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DES CITOYENS S’ELOIGNENT PEU À PEU DU CONFINEMENT : L’irresponsabilité ou le partenaire idéal de la propagation du Covid-19

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Alors que le confinement reste d’actualité, d’autant plus que la situation du Covid-19 en Algérie est loin d’être aussi dramatique que dans d’autres pays à travers le monde, les experts des épidémies et du personnel du monde de la blouse blanche, chez nous comme ailleurs, avertissent sur les risques majeurs qu’engendre le relâchement du confinement.

Ces derniers jours, il est déplorable, voire condamnable de voire un certain nombre d’Algériens ne respectant plus les consignes de lutte contre le Covid-19, notamment le confinement et les mesures de barrière et de distanciation sociale, seules remèdes contre ce virus invisible et mortel, et multiplient les déplacements sans raisons si ce n’est pour des raisons futiles.
Depuis ces derniers jours, les marchés de légumes et de fruits, les magasins d’alimentation générale et les boulangeries pour ne citer qu’eux, enregistrent en effet une fréquentation plus dense de citoyens à Alger, un signe non trompeur de relâchement par les Algériens des consignes de confinement, faisant ainsi preuve d’irresponsabilité, d’abord pour eux-mêmes et envers les autres, leurs familles. si le confinement a été adopté, chez nous et ailleurs comme le moyen le plus efficace pour briser la chaîne de transmission du Covid-19, en plus des pratiques d’hygiène, c’est en vue de garder un nombre de cas affectés abaissé, et donc assurer l’allègement de la charge pour le système hospitalier et aussi les soins et le suivi des patients admis dans des conditions non extrêmes. Pour les citoyens qui ne cessent de déconfiner à plusieurs reprises, en l’espace de 16 heures, de 15h à 07h, période de confinement chez-soi, ils font prendre des risques, non seulement obligatoire à eux-mêmes, mais portent un sérieux coup au sens même du confinement et aux objectifs qui lui sont assignés, à savoir, briser la chaîne de transmission du Covid-19.
Pour le commerçant du marché Atlas, des fruits et légumes (Ex-Nelson) , à l’entrée de la commune de Bab-el-Oued, il ne cache pas son étonnement de voir certains clients se pointer à son étalage chaque matin, alors qu’il est fortement conseillé de faire son marché, une fois tous les trois ou quatre jours, pour atteindre d’abord les objectifs du confinement pour mieux ensuite réussir le déconfinement. « Je vous assure, parmi mes clients habituels il y a un bon nombre que je vois, une fois tous les trois à quatre jours » alors que d’autres, poursuit-il, avec un aire déplorable «  ils se pointent chaque jour à mon étalage » et de s’interroger « sont-ils incapables de s’organiser ou sont-ils inconscients du risque qu’ils encourent pour eux-mêmes et à leur proches en ces temps de ce maudit virus ? » nous lancent-t-il. Son voisin, qui semble d’accord avec le constat de notre commerçant, s’invite et lance d’une voix paraissant lointaine, derrière son masque, « nous nous plaignons des jeunes qui depuis l’application des mesures de confinement ne se plient pas par leur insouciance qui risque de coûter cher à leur proches, notamment leurs parents ou grands-parents, puis viendra le regret, qui n’apporte rien ».
Poursuivant il dira : «  depuis ces derniers jours nous constatons plus de monde, à partir de 10h, dans les allées et venues de notre marché, et cela nous ne le souhaitons pas, aujourd’hui, la santé passe avant toute chose, même une importante vente de nos légumes et fruits » affirme cet ancien commerçant du marché mythique de Bab-el-Oued. Du coup, nous entendons au loin une voix criant fortement « il ne faut pas toucher aux légumes, ils sont bien exposés et les consignes contre le Covid-19 sont bien claires, les respecter c’est limiter les dégâts, sa propagation pour en finir avec ce maudit virus » et de conclure «  c’est comme ça que nous renouerons avec notre vie d’avant ».

« Je suis très en colère contre des jeunes qui ne se plient pas à la règle du confinement, ils prennent des risques pour eux et les autres »
Quittant ce marché, car il n’était plus raisonnable de continuer à circuler à travers ses étalages, les clients devenaient de plus en plus nombreux, laissant derrière eux l’importance du respect de la distanciation sociale, en face, deux chaînes de huit à douze personnes s’offraient à nous. La boulangerie et la superette, deux autres espaces que ciblent les riverains, en cette période de confinement, au quotidien. En cette matinée ensoleillée, c’est encore les même visages qui pointent au niveau du comptoir du boulanger, qui lui aussi ne cache pas son étonnement de voir souvent les mêmes visages pointer au niveau de son comptoir.
« Le pain est disponible, tu devrais acheter plus et mettre dans le congélateur, et gagner une journée sans sortir » lance-t-il à un vieux, qui avait déjà des difficultés à marcher. « Vous savez avec le nombre élevé de ménages qui ont renoué avec le pain fait maison, les clients peuvent se permettre d’acheter plus de baguettes de pain pour quelques jours, pour éviter de pointer ici chaque matinée, et c’est beaucoup mieux pour tout le monde, sinon à quoi bon le confinement si tout le monde sort la matinée pour faire ses achats » .
Une femme attendant son tour pour acheter un stock de trois à quatre jour d’eau de javel et autres produits prisés en ces temps de Covid-19, à notre question de savoir qu’elle est son rythme de sortie de chez elle, durant cette période du confinement, l’enseignante nous dira de prime abord « c’est une question d’organisation » nous lance-t-elle. « Mon mari sort une fois tous les quatre jours pour les achats de légumes et fruits » quant à moi, poursuit-elle « je sors une fois par semaine, pour acheter les produits pour les tâches ménagères, javel, lessive etc… et par la même occasion, je passe chez le pharmacien, pour le gel ou autre besoin qui se manifeste » .
Concluant avant de reprendre le chemin vers sa maison, en pressant le pas : «  je suis très en colère contre des jeunes qui ne se plient pas à la règle du confinement, notamment dès 15 h de l’après-midi, c’est inadmissible qu’ils prennent des risquent pour eux et pour les autres et contribuent ainsi à faire perdurer la période de confinement ». Pour cette enseignante, « réussir le confinement pour la protection de notre santé et celles des autres, c’est sacrifier temporairement des habitudes que nous serons appelés à retrouver » alors que « les blouses blanches, les femmes de ménage des hôpitaux prennent des risques importants pour soigner les malades, sans être sûres que demain ils renoueront avec leurs vies personnelles d’avant le Covid-19 », nous a-t-elle indiqué, en échangeant sur les risques de relâchement des consignes et des mesures de confinement.
Karima Bennour

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