La capitale de la Russie, Moscou, abrite depuis hier, pour deux jours, les travaux de la 11e session de la Grande commission mixte algéro-russe de coopération économique, commerciale, scientifique et technique, coprésidés par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, accompagné d’une délégation importante multisectorielle, et son homologue russe, Dimitri Patrouchev.
Un communiqué du ministère de l’Agriculture et du Développement rural précise que les discussions, lors de cette session, porteront sur les différents dossiers de coopération entre l’Algérie et la Russie, ainsi que les perspectives de la développer. Mohamed Abdelhafid Henni a prévu des entretiens avec son homologue et nombre de hauts responsables de la Fédération de Russie. Le fait que c’est le ministre de l’Agriculture et du Développement rural et son homologue russe qui président cette réunion, indique clairement la place occupée par ce secteur dans la coopération entre les deux pays dans un contexte mondial de menaces avérées sur la sécurité alimentaire, du fait des changements climatiques mais aussi des vives tensions dans les relations internationales qui dégénèrent en guerre.
La production agricole en Algérie et sa modernisation par l’apport technique, seront sans doute au centre des discussions au cours de cette session. Il y a un peu plus de deux mois, l’agence d’information Sputnik annonçait, citant Reuters, que l’Algérie venait d’acheter un important lot de blé, environ 400 000 tonnes, provenant en grande partie de Russie, le sujet des livraisons de blé russe en Algérie a été abordé lors de la visite du Président algérien à Moscou. Ces achats ont été clôturés le 19 juin par l’Office algérien des céréales (OAIC), ajoutait l’agence d’information, qui notait, toutefois, que cette information n’avait pas été confirmée. L’agence a rappelé qu’en année agricole de juillet 2021 à juin 2022, la Russie a fourni 480 000 tonnes de blé à l’Algérie, selon l’Union russe des exportateurs de grain.
Pour cette année agricole, ce taux a sensiblement augmenté pour atteindre 2,14 millions de tonnes. À l’issue de deux mois de la campagne céréalière débutée le 1er juillet, l’Algérie restait le deuxième importateur du blé russe, derrière l’Égypte et devant la Turquie, avait révélé à Sputnik Arkadi Zlotchevski, président de l’Union céréalière de Russie. La coopération entre l’Algérie et la Russie dans le secteur de l’agriculture ne se limite pas au commerce du blé. En fait, il semble bien que l’Algérie mise sur la Russie pour donner une nouvelle impulsion au développement de son agriculture. En juin dernier, lors de sa visite en Russie, le président Abdelmadjid Tebboune qui avait présidé, à Moscou, l’ouverture des travaux du forum d’affaires algéro-russe, avait expliqué, dans son intervention, la nouvelle politique mise en œuvre par l’Algérie pour « s’affranchir de la dépendance aux hydrocarbures, un secteur dont les revenus seront exploités aux seules fins de développement », avait-il précisé. « Nous aspirons à atteindre, cette année, 13 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, pour marquer ainsi la relance effective du développement », notamment à travers les secteurs de l’industrie agroalimentaire, les start-up et les produits agricoles, avait-il ajouté. Le président Tebboune s’était adressé aux hommes d’affaires russes pour leur faire savoir que l’Algérie s’apprête, dans les années à venir, à mettre en œuvre un plan d’investissement dans plusieurs domaines dont l’agriculture, l’agroalimentaire et des industries de transformation. Lors de ce forum, l’agriculture était en bonne place dans les discussions entre les hommes d’affaires algériens et russes. Par ailleurs, à la même occasion, des sources médiatiques, se référant à une déclaration du président de l’association d’affaires russe (Delovaya Rossia) Alexis Repik, durant ce forum, avaient rapporté que la Russie appuie la proposition de l’Algérie d’effectuer les échanges commerciaux entre les deux dans leurs monnaies nationales. Par ailleurs, l’éventualité de la signature d’un accord de libre-échange entre les deux pays avait été évoquée.
M’hamed Rebah