Longtemps stigmatisés et leur handicap considéré comme une déficience, les enfants aux besoins spécifiques ont besoin aujourd’hui, selon la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, d’une meilleure prise en charge notamment sur l’aspect lié à l’éducation. Une problématique sur laquelle s’attelle son département en coordination avec celui de la Solidarité pour une amélioration de la situation, affirme-t-elle.
Bien que des progrès aient été enregistrés dans ce domaine, il existe néanmoins des contraintes matérielles ou d’encadrements qui empêchent que les choses aillent sur un bon train. C’est dans ce cadre qu’un atelier a été organisé hier au lycée des mathématiques de Kouba lors duquel plusieurs intervenants ont été appelés à faire le point de l’état de la prise en charge des enfants aux besoins spécifiques dans les écoles mais surtout sortir avec des recommandations et des propositions que les deux ministères à savoir l’Éducation et la Solidarité prendraient en considération. À cette occasion, Nouria Benghebrit a souligné la nécessité d’identifier de manière concrète ou se situait réellement le blocage. Elle a fait savoir que même si la situation s’était considérablement améliorée durant les 3 dernières années scolaires puisque le nombre d’élèves à besoins spécifiques pris en charge dans des établissements scolaires a été multiplié par sept, passant de 3375 en 2014/2015 à 23722 au courant de cette année, il existe, toutefois, de nombreuses contraintes d’ordre matériel et d’encadrement. Mais pas que, estime la ministre, qui regrette l’existence au jour d’aujourd’hui de certaines mentalités. « Certaines personnes considèrent d’avantage le handicap comme déficience et non pas comme une différence », a-t-elle dit à ce propos estimant qu’il est grand temps d’accepter ces différences comme une diversité et une richesse. Benghebrit a rappelé, d’autre part, que le ministère de l’Éducation nationale accueille au sein des établissements scolaires des enfants souffrant de handicap sensoriels (visuels, auditifs) depuis 1998, ceux atteints de déficiences mentales légères depuis 2014. Elle a rappelé également que les classes accueillent les handicapés moteurs et les enfants de la lune. Pour que le nombre de ces enfants puisse augmenter dans les écoles et que les classes normales et intégrées puissent accueillir autant d’élèves à besoins spécifiques, des mesures ont été prises par son département et ont été déjà entamées. indique Benghebrit. En effet, elle a fait savoir, dans ce cadre d’idées, qu’un programme de formation sur la pédagogie inclusive comprenant trois cycles, au profit des inspecteurs a débuté en janvier 2017. L’objectif étant de mieux prendre en charge ces enfants.
De son côté, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem a déclaré avoir fait part au Premier ministre, des problèmes rencontrés par son département dans la prise en charge des enfants à besoins spécifiques. À raison, a-t-elle expliqué, est que plus de 30% des éducateurs et encadreurs sont des contractuels. Selon elle, il est temps de trouver une solution pour l’encadrement de cette catégorie d’enfants. Meslem a également émis le souhait qu’un recensement de cette catégorie d’enfants puisse être effectué lors de la prochaine opération en 2018.
Ania Nait Chalal-Nb