Une petite exposition de photographies dédiée au parcours du chantre de la musique chaâbi El Hachemi Guerouabi, a été inaugurée lundi à Alger par l’association culturelle El-Hachemi Guerouabi en commémoration du 15e anniversaire de la disparition de ce chanteur et musicien emblématique.
Organisée en collaboration avec le Palais de la culture Moufdi-Zakaria, cette exposition rassemble également les œuvres d’une quinzaine d’artisans dans les domaine du costume, de la peinture sur verre, du travail du cuir, de la dinanderie ou de la bijouterie artisanale. Une trentaine de photographies anciennes retracent le parcours de cette icône du chaâbi depuis son enfance et ses premières scènes et fêtes familiales. L’exposition compte également les premiers disques enregistrés par El-Hachemi Guerouabi ainsi que quelques vinyles de figures de la musique algérienne à l’instar El Hadj Mhamed El Anka, Boudjemâa El Ankis, Mustapha Skandrani ou encore Dahmane Ben Achour. Natif d’Alger en 1938, El Hachemi Guerouabi rejoint l’Opéra d’Alger à l’âge de 15 ans, après quelques années passées dans les rangs du club de football de son quartier d’El-Mouradia, où il se fait remarqué tant par son charisme au théâtre que pour sa voix particulière dans le chant. Après l’Indépendance et grâce au génie de Mahboub Bati, «El-Bareh», «El-Werqa», «El Madi» ou encore «Allô allô», il parviendra à réconcilier le public de l’époque, plutôt porté sur la musique orientale ou carrément «rock’n’roll», avec le chaâbi. Avec Hadj M’rizek et Mohamed Zerbout comme référence, El Hachemi Guerouabi, gagnant en maturité et renouant avec le qcid de ses débuts, deviendra l’héritier populaire des grands maîtres du genre, figure emblématique de toute une génération et gardien d’une musique en perdition. À sa dernière scène à Alger en 2005, El Hachemi Guerouabi disait refuser «l’oubli et le confinement» du chaâbi, soucieux qu’il était de la transmissionet de la recherche de la relève pour le perpétuer. Une année plus tard, le 17 juillet 2006, l’artiste s’est éteint à l’âge de 68 ans. L’exposition hommage à El-Hachemi Guerouabi se poursuit jusqu’au 17 juillet.