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Éducation : Syndicats et ministère campent sur leurs positions

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M. Nedjadi Mssaguem, inspecteur général au ministère de l’Éducation a été l’invité hier de la rédaction de la chaîne III. Une question lui a été posée pour savoir si aujourd’hui l’école se trouve dans l’impasse puisque aucune des deux parties Éducation-Syndicat ne veut céder sur sa position. À ce sujet, Nedjadi rassure que l’école n’est pas dans l’impasse puisque le jeudi passé, Madame la ministre a présidé une réunion avec les directeurs de l’Éducation pour que toutes les mesures soient prises tout en donnant la possibilité à chaque wilaya de gérer tous les problèmes qui se posent à elle. Nedjadi assure que toutes les compositions se déroulent majoritairement dans de bonnes conditions sur tout le territoire national. Néanmoins, il affirme que des établissements dans le Secondaire et quelques établissements dans le Moyen n’ont pas encore démarré leurs compositions mais des contacts ont été menés cette semaine pour renouer avec le syndicat en grève. Nedjadi assure encore une fois que depuis la rentrée scolaire, il n’ y a pas eu d’interruptions de cours. Ce qui fait que le premier trimestre et jusqu’au 15 février, la scolarité s’est déroulée dans de très bonnes conditions et qu »il n’y a pas eu de retards majeurs au niveau des programmes. À cet effet, des dispositions ont été prises pour assurer ces compositions avant le début des vacances scolaires, c’est-à-dire jusqu’au 19 mars. Concernant les établissements qui n’ont pas eu de compositions dans le deuxième trimestre, Nedjadi a affirmé que des contacts seront pris avec le syndicat pour répondre à leurs revendications. Selon lui, il y a des éléments sur lesquels l’Éducation peut répondre rapidement, alors que d’autres dépendront de la décision politique et sur lesquels le ministère de l’Éducation émettra des échéanciers. Au sujet des différentes déclarations de la ministre de l’Éducation qui dénonçait une volonté de la privation de l’éducation, Nedjadi a expliqué que depuis 2003, cette génération d’élèves qui est actuellement en terminale a été malmenée durant ces douze années par des grèves successives. Ainsi, des évaluations ont été effectuées sur les retards scolaires de ces élèves. Les élèves qui sont actuellement en terminale ont cumulé 2 années de grève. Concernant les compositions du 2ème trimestre, Nedjadi rassure que majoritairement à l’échelle nationale, ces compositions se déroulent normalement. Pour les classes qui risquent de ne pas avoir de compositions, il rassure que d’ici le 19 mars un soutien pédagogique sera instauré pour permettre aux élèves de rattraper le retard. Ainsi, les directeurs d’éducation ont reçu des directives de l’administration pour associer les retraités afin d’assurer ces cours de soutien. Pour les établissements qui accusent un retard, l’inspecteur général a déclaré que ce retard est dû aux conditions climatiques défavorables notamment dans les régions de l’Est et en Kabylie. À ce titre, Nouria Benghebrit a donné des instructions aux directeurs de l’Éducation pour utiliser le samedi, le mardi soir et la première semaine du mois de mars pour rattraper le retard qui n’est pas important par rapport aux années passées, selon Nedjadi. Aussi, il a affirmé que le niveau scolaire a regressé ces dernières années. Depuis une douzaine d’années, les grèves répétitives qui se font dans le secteur de l’Éducation ont grignoté petit à petit des éléments importants dans les programmes et les élèves arrivent actuellement au niveau du baccalauréat avec deux années de retard. Selon l’inspecteur général, les causes de ces échecs sont dues à l’instabilité du système éducatif. D’autre part, Il a évoqué le problème majeur qui est celui de la formation des enseignants. Paradoxalement, c’est une revendication des syndicats. Il s’agissait de reprendre tous les instituts qui ont été cédés à une époque à certaines structures de l’État pour former les enseignants avant qu »ils aillent en classe. Selon Nedjadi, un enseignant en formation doit d’abord véhiculer les valeurs de la République. De même, il doit véhiculer les valeurs qui figurent dans la loi d’orientation de 2008. Finalement, les différentes réformes engagées dans le secteur, se sont révélées inutiles. Selon Nedjadi, les analyses qui ont été faites en 2014 sur le cycle obligatoire ont révélé beaucoup de dysfonctionnements au niveau de la classe et au niveau de la gestion. Au niveau de la classe, le modèle pédagogique tel qu »il est développé actuellement ne permet pas de former des élèves ayant des capacités supérieures. Le modèle pratiqué actuellement en classe est un modèle transmissif. On demande à l’élève de restituer un savoir qui est dépassé alors que la loi d’orientation exige à ce que nos enfants soient formés dans les capacités d’analyse et de synthèse. Malheureusement toutes ces capacités ne sont pas développées. À travers ces évaluations qui ont été faites, un programme sera mis en place pour développer toutes ces compétences. Concernant les cours particuliers qui sont pratiqués secrètement par des enseignants à des fins commerciales, Nedjadi a affirmé que cette situation a été décriée par les pouvoirs publics et par les parents d’élèves. C’est un système actuellement anarchique donc incontrôlable. Ce sont des cours qui se font dans des endroits que le ministère de l’Éducation n’est pas habilité à contrôler. Selon lui, des dispositions seront prises par l’administration pour mettre fin à ces activités contraires à la déontologie de l’enseignant. Par conséquent, il a affirmé que les cours particuliers existent dans le monde mais ils sont réglementés.

Lazreg Aounallah

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