Implantée à une trentaine de kilomètres à l’est de Bouira, dans la daïra de Bechloul, la commune d’Al-Adjiba demeure parmi les municipalités les plus marginalisées de la région. Dans la majorité des villages relevant de cette commune à l’image d’Aguouillal, Hagui, Thamra, Amalou, Thaghzouth et la Crête Rouge les villageois, notamment les jeunes, sont confrontés à l’oisiveté et à l’isolement qui ne cessent de compliquer leur vie quotidienne. L’ensemble de routes qui relient ces villages à l’extérieur sont dans un état de dégradation dans plusieurs endroits, elles n’offrent aux visiteurs que des images de désolation et de misère. La localité d’Aguouillal, qui continue d’être marginalisée par les pouvoirs publics attend toujours des mesures adéquates pour améliorer un tant soit peu le cadre de vie des citoyens qui pataugent dans la misère. L’unique salle de soins et l’école primaire dont dispose ce village ont été fermées, depuis des mois. La situation est presque la même dans les villages Thamra, Hagui. Les infrastructures sportives par ici sont des rêves dont la réalisation n’est pas espérée pour demain par les centaines, voire les milliers, de jeunes qui y habitent. L’attente d’un lendemain meilleur perdure depuis toujours dans cette partie de la wilaya de Bouira. Dans ces pauvres localités, toutes les conditions susceptibles d’améliorer la vie des citoyens font défaut.
«Nos villages sont laissés à l’abandon. Nous ne demandons pas de miracles, mais seulement de simples commodités pour une vie digne de ce nom», nous dirons quelques pères de famille que nous avons rencontrés sur les lieux lors de notre virée. Des jeunes rencontrés dans un village de la région nous diront quant à eux : «on ne se rend compte de notre existence qu’à l’orée des échéances électorales, puis c’est l’éclipse totale»; et de continuer : «le chômage a battu tous les records en ces lieux. Le transport public est quasiment inexistant dans ces villages, les villageois trouvent toutes les peines du monde pour sortir ou rentrer chez eux, notamment en hiver. En attendant l’arrivée du gaz naturel dans certaines de ces contrés oubliées, les villageois sont contraints de débourser jusqu’à 500 DA pour acheter une bonbonne du gaz butane.
Omar Soualah