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Droits de l’homme : magistrale mise au point de Lamamra à l’UE

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Les relations de l’Algérie avec l’Union européenne achoppent sur la question sensible des droits de l’Homme. C’est ce qui ressort en tout cas des déclarations faites avant-hier jeudi, par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. L’Algérie en fait tient mordicus à son principe de la souveraineté nationale. C’est ainsi qu’au sortir de la 9ème réunion du conseil d’association Algérie-UE, le ministre a soutenu que la question des droits de l’Homme ne devait en aucune façon constituer un prétexte pour l’ingérence du voisin européen dans les affaires algériennes internes. Le ministre s’est en effet fort fait d’appeler l’Union européenne à s’en tenir au respect de la souveraineté nationale. «Si ailleurs, il y a une sous-culture qui voudrait qu’on s’ingère dans les affaires de la justice, ce n’est pas notre culture à nous en Algérie», a en substance répondu Lamamra à l’interrogation d’un journaliste. «Nous respectons notre partenaire et nous demandons et même nous exigeons qu’il respecte notre souveraineté », a enchaîné le ministre. Il a aussi été critique à l’égard de la politique européenne de voisinage, dénonçant «l’exercice stérile de classification des pays en catégories suivant le degré d’acceptation des directives européennes». Plus encore, très critique et avec un ton net, Lamamra a affirmé que l’accord d’association avec l’Union européenne a plus profité à la partie européenne qu’à l’Algérie. Le chef de la diplomatie algérienne a conclu en exigeant carrément l’évaluation de cet accord. «Dans ce partenariat, l’Algérie a donné plus qu’elle a reçu. Cela fait dix ans depuis qu’on a conclu l’accord et une évaluation
s’impose», a déclaré le ministre. Exposant la ligne de conduite qu’a adoptée l’Algérie dans le cadre du partenariat avec l’Europe, Ramtane Lamamra a fait état des avantages comparatifs qu’offre l’Algérie par rapport aux autres pays, dont ceux du pourtour méditerranéen. Les opportunités offertes à l’Europe par l’Algérie se déclinent en deux, a expliqué le ministre. Et pour ce dernier de citer à l’appui le rôle de l’Algérie en tant qu’acteur majeur dans le maintien de la stabilité dans la région et ainsi que celui de fournisseur fiable de gaz à l’UE. «Les sacrifices consentis dans la lutte anti-terroriste pour stabiliser l’Algérie, grand pays arabe et africain, ont un impact direct sur la sécurité européenne », a réitéré Lamamra ajoutant : «Notre propre stabilité est déjà une contribution à la stabilité de l’Europe. Cela ne se quantifie pas». «L’Algérie est un exportateur net de stabilité et veut être appréciée à sa juste valeur », a encore souligné le ministre. Toutefois, toujours est-il que l’Algérie maintient un refus net et clair quant à l’installation sur son territoire de forces militaires internationales. C’est ainsi que le ministre des Affaires étrangères a expressément signifié le refus de l’Algérie d’accueillir une base de drones dans le cadre de l’opération navale, lancée par l’Union européenne en mai dernier.
Une opération qui vise à lutter contre le trafic de migrants dans la Méditerranée et au sujet de laquelle Ramtane Lamamra a demandé de plus amples explications. Sur sa lancée, et à propos des relations économiques, le ministre n’a pas manqué de dresser un bilan négatif de la mise en œuvre de l’accord d’association avec l’UE. Selon le ministre, une deuxième évaluation s’impose. «Dans ce partenariat, l’Algérie a donné plus qu’elle a reçu », a-t-il fait observé. Ce partenariat qui a profité à l’Union pendant dix ans doit désormais dépasser le caractère strictement commercial pour en devenir un acte de développement, a affirmé le ministre, évoquant dans l’ordre les contraintes que subit l’Algérie, notamment les barrières tarifaires et non tarifaires imposées aux produits algériens, la baisse des investissements européens en Algérie, ou encore la réduction des parts de Sonatrach dans le marché gazier européen. Ramtane Lamamra a proposé d’aplanir ces différends et d’œuvrer à équilibrer le partenariat économique entre les deux parties. Sur le plan énergétique, l’Algérie a mis en avant ses préoccupations au sujet d’un nouveau plan d’action initié par la commission européenne et visant à diversifier les sources d’approvisionnement en gaz de l’UE. En effet, la commission européenne s’est lancée dans la création d’une centrale d’achat de gaz et d’une plateforme euro-méditerranéenne de l’énergie. «Ces deux projets soulèvent des questions qu’il faut résoudre dans le cadre du dialogue économique avec le partenaire européen», a estimé Ramtane Lamamra. Jeudi dernier à Bruxelles, l’Algérie et l’Union européenne ont signé un accord-cadre de près de 140 millions d’euros destinés à financer des projets dans les secteurs de la justice, de l’emploi et à soutenir les actions de diversification de l’économie. Une dotation allouée au titre de la programmation budgétaire 2014-2017 et que l’Algérie considère comme loin de répondre aux objectifs ambitieux en termes d’appui à la gouvernance et à la diversification de l’économie. Cette dotation ne reflète pas les avantages comparatifs de l’Algérie notamment en sa qualité de principal partenaire commercial et d’acteur majeur dans le maintien de la sécurité dans la région, a-t-on souligné à ce propos.
Mohamed Djamel

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1 COMMENTAIRE

  1. depuis quand l’algerie est-il un pays arabe uniquement? il faut arrêter d’ignorer la population berbère nord africaine ou continuer de l’assimiler à votre goût.

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