Accueil ACTUALITÉ CRISE AU SOUDAN : Poursuite des combats et évacuation des étrangers  

CRISE AU SOUDAN : Poursuite des combats et évacuation des étrangers  

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Les Soudanais, particulièrement à Khartoum, la capitale du pays, ont passé les journées de l’Aïd El-Fitr en pleine guerre opposant les Forces de soutien rapide (FSR) aux forces armées, qui est entrée dans sa deuxième semaine. Pour combien de temps encore? Rien ne permet de la savoir.

Hier, samedi, le Syndicat des médecins soudanais, cité par Al Mayadeen, a annoncé que le bilan des affrontements est passé à 256 morts et 1 454 blessés, en précisant qu’il y a de nombreux blessés et décès « qui ne sont pas inclus dans cet inventaire, en particulier la ville d’Al-Abyad, car elle n’a pas pu atteindre les hôpitaux en raison de la difficulté de déplacement et de la situation sécuritaire dans le pays ». Pour le Syndicat des médecins soudanais, l’évacuation des ressortissants étrangers, dont les efforts ont commencé, serait un indice de la poursuite du conflit et de l’échec de la demande de cessez-le-feu. En effet, plusieurs pays ont annoncé hier le début du processus d’évacuation de leurs ressortissants et de leurs missions diplomatiques, ce qui indique que les affrontements risquent de se poursuivre encore longtemps avec une détérioration de la situation sécuritaire. Selon Al Mayadeen, l’armée soudanaise a déclaré dans un communiqué que le commandant en chef des forces armées, le général de corps d’armée Abdel Fattah Al-Burhan, a accepté de fournir l’assistance nécessaire pour garantir ce processus d’évacuation, notamment par l’ouverture des aéroports civils. Dans ce cadre, l’Arabie saoudite a annoncé le début de l’organisation de l’évacuation des citoyens saoudiens et d’un certain nombre de ressortissants de pays frères et amis du Soudan vers le Royaume. Une trêve temporaire entre l’armée et les FSR à l’occasion de l’Aïd n’a pas duré longtemps, alors qu’elle était censée créer les conditions de sécurité pour l’évacuation des ressortissants étrangers de Khartoum. Hier, les bruits de coups de feu et d’explosions étaient entendus dans la capitale soudanaise. Des informations contradictoires circulent sur la situation sécuritaire dans le pays. Le site d’information Russia Today a fait état, hier, de combats qui faisaient rage entre l’armée et les FSR à proximité du palais présidentiel et du commandement général de l’armée, et des explosions ont été entendues à Hilla Hamad et Khojali, au nord du palais présidentiel, et des avions de combat ont été vus en vol, au-dessus du ciel de Khartoum, et de violentes explosions ont également été entendues dans d’autres quartiers de Khartoum Nord (Al-Safia – Shambat), avec des nouvelles de frappes aériennes à proximité de la radio Omdurman. Les correspondants de presse avouent qu’il est très difficile de connaître le détail des évolutions sur le terrain et de vérifier ce que chacune des deux parties affirme quant à sa supériorité, ni de savoir qui contrôle quoi dans la capitale, dont les rues sont désertées par les civils qui ne s’attendaient pas, il y a une dizaine de jours, au déclenchement des combats. Les pays partenaires du Soudan, également, ont été, visiblement, surpris par le conflit entre l’armée soudanaise et les FSR et n’ont pris aucune mesure de prévention pour protéger leurs ressortissants. Des efforts, vains, ont été déployés pour amener les parties en conflit à résoudre leur différend par le dialogue politique. Pour rappel, afin d’aider le Soudan à surmonter sa crise, le président Abdelmadjid Tebboune a appelé, mardi, en tant que président en exercice du Sommet arabe, à une action commune et urgente au niveau de quatre organisations internationales: Organisation des nations unies (ONU), Union Africaine (UA), Ligue arabe et Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). Il s’agit «d’éviter davantage d’escalade et mettre un terme aux combats entre les frères soudanais, en les amenant à faire prévaloir la sagesse et à privilégier le dialogue dans la résolution de leurs différends, tout en évitant au peuple soudanais les risques de s’engager dans la spirale de la violence meurtrière qui constitue un danger à la fois pour la paix sociale et pour le processus de règlement politique au Soudan».
M’hamed Rebah

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