Les nuages qui planent au dessus des relations, surtout diplomatiques, entre l’Algérie et l’Arabie saoudite notamment, semblent dissipés.
C’est du moins ce qui en ressort de la visite officielle, effectuée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et des membres de son gouvernement, mardi et mercredi derniers, à Riyad. Les dossiers portant sur les volets; sécuritaire, diplomatique et économico-financier ont été abordés.
Pour Abdelmalek Sellal, qui venait de rentrer d’un voyage de deux jours, cette visite s’avère être un «franc succès», à tous les niveaux qui définissent les relations bilatérales entre l’Algérie et l’Arabie saoudite. Le Premier ministre a été reçu en grande pompe par le souverain de l’Arabie saoudite, Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, auquel il a remis un message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Un message qui exprime «les salutations fraternelles» du chef de l’État à l’adresse du roi, des autorités et du peuple saoudiens. C’est ce qui dénote l’importance de cette visite qui est intervenue dans un contexte marqué sur le plan politico-diplomatique par la crispation des relations entre les deux pays, ainsi que la conjoncture économique difficile causée par la fluctuation des prix pétroliers sur le marché mondial. À ce titre, il est à rappeler que les divergences des positions entre Alger et Riyad autour du dossier sécuritaire et des conflits prévalant dans la région, au sujet surtout du règlement de la crise au Yémen, a donné lieu à un climat d’antipathie entre les deux parties. Cette visite, donc, a permis de dégeler ces relations, en abordant sans complexe les différences des points de vue, ainsi que d’échanger les visions autour des dossiers communs entre les deux pays. Aux termes des différentes entrevues effectuées entre les responsables algériens et leurs homologues saoudiens, Sellal a affirmé depuis la capitale, Riyad, que le «succès» de sa visite est fructueux à tout points de vue. Ceci, a permis, selon lui, de consolider les relations entre les deux parties, à tel point que la coopération bilatérale est impulsée à la faveur d’un partenariat «véritable et bénéfique» aux deux pays. Intervenant au deuxième et dernier jour de sa visite, devant la communauté algérienne établie à Riyad, Sellal a relevé «une totale réceptivité» émanant des souverains saoudiens. Sur le plan économique, il semble que les responsables de l’autorité saoudienne s’intéressent de plus près au marché d’investissements algériens, comme en ont témoigné les propos de Sellal, qui a perçu «un signal positif et fort», à l’issue de sa visite. En effet, cette volonté commune d’aller vers la redynamisation des relations algéro-saoudiennes dans le domaine économique ne s’arrête pas au stade des déclarations. Et pour preuve, le Premier ministre a eu un entretien avec le directeur du Fonds saoudien des investissements publics, Yasser Erramiane.
Ce qui est loin d’être le fait du hasard, lorsque l’on sait qu’en juin dernier, les autorités saoudiennes ont annoncé leur intention d’aller vers des investissements intensifs dans divers domaines pour sortir de la dépendance de ce pays aux hydrocarbures. De son côté, le gouvernement qui a adopté une nouvelle vision économique orientée vers la diversification de la production en dehors du pétrole, entend mobiliser les investisseurs étrangers pour réaliser le programme portant des projets à forte valeur ajoutée. D’autre part, Sellal en compagnie du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, ont participé, au courant de cette visite, aux travaux du Forum des hommes d’affaires algéro-saoudiens. Une occasion qui a permis aux responsables algériens de passer en revue les réformes introduites en matière d’accompagnement et d’encouragement des porteurs de projets, à travers les secteurs créateurs de richesse et à forte valeur ajoutée, et sur lesquels repose le nouveau modèle économique (l’industrie, l’agriculture, le tourisme et les nouvelles technologies de l’information et de la communication). Par ailleurs, et comme l’impose le contexte de la chute des prix pétroliers, les deux parties devaient échanger leurs positions en prévision de la prochaine réunion de l’OPEP prévue en fin de ce mois à vienne. Il s’agissait d’étudier les voies et moyens possibles pour mettre en application l’accord pétrolier d’Alger, conclu, en septembre dernier. Cet accord porte sur la réduction de la production pétrolière à un niveau oscillant entre 32,5 et 33 millions. Ces discussions interviennent quelques jours après la visite du ministre saoudien de l’Énergie, Khalid al-Falih, en Algérie, au courant de laquelle, ce responsable s’est dit «optimiste», quant au rebondissement des prix pétroliers.
Farid Guellil