Lorsque le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré la guerre aux anciennes pratiques qui ont failli achever les institutions, cela vaut aussi une rupture avec les flatteries de la cour indignes à la culture de l’Etat.
Bien que le président de la République avait, au commencement de son mandat à la tête de l’Etat, banni, dans les formules officielles ou même informelles d’ailleurs, le fameux qualificatif « Fakhamatouhou » (Son Excellence) comme expression en vogue durant le règne du défunt Abdelaziz Bouteflika, certaines initiatives comme celle que venaient de prendre les responsables de l’université Batna-1 remet au « mauvais goût du jour » l’un des faits les plus saillants, aussi vils dans l’histoire de la République algérienne, qu’il a propulsé comme acte de l’avènement du Hirak en 2019. Il s’agit en effet des honneurs rendus en fin décembre 2018, par le biais de son cadre officiel, à l’ex-président de la République, qui allait alors rempiler pour un cinquième mandat.
Aujourd’hui, ni le chef de l’Etat en exercice et ni l’Algérie nouvelle qu’il incarne n’accepteraient que de telles pratiques, ainsi rejetées totalement dans les mœurs des affaires publiques, soient reconduites. En tout cas, le président Tebboune, qui a eu vent de l’initiative en gestation à l’université de Batna, qui voudrait l’honorer par le truchement d’un cadre, semble piquer une colère au point de le faire savoir par l’intermédiaire des services de communication du palais d’El Mouradia. En effet, la direction générale de la Communication à la présidence de la République a dénoncé (carrément, ndlr) hier, l’initiative des responsables de l’Université de Batna-1 qui ont voulu distinguer le chef de l’Etat, en reproduisant la déshonorante histoire du cadre « honoré » à la Coupôle d’Alger.
Ce qui, explique le communiqué, rappelle aux Algériens des pratiques « d’une période honteuse, se démarquant par la même de cette initiative de mauvais goût. « La direction générale de la Communication se démarque de cette initiative de mauvais goût qui n’a aucun lien avec la vision du président de la République, ni avec les pratiques et usages qu’il veut ancrer depuis son élection, à la faveur d’une Algérie nouvelle, lui qui a demandé dans son discours d’investiture qu’on retire le titre de « Fakhamatouhou » (Son Excellence), pour le remplacer par celui de +Monsieur+, battant en brèche tout comportement ou attitude relevant de la flagornerie », conclut la même source comme pour mettre désormais fin à toute initiative qui va dans le sens de retourner aux anciennes pratiques.
Farid Guellil
