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Dossiers mémoriels entre la France et l’Algérie : Dépasser les vieux schémas et affronter l’histoire commune

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Affronter l’histoire pour mieux vivre le présent et bien préparer l’avenir, tel semble être l’adage adopté par le gouvernement français et les autorités algériennes dans les accords inhérents aux affaires mémorielles. C’est ce qui ressort en tout cas des déclarations faites par le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni à l’issue de sa rencontre lundi avec l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt. Selon les assertions contenues dans le communiqué rendu public par le ministère algérien des Moudjahidine, l’entretien entre les deux parties a porté notamment sur la nécessité de coordonner les efforts afin d’appuyer le travail des commissions conjointes concernant tous les dossiers mémoriels en suspens et, par delà, atteindre les objectifs escomptés par les deux parties. Cette initiative dénote, rappelle le ministre des Moudjahidine, du degré de confiance et de volonté mutuelle en ce sens. Il est question surtout de la question inhérente à la récupération des restes des martyrs de la résistance populaire, des disparus, des archives, et de l’indemnisation des victimes des essais nucléaires. Œuvrer pour la construction d’un avenir commun qui réponde à la profondeur des relations des deux pays et reflète l’ampleur des interactions culturelles post-coloniales dans un espace culturel mixte entre les populations des deux rives, devient en réalité une condition sans laquelle nulle conciliation totale ne peut avoir lieu. Il est autrement dit question d’outrepasser les vestiges d’une relation post-coloniale occultant le développement réel des échanges entre les deux peuples. Si, pour l’Algérie, l’entreprise en question répond à une question de reconnaissance d’une histoire partagée qui déterre de l’oubli et du déni un pan de l’histoire contemporaine nationale algérienne, elle implique pour la partie française de sortir d’une situation de crise historique qui endigue la projection dans l’avenir du pays de l’hexagone. Certes, des atermoiements du côté français ont, depuis longtemps, été à l’origine de la crise sournoise qui a pesé sur tous les aspects des échanges intergouvernementaux, cependant des pas ont été franchis depuis; compte tenu de la nécessité comprise par les Français de dépasser certains schémas néfastes que peut véhiculer le déni historique et le refus d’affronter et d’assumer sa propre marche générationnelle. Sur le plan officiel ; il s’agit pour les pouvoirs des deux pays de sortir du schéma négatif né de la posture archaïque sur laquelle ont campé depuis des générations durant des politiques ayant fait fi de l’espace mixte existant entre les populations algériennes et françaises et de sa profondeur qui outrepasse tous les calculs politico-idéologiques à l’ancienne. Le président Bouteflika, de concertation avec son homologue français Emanuel Macron, avaient convenus de la nécessité d’affronter l’histoire commune des deux pays et partant d’asseoir les bases d’un épisode nouveau dans le registre des relations multisectorielles attendu que la profondeur des relations historiques franco-algériennes n’est pas seulement une réalisation au seul bénéfice de l’économie.
Par Zacharie S. Loutari

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