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DANS LE CADRE DES RELATIONS BILATÉRALES STRATÉGIQUES ENTRE L’ALGéRIE ET LA RUSSIE : Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à Alger, aujourd’hui

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À moins de cinq jours de la tenue de la 9ème commission mixte économique algéro-russe, prévue du 28 au 30 janvier prochain, à Moscou, le chef de la diplomatie de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov arrive demain, à Alger, dans le cadre d’une visite de deux jours, à l’invitation de son homologue algérien, Abdelkader Messahel, a annoncé, hier, le ministère des Affaires étrangères, dans un communiqué.

L’arrivée aujourd’hui, du chef de la diplomatie russe, à Alger, sera l’occasion pour les responsables des deux pays, de faire le tour de table des questions politiques qu’abordent Alger et Moscou, à un rythme régulier, dans le cadre de leur dialogue politique bilatéral outre la concertation permanente entre les deux parties, depuis la signature de la Déclaration commune sur le partenariat stratégique, entre les deux pays, en avril 2001. Si, à cette occasion, l’actualité marquant la scène régionale et internationale sera au menu, des discussions entre Messahel et Lavrov, celle-ci sera amplementabordée, au regard des derniers développements survenus, notamment en Libye, Syrie, Mali, le Sahel et l’évolution du dossier du Sahara occidental. À cela seront sans nul doute ajoutés au menu, des dossiers économiques, vue que ces derniers seront au cœur, d’ici pas moins de cinq jours, de la réunion de la 9ème commission mixte qui se tiendra à Moscou, du 28 au 30 janvier prochains.

Coopération entre Alger et Moscou une «dynamique exceptionnelle», dans divers domaines
Lors de la tenue, à Alger, en septembre 2017, de la 8e session de la Commission de coopération économique, commerciale, scientifique et technique russo-algérienne, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya a expliqué, s’adressant à la partie russe dirigée par le ministre de l’Énergie, Alexandre Novak, que la dynamique enregistrée dans le partenariat entre les deux pays, notamment dans les secteurs des hydrocarbures et du nucléaire civil, devrait être élargie à d’autres domaines, ce qui fut, depuis, au terme des rencontres bilatérales algéro-russes, à divers niveaux et entre différents secteurs. Et c’est dans le cadre des rencontres bilatérales et de la tenue des réunions des commissions mixtes entre Alger et Moscou que bon nombre d’accords et de contrats de partenariat et de coopération ont été signés, pour ne citer que les deux contrats paraphés le 12 décembre dernier à Alger, dans le domaine des hydrocarbures, entre Transneft et Sonatrach, dans le domaine de l’inspection des oléoducs ainsi que dans la recherche et le développement. Ces deux accords constituent, faut-il le noter, le premier investissement de l’entreprise russe, Transneft, sur le continent africain. à partir d’aujourd’hui et durant deux jours, de la présence du chef de la diplomatie russe à Alger, il sera sans nul doute procédé, à cette occasion, à l’évaluation de l’état des relations bilatérales entre les deux pays ainsi qu’à un large échange de vues sur des questions régionales et internationales. Rappelons que la veille du déplacement officiel du ministre Abdelkader Messahel, à Moscou février dernier, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova avait déclaré que «l’Algérie est l’un de nos principaux partenaires en Afrique et dans le monde musulman». Il y a de cela près d’une année, les deux ministres, Messahel et Lavrov, se sont félicités des «relations historiques et privilégiées qu’entretiennent l’Algérie et la Russie» sur fond de la volonté affichée des deux pays «de la renforcer davantage» ainsi que «diversifier les domaines de la coopération bilatérale et d’accroître les échanges commerciaux et les investissements de part et d’autre » à travers notamment la Commission mixte et du dialogue bilatéral stratégique entre Alger et Moscou, une «dynamique exceptionnelle» reflétant les relations d’amitié et historiques, entre les deux pays, et le partenariat algéro-russe. Il est à rappeler que les échanges commerciaux, entre les deux pays, avaient doublé en 2016, par rapport à 2015, alors qu’ils étaient en progression de 30% en 2017 par rapport à l’année précédente.

Convergence de vue sur les questions internationales et régionales
La promotion de solutions politiques et de règlements pacifiques aux crises et tensions auxquelles sont confrontés des pays et des régions, à travers le monde, étant l’approche politique d’Alger et Moscou, contribue fortement à converger les points de vues entre ces deux pays, à ce propos, confortant considérablement le règlement de ces crises et conflits, sur la base de la légalité internationale et des principes énoncés dans la Charte des Nations unies (ONU) ainsi les principes fondateurs de l’Union africaine, (UA), espace dans lequel le poids du rôle de l’Algérie est important et considéré par ses partenaires au sein de l’UA. Et c’est par le respect et l’application du droit international qu’Alger et Moscou n’ont cessé d’appeler pour venir à bout de bon nombre de conflits, dont celui opposant le Front Polisario au Maroc sur le Sahara occidental. Question inscrite sur l’agenda de l’ONU, sur le registre des territoires soumis à un processus de décolonisation. L’Algérie et la Russie ont exprimé leur soutien aux efforts de l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, en vue du règlement du conflit opposant le Front Polisario et le Maroc, sur la base de la charte de l’ONU et des résolutions de son Conseil de sécurité, consacrant le droit du peuple sahraoui à un référendum d’autodétermination. Par ailleurs, la non-ingérence étrangère dans le règlement des crises et des tensions étant souvent soulignée, par Alger et Moscou, une approche qu’avec le cours des évènements en Irak, Libye, Yémen, Mali, Afghanistan et la Syrie, a donné raison, ces pays, en effet, sont confrontés à des difficultés et des situations complexes, handicapant fortement les possibilités de les voir renouer avec la sécurité et la stabilité, d’une manière pérenne, à nos jours. Des situations critiques et en l’absence de vie politico-institutionnelle a plongé, à l’exemple de notre voisin de l’Est, la Libye, dans un chaos sur lequel s’est griffée l’activité terroriste et ses réseaux de ramifications, engendrant des risques majeurs pour le peuple libyen et également pour l’ensemble de la région. Sur la Libye et le Mali, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov a révélé dans un entretien accordé le 12 octobre dernier, à trois médias français que «la France voulait que son contingent au Mali obtienne l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU pour lutter contre cette menace terroriste» et l’ex-chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a-t-il poursuivi «m’a appelé et m’a demandé de ne pas nous y opposer. Mais il faut garder à l’esprit, lui ai-je dit, que vous allez réprimer les activités des gens que vous avez armés en Libye. Il a ri et m’a dit : «C’est la vie ! » (..) évidemment, c’est le principe du deux poids deux mesures» a regretté Sergueï Lavrov. Il a ajouté, plus loin, que l’Otan et la France ont mené des frappes en violation des résolutions du Conseil de sécurité, en affirmant qu’ «en 2011, malgré l’embargo, les militaires français fournissaient des armes aux opposants à Kadhafi» a-t-il dit avant de poursuivre «nous mesurons aujourd’hui ce que cela a donné : une catastrophe humanitaire, des flux de migrants en Europe et le déferlement sur l’Afrique de terroristes, pour certains équipés d’armes françaises», a-t-il précisé. Il est à noter que Lavrov arrive aussi à Alger, après la venue, début mois courant en Algérie, du responsable onusien du dossier libyen, Ghassan Salamé, lequel œuvre à la tenue prochainement d’une conférence inter-libyenne, sur le sol libyen, pour consolider la voie vers la tenue des élections législatives et présidentielle en Libye, printemps prochain, selon le plan de Ghassan Salamé. La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent sera au menu des discussions entre Messahel et Lavrov, qui ont souligné, fevrier dernier à Moscou, «l’impératif de promouvoir une plus large coordination des efforts internationaux pour faire face aux défis que pose le terrorisme» en particulier, ont-il précisé «ceux liés au retour des combattants terroristes étrangers et au financement du terrorisme»
Karima Bennour

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