La ministre de l’Éducation nationale a déclaré que la mesure de sanction, dans le cas d’un arrêt de travail volontaire, est automatiquement prise.
Les enseignants qui organisent, aujourd’hui, leur troisième jour de grève contre la suppression de la retraite anticipée doivent s’attendre à des ponctions sur salaires et la suppression de certaines primes, a-t-elle soutenu.
Les lois de la République sont connues dans ce domaine, a laissé entendre, hier, la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, lors d’un point de presse en marge d’une journée d’information sur la plateforme numérique pour le recrutement des enseignants au siège du ministère. Benghebrit qui s’adressait aux Syndicats autonomes de son secteur, qui se préparent à entamer aujourd’hui une autre grève de deux jours, a mis en garde contre les sanctions qui seront automatiquement appliquées contre eux en cas d’arrêt de travail. «Le partenaire social connaît la loi, nous n’avons rien inventé», a-t-elle laissé entendre. Toujours dans le cadre de cette action de contestation, la ministre a rappelé que le motif de la grève n’était pas d’ordre pédagogique. «Cela concerne tous les secteurs d’activités de la Fonction publique. C’est un problème national», a-t-elle déclaré. Elle a rappelé à ce titre que deux ateliers d’information ont été organisés avec le partenaire social, en présence même du ministre du Travail, afin de mieux aider à comprendre les nouvelles dispositions prises concernant la retraite anticipée. Benghebrit a noté, à ce propos, qu’il n’y a pas de changement en profondeur, ou de bouleversement, concernant cette question. Le seul changement, a-t-elle expliqué, était de revenir à la norme. Au niveau de son secteur, la responsable a fait état de la circulation de beaucoup de rumeurs et de fausses informations, comme quoi la prime de rendement ne sera plus comptabilisée dans le cadre de la retraite. «Nous tenons à démentir cela», a-t-elle soutenu. D’autre part, sous la demande de l’Association et de la Fédération des parents d’élèves, Nouria Benghebrit a fait savoir que le ministère de l’Éducation est sur le point d’aller vers de nouvelles dispositions qui puissent prendre en charge l’élève, et lui assurer une scolarité normale en cas de grève ou de catastrophes naturelles.
Ces mesures consistent à combler le temps vide à travers l’organisation d’activités culturelles, des séances de révision, voire du volontariat. «Nous attendons le retour et l’enrichissement de ce Protocole», a-t-elle souligné dans ce sens. Pour ce qui est, par ailleurs, de la journée d’information sur la plateforme numérique du recrutement, Benghebrit a expliqué qu’il s’agissait d’un résultat de plus d’une année de travail.
L’utilisation de la plateforme numérique dans le cadre du recrutement dans le secteur de l’Éducation a permit, selon elle, de faire cette opération en toute transparence, contrairement aux années précédentes, où un nombre élevé de recours étaient enregistré. « Ce système a rendu la crédibilité au concours de recrutement», a estimé la ministre, notant que «cette crédibilité était sur le point de disparaître à cause des préjugés». Elle a rappelé, dans ce cadre d’idées, le dernier recrutement organisé, le 30 avril dernier, et qui a connu près d’un million d’inscrits en ligne. 700 000, rappelle-t-elle, ont déposé leur dossier, dont 148 000 ont réussi à l’écrit et à l’oral. En outre, le déficit, engendré par les départs en retraite anticipée, a été très vite comblé grâce au recrutement de 63 000 enseignants, indique Benghebrit, rappelant qu’en ce qui concerne l’encadrement administratif 5 000 postes de travail ont été ouverts. Il ya également lieu de citer une opération de promotion de 55 000 fonctionnaires, dont 45 000 enseignants, a ajouté la responsable du secteur de l’Éducation.
Ania Nait Chalal