Accueil À LA UNE ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES 2024 : Le Président donne le ton

ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES 2024 : Le Président donne le ton

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L’information donnée jeudi par un communiqué de la Présidence de la République a fait l’effet d’une grosse surprise, tant elle était inattendue: « le président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, a décidé la tenue d’une élection présidentielle anticipée le 7 septembre 2024 ».
La décision a été prise lors d’une réunion, tenue le jour même, présidée par le président Tebboune, consacrée à l’examen des préparatifs de la prochaine élection présidentielle, en présence du président du Conseil de la nation, du président de l’Assemblée populaire nationale, du président de la Cour constitutionnelle, du Premier ministre, du Chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, du directeur de Cabinet à la Présidence de la République, du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, et du président de l’Autorité nationale indépendante des élections. Dans ce cadre, le corps électoral sera convoqué le 8 juin  2024, a ajouté le communiqué. L’APS a diffusé l’information accompagnée d’images de la réunion.
Bien que le communiqué de la présidence de la République n’en ait pas fait référence, la décision est conforme aux dispositions de la Constitution algérienne. En effet, l’alinéa 11 de l’article 91 de la Constitution, relatif aux pouvoirs et prérogatives dont jouit le Président de la République, outre les pouvoirs que lui confèrent expressément d’autres dispositions de la Constitution, stipule que le Président de la République « peut décider d’organiser des élections présidentielles anticipées». De la même façon, conformément au même article 91 de la Constitution, alinéa 10, le Président de la République convoquera par décret présidentiel le corps électoral le 8 juin 2024, soit trois mois avant la date de la tenue de l’élection présidentielle. Peu après, ont commencé à se faire entendre les premières réactions émanant de la classe politique qui a salué, avec satisfaction pour certains partis, la décision du président Tebboune, considérée comme un événement majeur.
Des partis ont, en plus, donné leur interprétation de ce fait exceptionnel en faisant le lien avec le contexte actuel  et les défis qu’il comporte. Il s’agit, ont-ils commenté, d’une décision souveraine qui traduit le souci de la stabilité des Institutions et estiment que les élections seront pluralistes transparentes et équitables dans une atmosphère démocratique. Les partis politiques qui ont réagi, ont affirmé leur disponibilité à se mobiliser pour la réussite des prochaines élections présidentielles. Ils lancent, de ce fait, un appel « aux forces actives – partis, société civile, acteurs sociaux et toutes les composantes de l’élite de notre pays » pour faire réussir ce rendez-vous électoral. Toutefois, dans l’opinion publique, les questionnements ont porté sur les raisons qui ont motivé la décision de tenir des élections présidentielles anticipées fixées au 8 septembre, c’est-à-dire un peu plus de trois mois avant la fin du mandat présidentiel.
Pour rappel, le mandat de 5 ans du président Tebboune devait expirer en décembre 2024. En effet, c’est l’élection présidentielle du 12 décembre 1999, qui a permis à Abdelmadjid Tebboune d’accéder, dès le premier tour, à la magistrature suprême du pays, après un intérim à la tête de l’État assuré, pendant neuf mois, par Abdelkader Bensalah, en sa qualité de président du Conseil de la Nation, suite à la démission de l’ex-président, Abdelaziz Bouteflika. Il est évident que l’annonce de la tenue d’élections présidentielles anticipées ouvre dès maintenant une phase politique appelée à être très vite d’une intensité exceptionnelle. En particulier, ce qui reste du mois de Ramadhan devrait connaître une effervescence politique inhabituelle durant cette période. Les annonces des candidatures sont d’ores et déjà attendues.
M’hamed Rebah

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