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Après la nomination de Ouled-Abbès à la tête du FLN : Vers le retour des anciens caciques

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Le départ de Amar Saâdani de la tête du FLN ouvre la voie à une nouvelle ère au vieux parti. C’est ce que sous-entend du moins la désignation de Djamel Ould-Abbès à la succession. En effet, les deux personnages n’ont rien de commun pour supposer la poursuite de la politique propre au désormais ex-secrétaire général. Le sort donc de l’homme tonitruant du FLN a été définitivement scellé, avant-hier, lors de la troisième session du comité central, tenue à l’hôtel El-Aurassi d’Alger. Il a décidé de se retirer du parti en invoquant des raisons de santé. Il a avancé le même motif pour justifier sa longue absence durant la période de l’été. Son successeur n’est pas méconnu de la scène politique, encore moins au sein du FLN. En plus d’être l’un des caciques ayant roulé leur bosse à l’intérieur des arcanes de l’ex-parti unique, Ould-Abbès a brigué plusieurs portefeuilles ministériels. En outre, il a été élu député de son parti avant d’atterrir au Conseil de la nation pour qu’il soit désigné dans la composante du tiers présidentiel. Néanmoins, sur le plan politique, la démarche de l’actuel vice-président de la première Chambre du Parlement n’a rien à voir avec celle de son prédécesseur. Si les statuts lui confèrent le droit de succession, dans la mesure où il est le plus âgé des membres du comité central, il n’en demeure pas moins qu’il présidera aux destinées du FLN, jusqu’au prochain congrès, prévu en 2020. D’ores et déjà, Ould-Abbès est présenté, par le chargé de communication de son parti, comme étant capable de mener «comme il se doit» les affaires du FLN, durant les 5 prochaines années. Aussitôt plébiscité comme nouveau SG par l’assemblée du CC, l’ex-ministre de la Solidarité nationale décline sa vision et son plan de travail. En effet, il a indiqué qu’il fera de l’unification des rangs de son parti une priorité du moment. En poursuivant sa réaction à chaud, l’ancien ministre de la Santé a fait un clin d’œil envers les frondeurs parmi les opposants à Saâdani. À en croire ses propos, désormais, les portes du FLN seront ouvertes, non pas uniquement aux militants de base, mais surtout aux anciens cadres, les caciques entendre. Une déclaration qui n’exclut pas donc le retour des anciens ténors, d’autant plus que les adversaires de l’ex-SG ont jubilé après le retrait de celui-ci de la tête du parti, au sein duquel ils étaient éjectés. Ould-Abbès s’est dit rester à l’écoute de tous les partis et tous les militants, en posant l’unique condition que ces derniers prêtent allégeance et soutiennent le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son programme. Même si, une telle obligation n’en est pas une, puisqu’aucun cadre, ou responsable, se réclamant de la ligne du FLN n’a formulé une quelconque opposition du Chef de l’État. Contrairement à son prédécesseur connu pour avoir une posture plus offensive, et qui venait d’être remercié pour sa «mission bien accomplie», Ould-Abbès ne serait pas en mesure de s’attaquer frontalement au meneur du mouvement de redressement. D’emblée, il a fait part de ses intentions d’ouvrir le dialogue avec les «ennemis» du parti longtemps malmenés par Saâdani. Mener un travail de consensus, comme pour réunir toutes les sensibilités du FLN autour d’une même table, lui semble le choix le plus facile. Car, remuer le couteau davantage dans la plaie, de surcroît, à la veille d’une élection importante pour une formation politique qui veut coûte que coûte garder sa suprématie sur la vie politique, n’est pas à même d’arranger les choses.
Farid Guellil

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