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Diveco II à la rescousse de la pêche : 13 millions d’euros prévus

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Le recours aux options de substitution aux recettes hydrocarbures pour booster l’économie nationale, prend, désormais, un appui de taille, européen d’origine. Pour cela, les Accords avec l’Union européenne, partenaire stratégique de l’Algérie depuis les années 80 ((protocoles méditerranéens, programmes MEDA I et II, Instrument européen de la Politique de voisinage, Union pour la Méditerranée), prolifèrent, chacun dans un secteur donné et pour un objectif bien spécifié.

Diveco II ou diversification de l’économie nationale est le dernier né, il est destiné à l’appui technique de la production halieutique. Complémentaire de Diveco I destiné à l’agriculture, l’agroalimentaire et au tourisme, et auquel une somme de l’ordre de 20 millions d’euros (17,5 millions financés par l’Union européenne et 2,5 millions financés par l’Algérie, représentant un total de plus de 8600 hommes/jour d’expertise internationale et nationale, 3,1 millions de contrats de service spécifique, et 4,16 millions de contrats de fourniture), Diveco II vise un objectif de faire en sorte que celle-ci contribue, sur le plan quantitatif, à la hausse des indicateurs de l’option précédemment citée. Moins budgétivore que son prédécesseur, Diveco II s’est vu allouer 13 millions d’euros. Ceci étant dit, la délégation d’experts de l’Union européenne chargée de sa mise en œuvre, en collaboration avec les acteurs nationaux et locaux, le ministre de l’Agriculture, du développement rural et de la Pêche et les Directions de la pêche et d’aquaculture en l’occurrence, est en train de sillonner les wilayas concernées par le programme, à savoir Aïn-Témouchent, Skikda et Sétif, choisies comme zones pilotes de développement intégré. Après Aïn-Témouchent, le 20 décembre, ce fut au tour de Skikda, les 2 et 3 février, d’être l’hôte de l’UAP, unité permanente d’appui. Dans les deux cas, l’équipe d’experts, composée de 4 personnes, chacun dans un domaine donné, s’est attelée à collecter le plus grand nombre de données relatives à la pêche et à l’aquaculture, méthode intervenant dans le cadre de la 1ère phase devant s’étaler durant toute l’année 2016. Outre l’apport des contractants précités, il y a eu celui des professionnels du métier et des chambres professionnelles, précisément la Chambre de la pêche et de l’aquaculture. Au cours de la 2ème phase, qui sera entreprise en 2017, la priorité sera logiquement accordée au volet pratique, notamment la mise en place des structures d’accompagnement et autres détails nécessaires à l’accomplissement des mesures décidées en concertation, facteurs déterminant la satisfaction des besoins logistiques exprimés par l’Algérie. La mission des experts s’articulera sur des thématiques bien fragmentées. La formation, l’organisation de la profession, volets indispensables à la mise en œuvre du programme et, surtout, au haussement dans le niveau des intervenants dans le développement du secteur, s’y taillent la part du lion. Pour l’exemple, selon les dires du directeur de la pêche et d’aquaculture de la wilaya de Skikda, joint par téléphone, la délégation d’experts a conditionné l’aide à accorder à une association de pêcheurs, détenteurs de petits sardiniers, dans la plage de Ben-Zouit, dans la commune de Kerkera, consistant en la construction d’un abri de pêche pour l’accostage, par deux choses : l’impératif d’être agrée (déjà fait) et d’avoir un plan d’action (ce qui n’est pas le cas), et de se doter d’un expert-comptable. Pour ce faire, des manuels pratiques seront élaborés devant faciliter la tâche aux personnes soucieuses de s’imprégner des données halieutiques. Jean Weigl, qui est à la tête de l’unité permanente d’appui, a affirmé que le financement de l’UE reste tributaire d’un bon diagnostic, et que, déjà, pour les seuls volets de la formation et de l’investissement, 13 millions d’euros y ont été réservés. Pour cela, des fiches techniques sont en voie d’être finalisées par les instances compétentes, permettant, ainsi, au soutien de l’Union européenne d’être plus efficace.

Des experts l’affirment : l’impératif d’un système national en ligne
à Aïn-Témouchent, à l’issue de la visite du port de pêche de Béni Saf (30 km d’Aïn Temouchent), sanctionnée par une collecte de données à l’antenne de Béni-Saf, afin d’élaborer un système national en ligne permettant d’avancer des solutions pratiques d’importance, un expert en statistiques non permanent de l’UE, Kostantinos Stamatopoulous, a signalé que le projet en question déterminera la fiabilité de la prise de décision quant aux questions qui engagent le devenir du secteur, et, surtout, la protection de la ressource halieutique. Il sera rejoint dans son approche par un expert permanent de la pêche auprès de l’UE, Pablo Manuel Xandri, et d’un expert international en environnement et pêche, de Kamel Bairi.
Stamatopoulous a mis l’accent, dans sa communication intitulée « Algérie: le rôle de suivi statistique dans la gestion des pêches », sur l’importance des données transmises quotidiennement à la direction de la pêche de la wilaya, et de là, au ministère de tutelle, insistant sur la création dudit système, pour bien exploiter les données relatives aux flottilles et les ressources pêchées. D’autant plus, comme il l’a précisé, les ressources sont certes renouvelables, mais « non infinies ». «Il est primordial, a-t-il souligné, de contrôler son exploitation, aider à la compréhension de l’état des stocks surexploités et justifier tout cela en mettant en œuvre un code de conduite.». L’expérience du Qatar en la matière de mise en œuvre du système des données statitistiques a été également mise en relief.

L’aquaculture en constant développement
L’appui de l’Union européenne ne sera que tonifiant aux efforts déjà consentis par le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, notamment dans le domaine de l’aquaculture. à titre illustratif, en 2016, il sera procédé au lancement de la bonification des taux d’intérêts des crédits d’exploitation, l’accompagnement des projets d’investissement privés, la réception des zones d’activité aquacole de Boumerdès, la finalisation de l’étude de la zone d’activité aquacoles de Mostaganem, la livraison du projet de crevetticulture de Ouargla, l’entrée en production de 6.600 tonnes des projets aquacoles, ainsi que la création d’une association nationale et de wilaya d’aquaculteurs. L’année écoulée, les services compétents du ministère, selon les dires du ministre, lors de son intervention du Forum économie d’El-Moudjahid, ont pu recenser 241 exploitations agricoles faisant de la pisciculture dans leurs bassins d’irrigation, identifier 33 zones d’activités aquacole dont 14 affectées par arrêté du wali et la signature de la prise en charge de l’assurance du cheptel vivant d’aquaculture en cas de sinistre.
Au total aussi, ce sont 45 projets qui ont été avalisés et 19 entrés en production, auxquels on peut ajouter les projets pilotes de Boukais (Béchar), Harreza (Ain Defla), l’écloserie de Tabia (Sidi Bel Abbès) et la livraison de 4 centres de pêche. En matière d’ensemencement, il a été lancé une campagne de 10 millions d’alevins et 74 plans d’eau (54 barrages et 20 retenues collinaires). En perspective également, un partenariat public-privé, générateur de richesses augmentatives de production et créateur d’emplois, qui devra, quant à lui, présider aussi à peaufiner le volet d’appui que vise ce programme. Promotion d’une pêche responsable, développement d’une aquaculture durable, régulation des échanges commerciaux et organisation de la profession dans les filières de la pêche et de l’aquaculture, ainsi que le renforcement des dispositifs de concertation intersectorielle à l’échelle nationale et internationale. Ce sont là les autres visées de ce programme.
Zaid Zoheir

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