Manifestement, les malheurs n’arrivent jamais seuls. En effet, à peine 24 heures après la déclaration du P-DG d’Algérie Télécom, faisant état d’une situation financière critique au sein de l’opérateur publique, en raison de la dévaluation du dinar, Algérie Télécom vient aussi de perdre 600 millions de dinars durant la coupure du câble Internet au large de Annaba qui a provoqué une perturbation de plusieurs jours dans le pays.
Néanmoins, la plainte déposée par Algérie Télécom contre X, suite à l’incident, a été fortuite pour l’opérateur historique, qui tente, de regagner la confiance de ses abonnés, exaspérés par les coupures fréquentes de l’Internet.
Ainsi, les résultats préliminaires de l’enquête enclenchée au lendemain du sectionnement du câble de fibre optique, démontrent que les manœuvres de mouillage de l’ancre du navire marchand panaméen le «Paovasa Ace» sont à l’origine de cet incident, c’est du moins ce qu’a révélé un communiqué du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication. La responsabilité du commandant de ce navire « est ainsi engagée car il s’agit de négligence dans l’application des instructions nautiques lors du choix du point de mouillage », indique le ministère des PTIC. Des dispositions « seront prises à l’encontre des responsables de cet incident, dès l’achèvement de l’enquête, à l’effet d’un dédommagement des préjudices causés », souligne le ministère. Rappelons que lors de son passage, à la Radio chaïne III, le P-DG d’Algérie Télécom avait estimé les pertes de l’opérateur, durant la coupure internet provoquée par le sectionnement du câble sous-marin, à 600 millions de dinars pour l’ensemble de la durée de la coupure. Il s’agit là d’une évaluation qui ne concerne que le volet compensation des abonnés, notons-le. Il est, en effet, prévu de prolonger gratuitement l’abonnement des clients d’Algérie Télécom, d’une durée égale à celle de la coupure du service Internet.
Il convient de préciser, entre autres, qu’afin d’augmenter les capacités en matière de bande passante, Mehmel a évoqué un projet de troisième câble qui reliera Oran à Valence, avec une bretelle sur Alger, qui sera financé par les fonds propres de l’entreprise. Ainsi, la branche principale du câble (Oran-Valence) coûtera 24 à 26 millions d’euros et la bretelle à partir d’Alger entre 13 et 15 millions d’euros.De surcroît, l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) ne semble pas fermer l’œil quant à la coupure du câble. C’est dans cette optique que les abonnés Internet d’Algérie Telecom ont commencé à recevoir du forfait Internet en dédommagement pour celui qu’ils ont perdu pendant la coupure accidentelle du câble sous-marin de fibre optique Sea-Me-WE4, survenue le 22 octobre 2015 aux larges d’Annaba. L’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), à qui l’opérateur historique des télécommunications avait promis ce dédommagement pour chaque consommateur Internet de l’entreprise lésé dans son droit, s’assure de l’opération.
Dans un communiqué publié, avant-hier, l’ARPT explique que « tous les clients dont les abonnements étaient en vigueur durant la coupure ont bénéficié gratuitement d’un prolongement automatique de leur abonnement d’une durée égale au temps pendant lequel a sévi l’interruption ou la dégradation du service internet ».Pour les clients dont les comptes ont expiré pendant la coupure, leur compte a été alimenté gratuitement du reste du forfait Internet qu’ils avaient souscrit lorsque la panne est survenue et la date d’expiration de ce forfait correspond au nombre de jours durant lesquels il aurait été valide si la coupure du Sea-Me-We4 ne s’était pas produite.Afin que les abonnés Internet qui estiment que leurs préjudices n’ont pas été correctement compensés, le régulateur télécom a introduit sur son site web une rubrique réclamations.
Lamia Boufassa
