Dans l’éditorial de sa dernière livraison, la revue El-Djeïch a rappelé que l’Algérie, fidèle à ses principes, milite pour une solution politique de la crise au Niger.
La revue de l’Armée nationale populaire a indiqué que l’Algérie a insisté, «sur la nécessité d’adopter la voie des solutions pacifiques et négociées, mettant en garde contre les conséquences d’une solution militaire, car l’histoire de notre région est pleine d’enseignements qui montrent que les interventions militaires ont toujours été porteuses de problèmes plus que de solutions, comme elles ont été un facteur supplémentaire d’affrontements et de déchirements plutôt qu’une source de stabilité et de sécurité». L’Algérie a appelé, indique la même source, à chaque occasion à accorder la plus haute importance à l’option politique négociée à la crise constitutionnelle actuelle que vit le Niger. Dans ce sens elle œuvre en déployant une intense activité diplomatique ayant pour finalité, « de parvenir à une solution politique qui préservera le Niger frère des répercussions d’une éventuelle escalade et évitera à toute la région un avenir lourd de risques et de menaces, représentés en particulier par la relance de l’activité terroriste et de toutes les formes de criminalité dont la région souffre énormément ». Il faut rappeler dans ce cadre qu’au moment où certaines parties poussent vers le pourrissement en échafaudant différents scénarios pour une intervention militaire, la diplomatie algérienne s’est mise en branle pour éviter à toute la région du Sahel et de l’Afrique du Nord, toute escalade et tout risque d’intervention étrangère porteur de grands dangers aussi bien sur le plan de la sécurité que sur le plan de la souveraineté des pays de la région. Les exemples du Mali et de la Libye sont là pour appuyer l’approche algérienne qui est basée sur un dialogue consensuel et une réconciliation entre les parties en conflit. El-Djeïch rappelle que les positions constantes qui constituent la matrice de la doctrine algérienne et de l’action diplomatique algérienne découlent des principes immuables qu’elle a toujours plaidés et défendus, « comme l’a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans son discours sur la paix et la sécurité en Afrique, lors de la 36e session de la Conférence des chefs d’État et de gouvernements de l’Union africaine, tenue à Addis-Abeba, en février 2023. À l’occasion, il avait déclaré : « Je suis convaincu que la solution des crises sur notre continent doit être fondée sur la résolution pacifique, le dialogue global et la réconciliation nationale, à l’abri de toute ingérence étrangère. L’Algérie contribuera toujours et sans relâche au renforcement des efforts visant à instaurer la paix et la sécurité internationales, tout comme nous continuerons à soutenir les initiatives visant à résoudre les conflits et à défendre les justes causes des peuples militant et luttant pour le recouvrement de leurs droits fondamentaux, de leur liberté et de leur autodétermination».
Sahel ou la poudrière
Cette activité de l’Algérie intervient alors que le monde vit des tensions et des troubles, avec ce que cela suppose comme mutations géopolitiques et transformations consécutives aux crises sécuritaires, économiques et sanitaires successives, et dans une conjoncture régionale exceptionnelle d’une grande complexité et sensibilité, le continent africain, en particulier les pays du Sahel, est confronté à des défis complexes, « au premier rang desquels le fléau du terrorisme, de l’extrémisme violent et du crime organisé sous toutes ses formes, que la multiplication des zones de tension et de crise ont exacerbé, constituant ainsi un réel obstacle aux aspirations de développement et de progrès des pays de la région », note la revue. L’éditorial rappelle que les efforts déployés ont permis à l’Algérie d’être une force de stabilité et de paix dans la région, conformément à des principes reposant sur nombre de constantes, dont le respect de la légitimité internationale, le soutien aux causes justes, le règlement pacifique des différends, à l’abri de l’ingérence étrangère et des tentatives de déstabilisation. « Des positions qui lui ont valu le respect de tous et qui ont fait de notre pays un partenaire régional et international efficace et fiable, comme l’a souligné le général d’armée, Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’ANP, dans son intervention via visioconférence, lors du onzième Symposium sur la sécurité internationale, tenu à Moscou (Fédération de Russie), le mois dernier. Il avait déclaré dans ce sens que, « l’Algérie estime que le moment est venu pour la communauté internationale de prendre conscience de l’importance de la préservation de la sécurité internationale, à travers la prise en charge sérieuse des causes génératrices des crises qui alimentent l’instabilité et qui sont responsables de l’insécurité internationale et régionale. Cela ne saurait se concrétiser que par le respect total de la légitimité internationale ainsi que par l’aide et le soutien des pays africains pour leur permettre d’élaborer leurs propres solutions globales aux fins de prise en charge en toute souveraineté des problèmes du continent, loin des ingérences étrangères et des tentatives de déstabilisation». Et c’est dans ce cadre que l’Algérie a exprimé son plein soutien au processus de paix au Mali, elle a également exhorté les parties libyennes à s’engager dans le processus pacifique de règlement de la crise sans ingérence étrangère, en souscrivant au dialogue débouchant sur une solution politique et consensuelle qui préservera l’unité et la souveraineté de la Libye et favorisera le renforcement de ses institutions, note la revue.
Synthèse Slimane B.