui confère au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination, rapporte un journal namibien.
« Le Maroc n’a aucune revendication valable sur le territoire du Sahara occidental et le Royaume continue de démontrer son mépris du droit international », indique un article paru au quotidien namibien « New Era » consacré à l’expédition politique et militaire dite « marche verte » organisée par les autorités marocaines il y a 44 ans pour occuper le Sahara occidental.
Il est indiqué dans l’article que c’est ce mépris envers le droit international qui a donné lieu à des actions de protestation à El-Guerguerat, où des civils Sahraouis manifestaient pour réclamer la fermeture définitive de la brèche illégale créée dans le mur de la honte, via laquelle est souvent opéré le pillage des ressources de leur pays par le régime marocain. « Le Maroc doit répondre aux revendications légitimes et au droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination », écrit-on, soulignant la nécessité pour la Namibie et l’Afrique du Sud de continuer de soutenir la cause sahraouie.
« La Namibie et l’Afrique du Sud doivent continuer d’être les défenseurs du changement pour le continent et pour le monde », lit-on dans l’article, cosigné par la militante sud-africaine des droits de l’Homme, Catherine Constantinides, du journaliste namibien Vitalio Angula, et de la représentante du Front Polisario en Suisse Omeima Abdeslam.
« Nous ne pouvons pas nous aligner sur un État qui continue d’occuper et de coloniser illégalement un autre État africain », insiste-t-on. À cet effet, « le peuple d’Afrique australe doit rester ferme dans sa position historique et sa politique en faveur de l’autodétermination de la dernière colonie du continent africain », ajoute-t-on
Et de poursuivre sur la même lancée : « Le peuple sahraoui est le peuple oublié d’Afrique et deviendra une cicatrice pour la conscience du continent si nous ne mobilisons pas tout notre temps, nos efforts et nos ressources pour briser les chaînes entravant le peuple du Sahara occidental ».
Dans ce même article consacré à la propagande de la marche verte, le journal namibien a rappelé que le 6 novembre 1975, quelque 350 000 Marocains, escortés par 20 000 soldats marocains, ont entamé une invasion sur le territoire du Sahara occidental en vue de l’annexer. La marche avait été organisée en violation de l’arrêt de la Cour internationale de justice des Nations unies rendu le 16 octobre 1975 et qui avait conclu qu' »il n’existait aucun lien de souveraineté territoriale entre le Sahara occidental et le Maroc ».
Le tribunal a ajouté que « la population du Sahara occidental (Sahraouis) était propriétaire de la terre et jouissait donc du droit à l’autodétermination » après le départ de l’Espagne, ancienne puissance coloniale, et « 45 ans plus tard, l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc persiste », dénonce de journal
À la suite de cette expédition, et « dans le but d’éviter la guerre et de préserver autant que possible ses intérêts sur le territoire, l’Espagne, a accepté d’entamer des négociations bilatérales directes avec le Maroc, faisant également intervenir la Mauritanie ». « Sous la pression du Maroc, l’Espagne a également convenu qu’aucun représentant de la population sahraouie ne serait présent dans les négociations qui ont abouti aux accords de Madrid du 14 novembre », relate le journal en se référant sur un récit historique. Les jours précédant les accords de Madrid, le Maroc est entré illégalement sur le territoire du Sahara occidental. La marche s’est poursuivie pendant quatre jours jusqu’au 9 novembre, date à laquelle les volontaires ont été rappelés après avoir avancé de 10 kilomètres dans le territoire.
Lorsque les volontaires sont revenus au Maroc, le contingent militaire de 20 000 soldats marocains a fait des ravages dans le territoire, tuant tout ce qu’ils trouvaient sur leur chemin. Les soldats marocains ont empoisonné des puits d’eau, tué des animaux et exécuté ou emprisonné les Sahraouis qu’ils ont trouvés sur leur chemin.
C’est la triste histoire de la Marche verte qui a déplacé plus de 163 000 Sahraouis confinés dans des camps de réfugiés, relatée par le New Era namibien.
R. N.

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