Nous apprenons de sources dignes de foi qu’un important mouvement dans le corps des walis serait opéré « incessamment » par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Ce changement toucherait plusieurs têtes qui siègent dans l’Exécutif local. Selon nos sources, les motifs qui concourent à ce remaniement sont aussi apparents que latents.
À commencer par le critère de l’obligation de résultat. En effet, cette sacro-règle impose à chaque wali de rendre compte de toute tâche aboutie pour chacune des missions que lui a confiées le Gouvernement. À rappeler en ce sens, la réunion Gouvernement-Walis de février passé. La première sous la présidence de Tebboune lors de laquelle les walis étaient instruits de se rapprocher des citoyens à l’effet de rétablir la confiance perdue avec l’Etat. Également chargés d’intensifier les visites de terrain, d’écouter les doléances de la population et d’endiguer le phénomène de bureaucratie dans l’administration.
En d’autre, termes, le Président a appelé ces commis de l’État à se retrousser les manches et à en finir une bonne fois pour toute avec le populisme ambiant, la démagogie et les discours creux. On se rappelle, lors de ce conclave, le chef de l’État a dû interrompre son discours pour faire montrer le fameux reportage poignant de la souffrance des populations de l’Algérie profonde dans le but d’attirer leur attention sur les vrais problèmes sur lesquels il faudrait se pencher. Mais, plus de cinq mois plus tard, peu de résultats sont obtenus sur le terrain. Du coup, les premiers magistrats locaux sont pointés du doigt.
Il n’y a qu’à rappeler les derniers incidents qui ont émaillé la vie sociale nationale et face auxquels des walis n’ont pas bougé le petit doigt pour comprendre la nécessité qui aura présidé à ce changement de têtes. Si non comment expliquer le manque d’action de la part des walis au lieu de prendre l’initiative d’agir. Au mieux, ils attendent des instructions, au pire ils croisent les bras en attendant que l’orage passe.
Secundo, le chef de l’État aurait jugé utile d’injecter du sang neuf dans l’Exécutif des wilayas, à la tête desquelles les responsables se soucient plus de leurs petites carrières que de la mission de service public dont ils devront en assumer la charge.
Et s’il y a encore un indice révélateur sur ce changement préparé en haut lieu et que s’apprêterait donc à opérer le chef de l’État, le report de la deuxième réunion Gouvernement-Walis. Annoncé initialement pour la journée d’hier, la tenue de ce conclave d’importance est renvoyée à mercredi et jeudi prochains. Selon nos sources, quoique la question relève de la forme, les raisons de ce report sont quelque part intimement liées à ce changement dans le corps des walis.
F. Guellil