La Libye a été au centre de discussions de haut niveau, jeudi, dernier, entre les responsables occidentaux, lors des entretiens du chef de la diplomatie allemande Heiko Maas avec ses homologues Luigi Di Maio d’Italie, Jean-Yves le Drian de France et du haut-commissaire de l’UE pour la politique étrangère et la sécurité Josep Borrell. En ce même jour, où le dossier libyen a été remis sur la table des discussions entre les responsables de l’UE,la Turquie, un membre de l’Alliance atlantique (OTAN) à côté de la France, l’Italie, et l’’Allemagne, son président Receep Tayeb Erdogan a discuté avec Jens Stoltenberg, Secrétaire général de l’Otan, sur la Libye. Les échanges entre le président Turque et le chef de l’Otan, jeudi dernier, a coïncidé outre avec les discussions entre responsables de l’UE, sur la Libye, avec la demande de La Turkish Petrolum Corporation (TPAO), soumise, la veille. (Mercredi dernier), au gouvernement de Fayez el-Serradj, pour l’obtention de l’autorisation de fouille dans l’Est de la Méditerranée. La demande de l’entreprise pétrolière turque intervient dans le sillage de l’accord conclut, novembre dernier, entre le gouvernement d’union nationale, siégeant à Tripoli, avec la Turquie, établissant une zone économique exclusive de la côte sud de la Turquie sur la Méditerranée à la côte nord-est de la Libye. Si du côté turque sa présidence a indiqué dans un communiqué, que le président turc et le patron de l’Otan ont eu à discuter de la lutte contre la pandémie du Coronavirus (Covid-19), l’actuelle situation au niveau mondial oblige, les deux parties à échanger sur les questions régionales, principalement la Libye et la Syrie. Emboîtant le pas à Ankara, s’exprimant sur son entretien avec le président turque, le responsable de l’OTAN a annoncé dans un communiqué que la position de son organisation militaire, envers la Libye, qu’il qualifie d’«équilibrée», a été confirmé, selon le patron de l’Otan « lors de l’appel et la volonté de l’Otan : (Ndlr) d’aider ce pays en matière de création d’institutions de défense et de sécurité » , à la demande, poursuit la même source « du Premier ministre libyen Fayez Serradj » est-il précisé. Pour le responsable de cette organisation militaire, ayant été le principal acteur utilisé, pour plonger la Libye et son peuple dans le chaos, depuis 2011, mettant ainsi fin en cette période, à toute initiative pour un règlement politique de la crise libyenne. Le patron de l’Otan a déclaré, à l’occasion de son entretien téléphonique avec le président de la Turquie, que «l’assistance de l’OTAN à la Libye sera fournie en tenant compte de la situation politique et des conditions de sécurité dans le pays ». La démarche de l’Otan, selon son Secrétaire général, sera menée « en étroite coordination avec les Nations unies et l’Union européenne » est-il précisé, sans manquer de renouveler son appel « à respecter » la résolution de l’ONU « interdisant l’exportation d’armes vers la Libye » pour enfin souligner « son soutien aux initiatives de solution politique au niveau des Nations-unies » conclut la même source. Même si la situation mondiale sanitaire en raison de la pandémie du Covid-19, depuis plus de trois mois, occupe l’actualité de la scène internationale, les tensions et les différends existant en matière de la géopolitique et d’intérêts stratégiques entre acteurs puissants , à l’origine, depuis plus de huit ans, de nouveaux conflits et instabilité dans de nombreux pays : Libye, Syrie, et Yemen, continuent de rythmer le cours des relations internationales. Pour revenir sur la demande de l’entreprise pétrolière turque, soumise au gouvernement d’union nationale libyen, le ministre turc de l’Énergie a indiqué, mercredi dernier, sur ce sujet que « les travaux d’exploration commenceront dès la fin du processus » selon l’Agence turque d’Anatolie, citant le ministre. Auparavant, les ministres des Affaires étrangères d’Égypte, de Grèce, de Chypre, de la France et des Émirats arabes unis ont tenu une réunion à distance, lundi dernier, pour « discuter des derniers développements » que ces pays jugent « inquiétants en Méditerranée orientale, en plus d’un certain nombre de crises régionales qui menacent la paix et la stabilité dans cette région » dans une déclaration conjointe publiée au terme de leur conclave à distance. Les cinq ministres ont condamné, «les mouvements illégaux de la Turquie pour sa violation, manifeste du droit international conformément à la Convention des Nations-unies sur le droit de la mer » ont-ils déclaré. Des violations qui ont lieu, selon les chefs de la diplomatie des pays précités « dans la zone économique exclusive de la République de Chypre et ses eaux territoriales », ont-ils précisé dans leur déclaration conjointe. Concernant la réunion des MAE de l’UE, jeudi dernier, le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas s’est déclaré préoccupé par l’escalade en Libye, soulignant que l’objectif de la communauté internationale est toujours de parvenir à une trêve à long terme dans ce pays et à un règlement politique du conflit, qui persiste sur fond des interférences d’acteurs étrangers sur la scène libyenne. Le ministre allemand dira en effet que « nous suivons avec préoccupation l’escalade des opérations militaires en Libye et condamnons fermement les récentes attaques contre le centre de Tripoli et son aéroport et le nombre croissant de victimes civiles » a déclaré le ministre allemand, jeudi, à la réunion des Mae de l’UE, à laquelle a pris part Josep Borrell, haut-commissaire de l’UE pour la politique étrangère et la sécurité.
Karima Bennour