Une expérience pilote d’élevage du poulet de ferme a été lancée dans la région agricole d’El-Hanbli, relevant de la commune de Benbadis (40 km à l’Est de Constantine), a-t-on constaté jeudi dernier.
Ayant amorcé cette activité avec 4 000 poulets de deux espèces différentes, Ahcène Kadri, à l’origine de ce projet, mène cette expérience dans sa ferme située dans la région agricole par excellence d’El-Hanbli, où l’environnement est approprié pour pratiquer ce type de production avicole, a-t-il affirmé à l’APS. «L’idée n’est pas du tout fortuite, mais plutôt dictée par la grande passion que je voue aux animaux domestiques et qui m’a fait opter pour une activité rare à l’Est du pays, et ce en vue de répandre une nouvelle culture au sein de la société, notamment dans les régions du Nord où nous ne sommes pas habitués à élever ou à consommer ce type de poulet», a précisé M. Kadri, à cet effet. Membre de l’association du développement et de promotion de l’investissement de la wilaya de Constantine, ce même aviculteur a fait savoir qu’il s’est engagé dans l’élevage du poulet de ferme depuis environ 5 mois dans un environnement adapté à son mode d’élevage originel», relevant que le «poulet bio» doit être nourri à base d’aliments naturels, notamment le «son», évoluer en plein air, en plus de la vaccination. Ce même aviculteur a également souligné que les mâles et les femelles parviennent à maturité au bout de 4 à 5 semaines, environ 6 mois après l’éclosion, moment, selon lui, à partir duquel les femelles commencent à pondre des œufs, tandis que le coq est prêt à se reproduire. Affirmant qu’une poule adulte élevée à la ferme peut vivre entre deux à trois ans, M. Kadri a fait remarquer que «l’élevage du poulet de ferme n’est pas très contraignant par rapport aux autres types de poulets élevés artificiellement réclamant de l’eau, de la nourriture adéquate et la vaccination pour les prémunir contre diverses maladies». De son côté, Zakaria Khelfaoui, directeur de l’Institut technique des élevages (ITELV) de la commune de Didouche- Mourad a assuré que ses services accompagnent tous les éleveurs en valorisant l’élevage des animaux de lferme, afin d’empêcher l’extinction du poulet de ferme en particulier, et ce consécutivement aux maladies qui ont affecté de nombreuses espèces ces derniers temps, induisant une baisse significative de la production. Le même responsable a affirmé, par ailleurs, que la valorisation de l’élevage du poulet de ferme, très demandé dernièrement en raison de son «caractère bio», contribuera à l’augmentation de 20% de la production des viandes blanches. Attestant que «le poulet fermier n’exige pas beaucoup de vaccins, d’où sa spécificité bio, pour le protéger contre les affections», le même responsable a exprimé sa volonté d’accompagner tous les éleveurs de poulet de fermie afin de promouvoir la production au niveau local, notamment en garantissant la formation dans ce domaine. Technicien supérieur au sein de l’ITELV, Lazhar Benhallal estime, pour sa part, que cet établissement technique a commencé à développer l’aviculture fermière depuis l’an 2000 avec pour objectif de diversifier les races de volailles et de procéder à leur développement génétiquement afin de leur octroyer l’immunité nécessaire, préserver la sécurité alimentaire nationale et aider les agriculteurs à concrétiser leurs objectifs en matière d’investissement. S’agissant de la valorisation de l’élevage du poulet de ferme, Badis Filali, président de l’association pour le développement rural et la promotion de l’investissement de la wilaya de Constantine, a fait état de «la nécessité de mettre en place une fédération des agriculteurs et des éleveurs de la wilaya, sous forme d’associations activant sur le terrain pour créer de nouveaux investissements agricoles».