Accueil ACTUALITÉ Complexe sidérurgique d’El-Hadjar : la production à plein régime, à partir d’octobre

Complexe sidérurgique d’El-Hadjar : la production à plein régime, à partir d’octobre

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Le secteur sidérurgique est en passe de devenir une véritable locomotive pour l’économie nationale, dans les quelques années à venir. Outre l’augmentation de la production, la restructuration des entreprises publiques, à l’exemple du complexe d’El-Hadjar, qui venait d’être racheté par le Groupe public national IMETTAL, devra assurer une autosuffisance en acier, à partir de 2020.

Il est vrai que les objectifs économiques attendus par le gouvernement, depuis l’ouverture du capital du Complexe sidérurgique d’Annaba au profit du géant mondial ArcelorMittal, n’ont pas été satisfaits. Depuis 2001, donc, la firme internationale détenait 70% des capitaux de cette entreprise publique, alors que les 30% restant revenaient à la société Sider, représentant l’État algérien. Arrêt de la machine productive, compression d’effectifs, mouvements incessants de grèves, tels étaient les résultats de ce partenariat «fiasco». D’ailleurs, l’un des exemples illustratifs de cette faillite, alors qu’il était prévu l’augmentation de la production à un niveau pouvant atteindre 2,2 millions de tonnes en 2017, le Complexe n’a produit, en 2012, que 580 000 de tonnes, sur des prévisions fixées entre 600 000 et 700 000, pour la même année. Il fallu que l’État algérien intervienne et de revoir sa copie, sachant que l’affaire n’a pas été en sa faveur. C’est ainsi qu’un premier accord a été conclu, en octobre 2015, pour la restructuration du complexe d’El-Hadjar, qui faisait autrefois la fierté industrielle du pays. La deuxième étape de cet accord a été concrétisée, avant-hier, lors d’une cérémonie à laquelle avait pris part, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. Lors de cette rencontre, un accord a été signé entre le Groupe public IMMITAL avec le Groupe sidérurgique international ArcelorMittal. Cet engagement porte sur le rachat total du capital de trois filiales du complexe d’El-Hadjar, par IMMITAL. Il s’agit des sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA), ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria (AMPTA) et ArcelorMittal Tébessa (AMT). Après cet accord, le groupe national détient désormais 100% des actions de ces sociétés sur lesquelles il détient le contrôle des activités.
Il faut savoir que cette opération n’est pas assimilable à une quelconque nationalisation du Groupe sidérurgique, comme l’atteste, d’ailleurs, la source de financement qui n’est pas l’apanage de l’État, mais par le moyen de crédit bancaire, à en croire Bouchouareb. De par le caractère stratégique de ce secteur, aussi rentable pour l’économie nationale, le gouvernement a décidé de reprendre les trois filiales de ce Groupe, pour pouvoir faciliter la prise de décision et mobiliser les financements nécessaires pour la rénovation des installations, à même de relancer la machine productive. Ceci sur le plan économique. S’agissant du volet social, il semblerait que cette opération, par ailleurs, qui n’a pas résulté d’une quelconque transaction financière, n’aura pas d’impact sur les emplois.
C’est du moins ce qu’a assuré le ministre, qui a tenu à préciser que la stabilité de l’environnement social est une question à laquelle s’est intéressé le gouvernement. En effet, cet accord n’aura aucune incidence négative sur les emplois, qui devront ainsi être gardés. Bouchouareb en veut pour preuve, les objectifs assignés à une telle action de restructuration. Il s’agit de développer les capacités de production du complexe d’El-Hadjar, qui doit atteindre, à l’horizon 2019, 2,2 millions de tonnes par an, alors qu’il en produit actuellement moins de la moitié, soit 1 million de tonnes. Par ailleurs, ces résultats devront contribuer à l’augmentation de la production nationale au niveau des autres complexes existants à l’échelle nationale. À partir de 2020, entre 12 et 13 millions de tonnes d’aciers vont sortir des installations sidérurgiques.
Ainsi, en plus d’El-Hadjar, le complexe Bellara, implanté à Jijel et réalisé en partenariat avec le Qatar, devra produire 4 millions de tonnes (mt/an), Tochiali, situé à Oran (3,5 mt/an) et le Groupe privé ETRHB (1,5 mt/an). Pour le reste, afin d’atteindre le volume productif global, les autres entreprises relevant du secteur privé devront tout aussi participer à cet exploit. Il faut qu’il soit plus que jamais primordial d’aller vers une production intensive, dans la mesure où la consommation locale va doubler, dans les 10 prochaines années. En effet, pour l’année 2015, la facture sidérurgique et métallurgique a coûté entre 7 et 8 milliards de dollars, alors que les prévisions, à l’horizon 2025, fixent la consommation en acier qui devra atteindre le double de ce chiffre. À la lumière de cette restructuration des entreprises publiques basée sur le partenariat public/privé, ouvert aussi bien aux résidents nationaux qu’étrangers, il est à se demander qu’en est-il du degré de participation des travailleurs aux ambitions assignées par le gouvernement à son action.
Ceci, sachant que le complexe d’El-Hadjar qui jouissait jusqu’alors de la position de monopole sur le marché national, n’est plus dans la même situation aujourd’hui, en raison de la création d’autres pôles de production, tels que ceux cités en haut. À cet égard, l’implication des employés est fortement sollicitée pour réaliser les objectifs de l’entreprise.
Bouchouareb a appelé la force ouvrière du Complexe d’Annaba à redoubler d’efforts à même de rivaliser avec ceux des autres installations réalisées récemment. S’agissant de la production au niveau d’El-Hadjar, le ministre a révélé que la machine devra être relancée, au plus tard, durant la première décade d’octobre prochain. visiblement, les opérations de revamping (rénovation) des installations de cette usine sidérurgique ont pris beaucoup de temps. Cet état de fait a engendré des retards dans le redémarrage à plein régime de la chaîne productive.
Farid Guellil

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