Les négociants en céréales n’en reviennent pas ! « Le prix du blé à plus de 340 euros la tonne. Je n’ai pas souvenir d’un tel niveau… », explique Nathan Cordier, analyste chez Agritel. Même si le cours a reflué après son pic historique du 24 février sur Euronext (316,50 € en clôture, NDLR), le blé reste sous haute surveillance depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, respectivement 2e et 4e exportateurs mondiaux. La mer Noire, où les navires de commerce ne naviguent plus, produit 15 % des volumes de blé mondiaux et exporte 40 % des blés échangés sur la planète. Mais « les blés de l’Union européenne, des États-Unis, d’Argentine ou d’Australie pourraient compenser » en cas de blocage persistant. « La situation pourrait même bénéficier à la France en lui ouvrant quelques marchés », affirme Sébastien Windsor, président de l’APCA (les chambres d’agriculture). Reste que la « non-disponibilité » ukrainienne conduit à une prime haussière sur les cours du blé. En novembre, ils avaient déjà connu une flambée (+55 %) sur fond d’offre insuffisante. La Chine achète trois à quatre fois plus de blé qu’il y a dix ans. Le marché est en équilibre précaire : 785 millions de tonnes produites dont près de 200 millions sont échangées. Les besoins croissants, liés à l’explosion démographique, couvrent juste la demande. Une aubaine pour les céréaliers ? Pas si sûr.
Sarah O.
