Est-il possible pour le citoyen algérien de récupérer sa carte nationale d’identité le jour même du dépôt du dossier auprès de l’administration de la daïra ? La réponse du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, est «oui». C’est du moins ce qu’il a indiqué, hier, à Tizi Ouzou, lors d’une visite effectuée dans cette wilaya. En effet, pour atteindre cet objectif, le ministre a instruit tous les chefs de daïra de procéder, avant leur absence, à déléguer leur signature au secrétaire général de la circonscription administrative dont ils relèvent. Rappelons que, depuis sa nomination à la tête du secteur, Belaïz s’est engagé à combattre la bureaucratie à laquelle notamment sont confrontés les citoyens dans leur vie quotidienne. «C’est le problème numéro un des Algériens», a déclaré le ministre récemment à l’Assemblée nationale, pour rassurer ainsi, quant à sa volonté d’endiguer ce phénomène sévissant au sein des administrations publiques et qui empoisonne la vie aux usagers. Lors de son intervention au Parlement, il a même affirmé que le fichier national renfermant tous les documents administratifs, notamment la carte nationale d’identité, le permis de conduire et le passeport, sera fin prêt en juin prochain. Ainsi, pour améliorer les prestations du service public au profit des citoyens, Belaïz a recommandé aux responsables des daïras de suivre cette démarche pour plus de célérité dans la livraison de la carte nationale d’identité, plus précisément. Dans les faits, cette démarche risque de buter sur des déconvenues, en sachant qu’instruire un responsable n’est pas pour autant synonyme d’application des directives. D’ailleurs, même les notes de services adressées aux responsables administratifs locaux sont assez souvent ignorées au détriment même des attributs de la force de loi dont elles sont empreintes. Il n’y a qu’à se référer à la réalité de ce que représente pour un citoyen d’aller demander un document administratif auprès d’une institution de service public, un parcours du combattant. Cependant, à entendre le ministre, il semblerait qu’il exhorte les chefs des daïras à faire plus d’efforts dans la délivrance de ce document, tout comme d’ailleurs, tous les autres actes se rapportant à l’état civil du citoyen, en suivant ainsi une démarche plus orientée vers la célérité dans la fourniture de ce service public, semble-t-il dire. En se voulant plus rassurant quant à l’applicabilité de cette mesure, Belaïz a même assisté à une démonstration record en matière du temps que devrait prendre une opération de délivrance d’un document administratif, lors d’une halte qu’il a observée au niveau de l’APC de Tizi Ouzou. En effet, l’exploit n’est pas des moindres, puisque durant cette simulation que le ministre lui-même a effectuée, Belaïz a réussi à obtenir son acte de naissance en l’espace de 50 secondes seulement. C’est bien beau que cela soit une démonstration-pilote efficace, qui pourrait même constituer un exemple à suivre, mais, faudrait-il qu’elle soit surtout vulgarisée, à même de soulager la souffrance et l’angoisse des citoyens algériens, confrontés aux carences multiples des services assurés, lorsqu’ils se présentent notamment devant les guichets des administrations publiques.
Farid Guellil
