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EDUCATION NATIONALE : Les scénarios de la rentrée et le pari sanitaire

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Eu égard à la situation épidémiologique, la rentrée scolaire 2020- 2021 pour près de 10 millions d’élèves des trois paliers n’aura pas lieu comme les précédentes. En effet, un protocole sanitaire a été mis en place par le ministère de l’Education, approuvé par le Comité scientifique, afin d’éviter la propagation du virus Covid- 19 dans les établissements et entre les élèves. Côté pédagogique, il a été proposé le réaménagement des heures de travail avec l’adoption du système de double vacation. Lors de sa rencontre avec le partenaire social au siège du ministère de l’Education fin septembre passé, Mohamed Ouadjaout le premier responsable du secteur, a proposé d’écourter le week-end à une seule journée, le vendredi, pour les élèves du cycle moyen et du lycée. Ainsi, ces derniers seront en classe du samedi au jeudi. Il a également évoqué la possibilité d’aller vers un système de double vacation pour des groupes scolaires dont le nombre est fixé à 20 élèves afin de limiter les regroupements et permettre un meilleur accueil des élèves dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19.

En effet, ce nombre ne devrait en aucun cas dépasser les 23 élèves par classe. Et pour lutter contre la surcharge, le MEN a proposé l’exploitation de toutes les salles disponibles dans les établissements scolaires, y compris les laboratoires, les salles d’informatique, les bibliothèques et les amphithéâtres. Egalement, et parmi les propositions du MEN, Ouadjaout a appelé à adapter les programmes des matières, et ce, en s’appuyant sur les enseignements de base pour chaque matière en fonction du volume horaire. Le ministre est, de même, revenu sur le besoin de développer l’enseignement à distance. Une technique qui n’est pas à la disposition de tous les élèves, notamment ceux du Sud et des villes de l’intérieur ou le réseau Internet est faible pour ne pas dire « inexistant ».

RÉAMÉNAGEMENT DU VOLUME HORAIRE DES COURS
Pédagogiquement, la révision du volume horaire accordée aux cours est également soumise à discussion, proposant d’aller vers 45 minutes seulement au lieu d’une heure entière. Egalement, et concernant ce réaménagement des heures de travail, Ouadjaout a indiqué que les cours pourront être assurés pendant six (6) jours de la semaine, contrairement à cinq (5) du programme hebdomadaire habituel. De ce fait, les enseignants pourront présenter les cours du samedi le jeudi. Notons que ce point concerne uniquement le cycle moyen et secondaire. Ce qui a provoqué la colère des enseignants. Selon eux «  la surcharge horaire avec ce système de double vacation est un grand problème ». D’ailleurs, les syndicats ont soulevé ce problème en appelant au recrutement de nouveaux enseignants; ainsi ces derniers ont soulevé la question du week-end disant que celui-ci ne les arrange pas et que ce programme est trop chargé, voire même contredit la loi du travail qui stipule que les deux jours du week-end sont un droit de l’employé. À ce propos, la Coordination autonome des directeurs de lycée a évoqué le sujet de la surcharge des classes et du système de la double vacation, selon le coordinateur de l’organisation, Ahmed Fettoum, « la surcharge est bien réelle partout dans les lycées de la République. Je tiens à noter que le surplus cette année en 1ère AS est de 182 000 nouveaux élèves en plus, comparé à l’année précédente. Si nous appliquons le concept de 20 élèves par classe, nous devons préparer 9000 divisions scolaires, soit plus de 200 lycées à construire pour absorber cette vague supplémentaire d’élèves. Chose complètement impossible» a-t-il fait savoir.

LES PARENTS D’ÉLÈVES SE FÉLICITENT DE CETTE DÉCISION
Le porte-parole de l’Union des parents d’élèves, Mohand Saïd Abdellah, s’est félicité de la décision des autorités de fixer la date de la rentrée scolaire, exprimant le souhait que «  le retard accusé puisse être rattrapé  ». Cette déclaration est survenue, hier, lors de la rencontre des syndicats du secteur avec le ministre dans le cadre des rencontres de concertation avec les partenaires sociaux, en prévision de la rentrée scolaire pré- vue le 21 octobre pour le primaire et le 04 novembre pour le moyen et le secondaire.

UN PROTOCOLE SANITAIRE POUR PROTÉGER LA SANTÉ DES ÉLÈVES
Par ailleurs, et pour assurer le bon déroulement de la rentrée scolaire prochaine, des recommandations sanitaires sont émises et portent essentiellement sur le respect de règles essentielles de prévention et les gestes barrières, notamment le port obligatoire du masque de protection pour tous les élèves et le personnel administratif et d’encadrement. La distanciation physique doit être appliquée dans tous les espaces clos selon les recommandations. Ce qui amène à s’interroger «  est-ce que ce sera possible de l’appliquer maintenant et par la durée, sachant que le nombre d’élèves dans une classe dépasse la trentaine à chaque rentrée scolaire, surtout pour ce qui de primaire et le moyen ? sachant que les chefs d’établissement ne disposent pas réellement de moyens financiers pour assurer et appliquer à la lettre ce protocole sanitaire.

LA COORDINATION DES DIRECTEURS DE LYCÉE RÉAGI
Pour la Coordination autonome des directeurs de lycée, la réalité est bien loin de tout scénario possible. «Nous ne faisons pas de constat hâtif. Nous sommes sur le terrain et les ressources dont disposent les établissements sont nettement loin de ce qu’exige la situation actuelle. Le budget annuel d’un lycée de 500 élèves tourne autour de 900 000 DA. Près de 40% de ce budget sont affectés aux charges annexes, à savoir le payement des factures d’eau, d’électricité et de gaz » et de poursuivre dans ses déclarations à des médias; « ce qui nous reste ne peut suffire pour acheter, tout au long de l’année, les masques, les solutions hydroalcooliques et les détergents nécessaires pour la désinfection quotidienne des lieux», souligne Ahmed Fettoum, coordinateur national des directeurs de lycée. Des préoccupations et des inquiétudes formulées lors de la dernière rencontre du ministre de l’Éducation nationale avec le partenaire social le 27 septembre au siège de son département , portant sur l’organisation de la rentrée scolaire et les conditions objectives quant à l’impossibilité d’application du protocole sanitaire dans l’ensembles des établissements scolaires du pays.
Sarah Oubraham

Qu’est ce qui doit changer pour les écoles privées ?
Après l’histoire des augmentations des prix de scolarisation dans les trois paliers à partir de la prochaine rentrée scolaire dans les écoles privées, et le véritable bras de fer engagé entre les parents d’élèves et les gérants de ces établissements concernant justement cette question au titre du 3ème trimestre pour faire face aux charges de fonctionnement, et après l’arrêt des cours, le 12 mars dernier à cause du coronavirus, ces derniers sont obligés aujourd’hui de revoir leur vision pédagogique et juridique notamment de la part du ministère de l’Education, à travers un véritables encadrement afin d’éviter le scenario des mois passés avec les parents d’élèves. Ainsi, les écoles privées sont appelées plus que jamais au respect et à l’application du protocole sanitaire au sein des établissements scolaires.
Sarah O.

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