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Déchets ménagers à Oran : Multiplication des initiatives pour une gestion optimale

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La dynamique environnementale pour une gestion optimale et intégrée des déchets enclenchée à Oran, se veut être un exemple à suivre dans une wilaya où les initiatives se multiplient dans ce domaine pour améliorer le cadre de vie du citoyen.

L’expérience de la valorisation des déchets demeure récente à Oran, puisque c’est en 2017 que les premières directives ont été prises avec la dotation des 26 communes de la wilaya de presse-à-balles et la création de petits centres de tri sélectif de proximité. Grâce à ces centres de tri, la récupération du carton a connu, depuis le début de l’année 2018, un véritable boom, avec un taux de croissance de plus de 632 % par rapport à l’année d’avant, a indiqué la chef de valorisation des déchets à l’EPIC CET Oran, Amina Moghrabi. « Aujourd’hui, ces solutions adaptées ont prouvé leur efficacité », a déclaré pour sa part la responsable de l’EPIC CET Oran, Hassi Bounif, Dalila Chellal. Ces solutions sont intervenues suite aux difficultés rencontrées après l’installation, au niveau du CET Hassi-Bounif, d’une station-pilote d’une capacité de traitement d’une tonne et l’acquisition d’un autre équipement plus grand, doté d’une capacité de 100 tonnes. Ces derniers s’étant révélés non adaptés aux déchets qu’ils devaient traiter. En effet, l’équipement de traitement de 100 tonnes acquis pour 200 millions DA ne peut traiter que les déchets secs. Or, les ordures ménagères acheminées vers le CET ne le sont pas. « Nos poubelles sont humides, où se mêlent les déchets organiques et valorisables », a expliqué Mme Chellal. Ces difficultés ont poussé les responsables locaux, à leur tête le wali, Mouloud Chérifi, à réfléchir sur des solutions plus adaptées, en l’occurence les mini-centres de tri, au lieu d’importer des équipements clé en main, coûteux et peu efficaces.

Collecter pour traiter
La difficulté de récupérer les déchets recyclables ménagers, faute de l’implication des citoyens et des communes, par rapport au tri à la source, a par ailleurs poussé l’EPIC CET Oran à chercher d’autres solutions. Sa directrice s’est tournée vers les établissements spécialisés pour récupérer leurs déchets recyclables. Des conventions ont été ainsi signées avec les trois zones industrielles de la wilaya (Hassi-Ameur, Es-Senia et Arzew), les deux ports d’Arzew et d’Oran, les 46 établissements scolaires, l’université Oran 2, l’Institut des langues étrangères, six résidences universitaires, 16 cités militaires et autres. Ces conventions ont été fructueuses. Les quantités des matières recyclables d’une qualité optimale, sont importantes, ce qui a permis à l’EPIC d’engranger un double gain. Le premier est financier par la vente des déchets valorisables aux enchères. Le second est stratégique, car la réduction du volume des déchets à enfouir prolonge la durée de vie des casiers d’enfouissement dans les CET. Néanmoins l’implication des collectivités locales demeurent « insuffisante » au regard de l’Agence nationale des déchets (AND), dont le rôle est d’apporter un soutien continu à ces dernières pour promouvoir la prise de conscience pour une gestion optimale des déchets et de partager les bonnes pratiques afin d’opérationnaliser la Stratégie nationale pour la gestion intégrée des déchets (SNGID) à, horizon 2035. Dans cette optique, l’AND, sous la supervision du ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables, et en collaboration avec la wilaya d’Oran, a organisé jeudi dernier une journée d’étude sur la gestion intégrée des déchets avec l’objectif principal de présenter l’agence et ses visées. Des interventions de plusieurs directions de l’agence ont permis de présenter le schéma directeur considéré comme le point de départ de la gestion intégrée des déchets, ainsi que les méthodes de fonctionnement et de suivi des installations de traitement des déchets. Elles ont aussi permis de mettre en lumière le rôle de la communisation et la sensibilisation dans la prise de conscience de tous les acteurs du domaine de la gestion des déchets et le renforcement du rôle du mouvement associatif dans ce domaine. Cette journée a été l’occasion de présenter la méthodologie de l’Agence pour améliorer le recouvrement de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), qui s’avère être d’une grande importance pour garantir la pérennité du service public et l’améliorer pour assurer le financement de toute la chaine de gestion des déchets afin d’améliorer le cadre de vie du citoyen.

L’Expérience oranaise intéressante
Les spécialistes du secteur estiment que l’expérience oranaise du tri sélectif et de la valorisation des déchets est intéressante, car elle permet de mettre le doigt sur les problèmes et de réfléchir à des solutions idoines. Pour le directeur de l’Agence nationale des déchets, Karim Ouamane, l’expérience de la ville d’Oran, notamment celle des centres de tri de proximité, est appelée à être étendue à d’autres villes. « Oran figure parmi les villes où une véritable dynamique autour de la valorisation des déchets a été enclenchée », a-t-il souligné. Pour leur part, les responsable de « R20 Med », une ONG écologique basée à Oran et à l’origine des premières initiatives du tri sélectif dans la wilaya datant de trois ans, à savoir le programme pour trier les déchets ménagers à la source au niveau de trois sites de la wilaya : Akid Lotfi, AADL Pépinière et cité 1er Novembre Haï Sabah, ont préconisé l’ouverture du dialogue avec tous les concernés et l’adoption de mesures adaptées au contexte national, selon la directrice de l’EPIC CET.

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