S’exprimant hier, lors d’une rencontre avec les cadres des wilayas du centre du PT, Louisa Hanoune a axé son intervention sur les consultations qui sont en cours, autour de la révision de la Constitution. La première responsable du parti des travailleurs, a déclaré que le processus de ces consultations n’est pas «constituant». Elle a expliqué que ni le chef de cabinet de la présidence, ni les personnalités, les partis et organisations participantes ne sont mandatés par le peuple. « Bien que nous allons prendre part aux consultations, mais cela juste pour faire avancer le débat et donner un avis en toute liberté» a affirmé Louisa Hanoune. « Nous n’avons pas la prétention de nous présenter au nom du peuple, auquel le dernier mot revient» a-t-elle ajouté.
Dans le même contexte, elle a fait savoir que le PT aurait souhaité le renouvèlement de l’Assemblée nationale populaire (APN) à travers des élections avant de procéder à la révision de la Constitution. Elle a cité à titre d’exemple les interventions de «bas-niveau» du parti unique lors de la présentation du plan d’action du gouvernement, ce qui pousse selon elle à la réorganisation immédiate de cette assemblée. Seulement elle a expliqué que les conditions actuelles n’étaient pas favorables pour faire part d’une telle proposition. Pour ce qui est des propositions de son parti concernant l’amendement de la Constitution, Louisa Hanoune a indiqué qu’il y aura essentiellement celle relative à l’officialisation de la langue Tamazight, et sa promotion. « Tamazight devrait être également obligatoire dans toutes les écoles et à travers tout le territoire nationale » a souligné la conférencière. Autres questions également importantes, Hanoune a cité «l’ingérence étrangère en Algérie», « l’État doit donner la priorité à cette question, surtout avec tout ce qui se passe dans les pays limitrophes» a-t-elle rappelé. « Nous proposerons outre la criminalisation de la violence contre les femmes et les enfants, la préservation du pays contre la crise capitaliste, l’abolition de la peine de mort, et notamment la séparation des pouvoirs ». À cet effet, elle a proposé l’élection des juges afin de libérer l’institution judiciaire. De plus, elle a indiqué que le PT proposera la désignation d’un ministre de la Défense par le président de la République, assurer l’immunité syndicale, et de permettre au peuple de suivre le travail de ses représentants. Par ailleurs, s’agissant des élections législatives anticipées, la présidente du PT a soutenu que contrairement à ce que les médias ont rapporté, le Premier ministre n’a pas fait état de refus, et ni d’accord. « Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a seulement indiqué que cette question n’était pas de ses prérogatives», souligne Hanoune. Idem pour la loi 49/51, où certains titres de presse ont rapporté que cette dernière serait révisée ou carrément abrogée. Elle a, à cet effet, démentie l’information tout en appelant la presse à se comporter avec beaucoup plus de professionnalisme.
Ania Nait Chalal