L’Algérie, qui abritera l’été prochain une réunion restreinte du Mouvement des non-alignés (MNA), confirme, une fois de plus, son retour en force sur la scène internationale, et pas seulement régionale et africaine.
C’est lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue ougandais, Yoweri Museveni, qui effectue une visite d’État en Algérie, que le président de la République a annoncé, dimanche, cet évènement de portée majeure dans les relations internationales. On sait que l’Algérie, par la voix du président Tebboune, a fait connaître, avec insistance, à plusieurs reprises, l’intérêt qu’elle accorde au MNA, à travers les discours officiels et les prises de position sur les questions qui agitent le monde mais aussi par les efforts déployés pour rendre plus visible ce Mouvement, comme il le fut, par le passé, dans la période de décolonisation. Nul doute que la rencontre prévue en été en Algérie s’inscrit dans cette démarche visant à redynamiser le Mouvement des non-alignés dans un monde qui s’affirme de plus en plus multipolaire. Dernièrement encore, lors de la réunion au Sommet du groupe de contact du MNA, à Bakou (Azerbaïdjan), le Président Tebboune a réaffirmé l’attachement constant de l’Algérie aux principes et aux objectifs du MNA, d’autant plus qu’ils ont prouvé, au fil des évènements ayant structuré les relations internationales, leurs justesse et validité dans le contexte actuel. Or, la conjoncture internationale actuelle place le Mouvement devant l’impératif d’assumer ses responsabilités à l’égard des défis auxquels font face nos pays, en tête desquels la multiplication des foyers de tension et des conflits régionaux et internationaux, les défis imposés par la course vers l’armement et l’aggravation des crises climatiques et sanitaires liées à la propagation des pandémies qui menacent aujourd’hui les vies de millions d’êtres humains à travers le monde. C’est la conviction de l’Algérie exprimée par le président Tebboune qui a qualifié la réunion de Bakou d’«étape concrète vers la réalisation de cette démarche collective, outre sa contribution à la consécration des objectifs et principes de notre mouvement et de notre volonté commune de construire un monde juste où règnent les valeurs du vivre-ensemble en paix et l’esprit de solidarité et de développement durable dans la paix et la stabilité». En septembre 2021, à Belgrade (Serbie), le 60e anniversaire de la tenue de la première conférence du MNA (dans la même ville, capitale de la Yougoslavie, à l’époque) a été l’occasion de constater que la question de l’égalité entre les États et les Nations se pose toujours dans le monde, d’où l’impératif de poursuivre la lutte et de conjuguer les efforts pour parachever la souveraineté des États, respecter les droits de l’Homme et lutter contre la discrimination et la haine, instaurer un environnement international propice aux pays en développement. Beaucoup de pays comptent sur l’Algérie pour relancer les efforts des pays non alignés pour la promotion de la paix dans le monde. À Belgrade, le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, qui a participé aux festivités commémorant le 60ème anniversaire de la naissance du MNA, en tant que représentant du président Tebboune, a rappelé qu’à la première conférence du MNA, tenue dans cette ville en 1961 en présence de tous les membres fondateurs, l’Algérie qui n’était pas encore indépendante a pris part à cette première conférence où elle a bénéficié d’un soutien en faveur de son Indépendance. Il a rappelé aussi le 4ème Sommet du MNA tenu en 1973 à Alger, d’où a été lancé par l’Algérie, un appel au changement de l’ordre économique mondial. On sait que l’Algérie s’est proposée pour accueillir le prochain sommet du MNA, après celui qui s’est déroulé du 13 au 18 septembre 2016 à Porlamar au Venezuela. L’Algérie déploie ainsi une intense activité internationale dans un monde multipolaire en rapide construction. Les prochaines visites du Président Tebboune en Russie et en Chine, s’inscrivent sans doute dans ce déploiement d’efforts.
M’hamed Rebah
