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DE GAULLE ÉTAIT DÉTERMINÉ À FAIRE PARTIE DU CLUB NUCLÉAIRE : Il y a 60 ans, la France faisait exploser sa bombe A à 1200 km à vol d’oiseau d’Alger

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« Hourrah pour la France », s’enthousiasmait depuis Paris le général de Gaulle dans un télégramme qu’il avait adressé à son ministre présent sur place, mais bien sûr fortement protégé des impacts gravissimes de l’essai nucléaire que la France coloniale venait d’effectuer, en ce 13 févier de l’année 1960, dans le Sahara algérien, à Reggane, à 1 200 km à vol d’oiseau d’Alger.

Dans cette région de l’Algérie, non encore indépendante, les responsables du système colonial français, à leur tête le général De Gaulle, les « indigènes », qui étaient là, depuis des lustres, devaient être des cobayes, pour les expérimentations françaises, dont la plus dangereuse, l’explosion de la bombe nucléaire qui a permis à la France d’adhérer au cercle des puissances nucléaires, et à la région et à ses habitants de subir les conséquences, une chronique propagation de radioactifs, jusqu’a ce jour.
De Gaulle déclarait en ce jour dramatique et sombre, que « depuis ce matin elle (la France :ndlr) est plus forte et plus fière » avant d’ajouter tout en jubilant « du fond du cœur, merci à vous et à ceux qui ont, pour elle, remporté ce magnifique succès. » Un magnifique succès qui s’est construit sur des pratiques monstrueuses à l’encontre, des habitants, entraîner de force pour les exposer à la montée du champignon et de retombées radioactives de l’essai nucléaire, alors que depuis le 8 janvier 1960, les compagnies aériennes savaient qu’une superficie d’environ trois fois la France sera interdite au survol, le jour de l’explosion. Après l’expression de joie du président français, Charles De Gaulle, «Hourrah pour la France » « ou « depuis ce matin elle (la France :ndlr) est plus forte et plus fière» et « du fond du cœur, merci à vous et à ceux qui ont, pour elle, remporté ce magnifique succès», il était urgent d’entamer la nouvelle phase, celle de cacher, une fois encore, les traits de la laideur et de l’atrocité du système colonial français en Algérie ou ailleurs. Depuis Paris, les autorités françaises affirmeront trois jours après l’explosion de la bombe nucléaire, dans le Sahara algérien, à Reggane, que « la radioactivité au sol est partout très inférieure aux normes de sécurité admises » et comme les mensonges ont la vie courte, des écrits et des chercheurs experts ont avancé le contraire, depuis et en 2013, des révélations éclatèrent. Des documents déclassifiés en 2013 révèleront des retombées radioactives « beaucoup plus importantes que celles admises à l’époque » et s’étendant à toute l’Afrique du nord comme de l’ouest, atteignant même le sud de l’Europe. Les victimes que la France persiste à ne pas reconnaître sa responsabilité, dans la mort d’Algériens, hommes, femmes et enfants, de tout âge, des essais nucléaires français dans le Sahara algérien. Le document déclassifié précité, rendu public l’année suivante, signale «  l’importance et la durée des retombées », indiquant que tous les indices vont dans le même sens et l’impact sur les populations locales et l’environnement a été majeur. Dans un rapport établi par le Sénat français, datant de 2009, il est indiqué que «  les dispositions prises à l’époque, est-il souligné, « n’ont pas suffi à empêcher l’exposition à des contaminations de personnes, qui soit participaient directement aux expérimentations, soit se trouvaient dans les zones environnant les tirs » indiquant aussi que «  ces mesures de sécurité n’ont, tout d’abord, pas empêché la survenue de trop nombreux incidents techniques lors de la préparation ou du déroulement des essais. »

Le nuage radioactif atteint Tamanrasset et l’Afrique centrale puis remonte vers l’Afrique de l’Ouest pour atteindre Bamako
Des rapports et études ont fait état que deux semaines après, les essais nucléaires de la France coloniale, dans le Sahara algérien, il y a de cela 60 ans, son nuage « toujours chargé de radioactivité, il touche les côtes méditerranéennes de l’Espagne et la Sicile » et de souligner que «certains radioéléments éjectés par les explosions aériennes ont pu être inhalés par les populations ».
Affirmant que «ces éléments radioactifs sont sans aucun doute à l’origine de cancers ou de maladies cardio-vasculaires et que tout cela est aujourd’hui connu et avéré » est-il précisé. L’impact des essais nucléaires français et l’entrée de la France dans le club nucléaire n’a été rendu possible que par la décision des autorités françaises de procéder à ce tir, coûte que coûte, et que les populations civiles n’étaient que « des indigènes » qui après les avoir dépossédés, depuis 1830, internés dans des campements, surexploités et ne les considérant pas concernés par les articles de la déclaration des droits de l’Homme, classés au rang d’indigènes, c’était permis de les prendre comme cobayes des essais nucléaires de la France, et n’était qu’une suite logique, dans la pensée coloniale, nous enseigne l’histoire de la colonisation. « Trinity » ayant été le premier tir d’une arme nucléaire réalisé sur le champ de tir d’Alamogordo, au Nouveau-Mexique par les Forces armées des États-Unis, le 16 juillet 1945, dans le cadre du projet Manhattan. En 1949, c’était au tour de l’URSS d’effectuer son premier tir atomique, suivie du Royaume-Uni en 1952, dans les îles Monte Bello, au nord-ouest de l’Australie et en 1958, le général de Gaulle confirme à son arrivée, aux commandes de la France, l’ordre d’expérimenter l’arme nucléaire et accélère les préparatifs, déjà initiés pas ses prédécesseurs deux ans plus tôt. Et le ministère de la Défense crée une commission consultative sur les essais nucléaires de la France coloniale. La reconnaissance de faits graves qui relèvent de « crimes contre l’humanité », la France depuis s’en dérobe, y compris dans d’autres régions ayant été soumises à ses essais nucléaires, en Polynésie, à titre d’exemple. Dès la confirmation par le général de Gaulle de l’expérimentation de l’arme nucléaire, la machine est en marche pour accomplir le énième crime contre le peuple algérien, en plongeant des régions entières, touchées par l’impact du champignon, dans les maladies, les déformations et la dégradation des sols et de l’environnement, en plus d’avoir laissé un cimetière de matériels, à ce jour, une atmosphère qui continue d’asphyxier les habitants des régions , à ce jour, car soumis à la radioactivité encore détectable, pour rappeler à la France, son crime d’hier, et ses responsabilités à assumer. Une agression contre les populations de Raggane, avec l’arme nucléaire, au moment où la lutte armée du peuple algérien, déclenché un 1er Novembre 1954, pour son indépendance se poursuivait. Un crime qui se poursuit à nos jours, et dont sont victimes les descendants de ceux et celles qui ont été les « cobayes » des essais nucléaires de la France, en ce 13 février 1960, et que les informations du journal d’actualité de Gaumont annonçaient en ces temps que « la France, de son côté, a voulu montrer, à Reggane, que son admission au club atomique n’était pas une question de pure forme. » et un black-out de l’autre côté de la Méditerranée persiste, pensant réussir à laisser ce crime contre l’humanité, dans une chambre noire, alors qu’il est bien là, exposé au soleil du jour, à Reggane, sur des milliers de kilomètres qu’a atteint la Bombe A française en Algérie, causant des pertes humaines inestimables, générant des maladies incurables et de malformations à ce jour et détérioration chronique de l’environnement, dans le Sahara algérien, ou ailleurs, là où elle a appuyé sur le bouton rouge de la Bombe A.
Karima Bennour

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