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CONSOMMATION DE L’ÉNERGIE EN VUE DE L’HIVER : Les pays de l’UE s’imposent des restrictions drastiques

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Dans une semaine folle pour les cours de l’énergie en Europe, les prix de gros de l’électricité pour 2023 en Allemagne et en France ont battu de nouveaux records, illustrant notamment les risques de pénurie qui menacent l’Europe durant l’hiver prochain. Les prix de gros de l’électricité en France pour 2023 ont allègrement dépassé 1 000 euros le mégawattheure (MWh) ce 26 août, tandis que l’électricité allemande s’échangeait au-dessus de 850 euros.

Lire aussi Conflit en Ukraine : l’Europe se prépare à un hiver sans gaz russe…et au risque de récession Il y a un an, les prix dans ces deux pays étaient seulement d’environ 85 euros/MWh. Illustrant la flambée extrêmement brutale de cette semaine, l’électricité française avait clôturé à 720 euros la semaine précédente, et l’allemande à 573 euros. Au-delà de Paris et Berlin, toute l’Europe est frappée. Le Premier ministre tchèque, dont le pays assure la présidence de l’Union européenne, a annoncé le 26 août que son pays convoquerait une réunion d’urgence. Plusieurs causes sont à l’origine de l’explosion des cours, à commencer par le tarissement des flux de gaz russe vers l’Europe depuis le début du conflit en Ukraine : nombre de centrales thermiques utilisent du gaz pour générer de l’électricité. Le gaz se faisant plus rare, son prix atteint également des niveaux records. En France, seuls 24 des 56 réacteurs nucléaires d’EDF fonctionnent en ce moment, notamment en raison d’un problème de corrosion, ce qui réduit la production électrique française à un niveau historiquement bas et fait mécaniquement augmenter les cours. Pour décembre prochain spécifiquement, le mégawattheure d’électricité française s’échange déjà à plus de 1 600 euros, un niveau extraordinairement élevé. Bien que les gouvernements se veuillent publiquement rassurants contre tout risque de coupure de courant dans des sociétés qui se sont habituées au confort de l’électricité en continu, les marchés disent une autre histoire, avec des opérateurs prêts à acheter des électrons plus de dix fois plus cher qu’ils ne le faisaient il y a un an. Dernièrement le Maire de Londres, a appelé les londoniens à se préparer à faire des choix en leur déclarant «  cet hiver, il faut choisir entre se nourrir ou se réchauffer », non sans aussi faire allusion à la cherté de la vie qui frappe de plein fouet les citoyens européens, dont les plus vulnérables ont commencé et vont payer encore très cher, les conséquences de la politique occidentale sur le confit en Ukraine, dont la voie diplomatique peine à ce jour, à se frayer un chemin et s’affirmer.
« Définir quelles industries et quelles entreprises seront prioritaires pour l’accès à l’énergie et lesquelles devront réduire, voire arrêter leur production ».
Les États européens ont d’ailleurs dépensé des dizaines de milliards d’euros en 2022 pour protéger leurs citoyens des hausses de prix, mais ce «bouclier» devient de plus en plus difficile à financer. L’exemple du Royaume-Uni le montre : le régulateur a annoncé le 26 août que les tarifs règlementés de l’énergie augmenteraient de 80% à partir d’octobre dans le pays, et que les factures de gaz et d’électricité pourraient progresser encore «considérablement» en 2023. En France, le président Emmanuel Macron a appelé le 24 août à l’«unité» devant la fin de «l’abondance». Avec pour mot d’ordre la «sobriété énergétique», tandis que des dizaines de milliers de clients migrent de fournisseurs privés d’électricité vers l’énergéticien public, EDF, et son tarif fixe. Ici aussi certains ménages devront payer plus cher leur énergie l’an prochain, le bouclier tarifaire que finance l’État français depuis l’automne devant être remplacé dans quelques mois par des aides ciblées sur les plus pauvres. L’Europe entière s’inquiète de son approvisionnement. La riche Suisse se demande si elle pourra importer de l’électricité allemande ou française l’hiver prochain, comme elle le fait d’habitude quand ses barrages hydroélectriques sont en sous-régime. L’Union européenne et les Etats membres sont en train de mettre en place des plans d’économies d’énergie et de sobriété.
Il faudra définir quelles industries, quelles entreprises seront prioritaires et lesquelles devront réduire, voire arrêter leur production. Le plan de Bruxelles – qui doit encore être validé par les Etats – prévoit que chacun des 27 pays réduise, entre août 2022 et mars 2023, sa consommation d’énergie d’au moins 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période.
K. B./Agences

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