L’Algérie participe à La Haye avec un groupe de juristes mis en place sur instructions du président Abdelmadjid Tebboune et sous la supervision du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, aux audiences publiques à la Cour internationale de justice (CIJ), consacrées aux plaidoyers liés à la demande d’un avis consultatif sur les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques de l’entité sioniste dans les territoires palestiniens.
Hier, mardi, le Professeur en droit international et membre de la Commission du droit international à l’ONU, Ahmed Laraba, a plaidé devant la CIJ, au nom du groupe des juristes algériens qui comprend également l’experte dans les questions des droits de l’Homme et vice-présidente de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), Maya Sahli Fadel. « L’Algérie est profondément convaincue que l’impunité est la première loi des oppresseurs. Notre fonction est de leur dire qu’il y a une loi et que celle-ci doit être respectée et que ce n’est pas une loi de vengeance, mais de justice », a souligné Me Laraba. Il a dénoncé, dans son intervention, « les politiques et pratiques sionistes en Palestine occupée qui violent les règles fondamentales des droits humains », appelant les instances internationales compétentes à sommer l’entité sioniste de mettre un terme à cette situation qui se « détériore » de plus en plus ces derniers mois. « Les autres États sont tenus de ne pas reconnaitre comme licite la situation créée et ne doivent pas porter assistance » à l’entité sioniste, a insisté Me Laraba. Par la voix de Me Laraba, l’Algérie a souligné l’importance de se soumettre aux lois internationales relatives à l’occupation et de les faire respecter. L’Algérie a participé aux différentes étapes précédant ces audiences. Elle a, déjà, présenté un réquisitoire et formulé des observations sur les exposés écrits d’autres pays conformément aux différentes mesures annoncées par la CIJ dans ce sens. De son côté, Vusimuzi Madonsela, ambassadeur d’Afrique du Sud aux Pays-Bas, a déclaré au deuxième jour des audiences de la CIJ, sur les conséquences juridiques de l’occupation sioniste des territoires palestiniens depuis 1967, qu’ »en tant que Sud-Africains, nous sentons, voyons, entendons et ressentons au plus profond de nous-mêmes les politiques et pratiques discriminatoires inhumaines du régime (sioniste) comme une forme encore plus extrême de l’apartheid institutionnalisé dans mon pays ». L’apartheid pratiqué par l’entité sioniste « doit cesser », a-t-il ajouté, soulignant que l’Afrique du Sud a une « obligation particulière » de dénoncer l’apartheid partout où il se produit et de veiller à ce qu’on « y mette un terme immédiat ». Les audiences de la CIJ ont débuté lundi par le plaidoyer de la délégation palestinienne conduite par le ministre palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, Ryad Al-Maliki et composée d’une équipe de juristes et des membres de la mission diplomatique palestinienne accréditée aux Pays-Bas. Dans son discours devant la CIJ, Riyad Al-Maliki, a déclaré qu’il était temps de mettre fin à la politique de deux poids deux mesures dans le traitement de la question palestinienne, appelant la CIJ à soutenir le droit du peuple palestinien à l’autodétermination. Riad Al-Maliki a appelé la Cour à déclarer l’occupation illégale et à ordonner d’y mettre fin «immédiatement, totalement et sans condition». «Une justice retardée équivaut à un déni de justice, et le peuple palestinien est privé de justice depuis bien trop longtemps», a-t-il affirmé. Les audiences publiques de la CIJ auxquelles une cinquantaine de pays prennent part dont l’Algérie, interviennent suite à l’adoption, en décembre 2022 par l’Assemblée générale des Nations unies, de la résolution 247/77, qui demande un avis consultatif de la Cour sur les violations sionistes des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés, y compris à El-Qods.
M. R.