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Dernier rapport du FMI sur l’Algérie : Raouia rappelle le caractère souverain des choix opérés

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Le gouvernement Algérien n’est pas resté de marbre face au dernier rapport du FMI lequel affiche, sans ambages, sa désapprobation face au choix de l’Algérie d’avoir recouru au mode de financement non conventionnel pour soutenir son économie.

Et c’est le ministre des finances qui s’est, d’ailleurs, chargé de rappeler à cette institution mondiale le caractère souverain des choix politiques adoptées par l’Algérie notamment ceux inhérents aux questions financières et économiques. Commentant le dernier rapport du FMI sur l’évaluation de l’économie algérienne dans lequel le FMI préconise à l’Algérie d’’arrêer dès cette année le financement monétaire, M. Raouia a rejeté tout recours à l’endettement extérieur par l’Algérie en expliquant que le gouvernement est libre de mettre en œuvre le mode de financement qui lui semble le plus approprié pour son système économique.
« Bien sûr, le Fmi veut que l’Algérie aille vers l’emprunt extérieur, mais nous sommes souverains dans notre pays et, en toute objectivité, nous espérons que ça (les résultats du financement non conventionnel) sera comme nous l’avons souhaité » dira M. Raouia en substance en marge de la présentation au Conseil de la Nation du texte de loi organique des lois de finances.
C’est qu’en effet ; le FMI soutient que les autorités algériennes disposent encore d’une fenêtre d’opportunités pour « atteindre le double objectif de stabilisation macro-économique et de promotion d’une croissance durable pour peu que le gouvernement Algérien s’atèle dans le recourir à l’émission de titres de dette publique au taux du marché, des partenariats publics-privés, des ventes d’actifs et d’emprunts extérieurs pour financer des projets d’investissements bien choisis ».
Selon l’appréciation du FMI, Le recours au financement monétaire comporte des risques qui seront aggravés à court termes même si l’institution financière mondiale admet que le gouvernement reste engagé dans son plan de consolidation budgétaire qu’il compte reprendre dès 2019 pour rétablir l’équilibre extérieur et budgétaire dans les délais.
À préciser que le financement Monétaire est un mode d’alimentation en capitaux de l’économie via une création de monnaie au lieu de puiser de l’épargne préalable.

Là où intervient le FMI advient le chaos
En intervenant dans le financement des économies des pays qui recourent à son aide, le FMI, négocie des plans dits d’Ajustement structurel. Ces fameux plans d’Ajustement structurel visent généralement dan la forme à améliorer les conditions de production et d’offre via la promotion des mécanismes du marché. Entre autres des mesures souvent exigées on peut citer la réduction du poids de l’État et la libéralisation du marché du travail, l’ouverture du pays aux capitaux étrangers et au commerce international, et, c’est-à-dire la privatisation de nombreuses entreprises. Ces plans ne préconisent pas de baisses d’impôts, mais des baisses de dépenses conjuguées à des hausses d’impôts afin de rétablir l’équilibre budgétaire des états en difficultés financières. Ainsi les interventions du FMI, même si elles constituent des palliatifs momentanés aux impasses financières des pays qui y recourent, aggravent la pauvreté et les dettes en supprimant ou diminuant la capacité d’intervention de ces États.
En réalité les conditions du FMI, cette entité supranationale, sous forme de plans d’ajustement structurel conditionnent la souveraineté des économies nationales en encadrant certains aspects de la politique de l’État. Il a été constaté dans la pratique que l’action des ajustements qu’impose le FMI sur les salaires diminue d’autant le pouvoir d’achat nominal, la privatisation des entreprises publiques réduit la capacité de l’État à intervenir. De plus l’augmentation des importations mettrait souvent à mal les économies locales des systèmes de production traditionnels.
Les plans suggérés par le FMI sont aussi tenus pour responsables de la stagnation économique qui a frappé certains des pays qui les ont appliqués. Par exemple, des suppressions de programmes de santé auraient laissé le SIDA dévaster des populations, ainsi que l’économie en décimant la main-d’œuvre.
Zacharie S Loutari

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