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Constantine : L’école du théâtre ravive la passion pour le 4e art

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L’école du théâtre régional de Constantine (TRC) Mohamed Tahar Fergani, lancée comme première expérience du genre, est un espace de formation pédagogique et artistique qui a su raviver la passion de cette ville pour le 4e art, s’accordent à dire les professionnels des planches.

Proposé en 2018 aux responsables du théâtre, le projet a été vite adopté et l’école accueille actuellement deux promotions avec 120 jeunes comédiens qui fêtent, cette semaine, la sortie de la première promotion, après trois ans de formation. Pour le directeur du théâtre régional de Constantine, Ahmed Mireche, l’adoption de l’idée de créer une école au théâtre, proposée par l’écrivain et metteur en scène, Salah Eddine Millat, était dictée par le souci d’assurer une relève.  »Le théâtre de Constantine cumule plus de 40 ans de créativité et compte des talents immenses. Il était important pour nous d’œuvrer à assurer une relève en créant un espace d’échange entre les comédiens qui ont fait la renommée des planches dans cette ville et les jeunes qui aspirent à embrasser une carrière artistique théâtrale ». Et d’ajouter :  »La scène théâtrale locale a perdu beaucoup d’artistes sans qu’on profite de leurs expériences et cette école a permis à des sommités théâtrales comme Abdallah Hamlaoui, Aïssa Redaf, Tayeb Dehimi, Antar Hellal, Noureddine Bechekri et Ouahid Achour de transmettre aux jeunes l’essence de leur expérience ». La formation est également encadrée par des comédiens Sarhan Daoudi notamment, et des académiciens à l’instar d’Adlène Bekhouche, Chaouki Bouzid, El-Hadi Boukerche, Hamoudi Laouar et des chorégraphes, Nada Rouini et Slimane Habes. De son côté, le superviseur et encadreur de cette école, Salah Eddine Millat, a relevé que celle-ci a ouvert ses portes à trois catégories d’élèves, les enfants de 7 à 13 ans, les adolescents de 14 à 17 ans et les adultes de 18 à 30 ans.  »Le programme réservé aux enfants est basé au cours de la première année sur les abécédaires du théâtre et évolue vers les différentes techniques, celle du déplacement et du maintien sur scène et autres alors que pour les adolescents et les adultes, le programme équivaut à celui proposé dans les instituts nationaux, avec plusieurs modules, l’histoire du théâtre, l’actorat, la danse, la musique théâtrale entre autres », a-t-il détaillé. Et d’assurer :  »La motivation qui anime les apprenants, le sérieux affiché tout au long des trois années de formation et les efforts déployés pour évoluer sont autant d’indices qui attestent du succès de ce projet de formation de comédiens professionnels ».

De grandes Œuvres pour fêter la sortie de la 1ère promotion
À la fin de la semaine dernière, les élèves de l’école du théâtre ont fêté la sortie de la promotion 2020-2021 avec des présentations théâtrales proposées sous l’œil attentif des professeurs, des comédiens, des amis et des familles des jeunes talents. La levée de rideau de ce grand événement, qu’a vécu l’antique Cirta, quatre jours durant, a eu lieu avec le spectacle  »Amouadj » (les vagues) d’Issad Abdenour présenté par les jeunes de la catégorie adultes de la 2ème promotion de l’école. Spectacle muet qui parle néanmoins au cœur, les jeunes artistes ont excellé, sur scène, déroulant des rêves et racontant des bouts de vie sans dire un mot. Les enfants ont présenté pour leur part  »Cendrillon », une histoire revisitée par Serhane Douadi et chorégraphiée par Nada Rouini, tandis que les élèves de la catégorie des 14-17 ans, des deux promotions, ont investi, à leur tour les planches du TRC en proposant  »Galou », sur une conception de Ouahid Achour et  »Babor R’jaa » d’après une conception de Salah Eddine Millat. À l’occasion de la cérémonie de sortie de la première promotion, une prestation de haut vol, avec des scènes d’œuvres théâtrales mondiales, signée Adlène Bekhouche, a été présentée à une assistance nombreuse qui a renoué avec le théâtre. De la pièce  »Jules César » de William Shakespeare à  » Sainte Jeanne des Abattoirs  » de Bertolt Brecht en passant par  »Les créanciers » d’August Strindberg, les élèves promus ont subjugué et forcé l’admiration. À la tombée du rideau, l’homme de théâtre Tayeb Dehimi a déclaré à l’APS, que l’idée d’une école de théâtre à Constantine est  »une très bonne expérience humaine et artistique qui rappelle que cette ville a des traditions théâtrales biens ancrées et démontre qu’elle grouille de talents ».  »Les structures culturelles doivent s’inspirer de cette expérience et ouvrir leurs portes pour des projets culturels et artistiques et donner la chance aux jeunes pour renouer avec l’ambiance gouailleuse et très animée que savait créer la formation du théâtre de Constantine », a-t-il dit. Adlène Bekhouche a assuré que les élèves ont passé le test avec brio, ajoutant :  »Je suis fière de mes élèves et de leur prestation. C’est le fruit des trois années d’effort et ils ont joué des scènes d’œuvres théâtrales mondiales, dans la langue arabe classique et ont fait preuve de maîtrise aussi bien gestuelle que vocale ». Rencontré dans les coulisses, le jeune promu, Badis Annana, a déclaré que cette formation en théâtre est un rêve qui se concrétise pour lui.  »Je suis étudiant en master 2 de biochimie, mais le théâtre est ma passion. Ces trois ans de formation étaient très enrichissants pour moi. J’espère avoir ma chance et évoluer comme comédien », confie-t-il. Quant à Amina Hmaïdi, 11 ans, l’une des héroïnes de la pièce Cendrillon, la première année de théâtre était  »passionnante » pour elle, assurant qu’elle compte bien faire ses trois ans de formation.

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