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Élection présidentielle : le taux de participation, souci majeur pour tous

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Tout au long du suspense sur la candidature ou pas du chef de l’État, à la présidentielle du 17 avril prochain, la classe politique dans sa majorité s’est concentrée sur cette donne occultant ainsi l’impact, voire la portée de ce qui caractérise les scrutins locaux, législatives et présidentielles, de ces dernières années, à savoir le faible taux de participation des électeurs et électrices.

Si tout le monde s’accorde à dire que le citoyen boude la classe politique, ce n’est pas pour autant que ce même monde discoure par un argumentaire pertinent sur les raisons fondamentales ayant abouti à cet état de fait et par conséquent la désertion des électeurs des bureaux de vote.
Si la classe politique semble divisée sur la présidentielle du 17 avril, comme ce ne fut jamais le cas auparavant, notamment depuis l’ouverture démocratique, les positions politiques adoptées sur ce scrutin, diverses et différentes vont-elles réellement peser sur le jour «J» du scrutin. Entre ceux qui prennent part à la présidentielle en cours ou ceux qui ont opté pour la voie du boycott, et d’autres appelant à voter blanc ou à l’abstention, allons-nous assister à un scrutin présidentiel qui verra ses résultats en chiffres, une nouveauté pour une présidentielle ? L’argumentaire, souvent avancé par la majorité de la classe politique sur le taux de participation faible pour les législatives du fait qu’elles intéressent moins les électeurs que le scrutin des locales qui, lui aussi enregistre ces dernières années un faible taux de participation. Allons nous voir un taux de participation moindre ou plus élevé au terme de la tenue de cette présidentielle en comparaison avec celles tenues en 2004 ou en 2009 ? Ceci dit même si les chiffres font l’objet de controverses contradictoires de part et d’autre à chaque élection, il n’en demeure pas moins qu’ils (les chiffres) sont là. La présidentielle de 2004 qui s’est tenue, pour rappel dans un contexte particulier, a enregistré, 10 179 702 de voix exprimées et de l’ordre de
14 378 578 lors de la présidentielle de 2009, qui s’est tenue dans un contexte beaucoup moins électrique politiquement que de la présidentielle de 2004. Même si le nombre d’électeurs a connu une hausse, entre 2004 et 2009, comptant 18 097 255 inscrits et de l’ordre de 20 595 683 lors de la présidentielle de 2009, selon les résultats communiqués par le Conseil constitutionnel, il n’en demeure pas moins que le taux de participation persiste à être un casse-tête, pour l’ensemble de la classe politique et aussi pour les institutions du pays. Ce qui se manifeste amplement dans les déclarations des uns et des autres, appelant avec insistance les électeurs et électrices à aller aux urnes pour voter le jour du scrutin, notamment les appels lancés dans ce sens par des acteurs politiques, sans y préciser pour qui voter. Pour le scrutin de la présidentielle en cours, plus de 22 millions d’électeurs et d’électrices sont appelés aux urnes le 17 avril prochain, dans un contexte politique que tout le monde s’accorde à dire très différent des précédentes présidentielles. Les évènements survenus sur la scène politico-médiatique à divers niveaux en prévision du 17avril, l’absence de l’alliance présidentielle FLN-MSP-RND, le changement intervenu à la tête des directions du FLN et du RND, l’avènement de deux nouvelles formations politiques, TAJ dirigé par Amar Ghoul, et MPA d’Amara Benyounes qui rejoignent le FLN et le RND dans leur soutien au président-candidat pour un quatrième mandat. À cela vient s’ajouter le retour après dix ans d’absence sur la scène politique de l’ex-candidat à la présidentielle de 2004, Ali Benflis et aussi celui de l’ex-Chef du gouvernement Mouloud Hamrouche en brisant son silence qui a duré plus de 20 ans en rendant publique une déclaration et animant quelques jours après une conférence de presse.
L’absence d’un candidat du courant islamiste, pour la présidentielle du 17 avril et la position adoptée par ce courant de boycotter ce scrutin et d’inscrire leur «dynamisme politique» à l’après- 17 avril, semble être des positions pour surfer sur deux voies en même temps. Il s’agit en premier lieu de la perspective de promouvoir un discours politique en leur faveur en prévision du taux de la non participation des votants au scrutin du 17 avril, quel que soit ce taux et en second lieu, par l’air qu’a charrié les vents qui ont soufflé sur la scène arabe et ayant propulsé les islamistes au pouvoir. Aussi, le contexte dans lequel se tient la présidentielle en cours est le choix emprunté par le RCD, à savoir le boycott, rejoignant ainsi la coordination des partis «du front du boycott» et qui compte le parti de Mokri et celui de Abdellah Djaballah, pour ne citer qu’eux. Le FFS, annonce tardivement pour sa part, sa position sur la présidentielle du 17 avril, «ni boycott, ni soutien, ni participation» a suscité bon nombre d’interrogations notamment au regard de sa participation en mai 2012, aux législatives, scrutin tenu pour rappel avant le retrait annoncé quelques mois après du leader Aït Ahmed de la scène politique et notamment de la direction du FFS. Autre donne survenue sur la scène politico-médiatique en prévision de la présidentielle du 17 avril, le mouvement «Barakat-ça suffit» qui s’oppose au quatrième mandat du président candidat et appelle à l’instauration d’une deuxième République. Autant de donnes et d’évènements qui tout en rythmant l’actualité nationale qui sera d’avantage boostée par le lancement officiel, dans quelques jours, de la campagne électorale des six candidats et dont l’annonce des résultats le 18 avril sera la lecture en chiffres du contexte précité dans lequel se sera tenue la présidentielle du 17 avril prochain.
Karima B.

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