Accueil ACTUALITÉ Collision entre deux trains à Boudouaou (Boumerdès) : Le drame aurait pu...

Collision entre deux trains à Boudouaou (Boumerdès) : Le drame aurait pu être évité, selon le DG de la SNTF

0

Le Directeur général de la SNTF, Yacine Bendjaballah, s’est exprimé, hier, sur les ondes de la Chaine 3 au sujet de l’accident de rail, survenu, samedi dernier, à Boudouaou, ville située au sud-ouest de la wilaya de Boumerdès. Tout en déplorant les retards infrastructurels et en décriant les failles du système ferroviaire en place, ce DG a admis que «l’accident aurait pu être évité».

Du coup, l’aveu du premier responsable de la société ferroviaire a suscité le débat autour de la sécurité du rail. D’ailleurs, la question a été fortement abordée tout au long de cette émission radiophonique. Ceci, en dépit du fait que le réseau ferroviaire est jugé suffisamment «performant» pour qu’un tel accident puisse se produire. Le DG en veut pour preuve la «maitrise» du système de rail qui repose, directement, et à l’heure actuelle, sur le facteur humain. Néanmoins, compte tenu des défis de la SNTF (Société nationale des transports ferroviaires) se rapportant à la nécessité de développer le secteur par la multiplication des fréquences des navettes et du trafic ferroviaires, l’intégration de nouveaux outils technologiques sont à même de réduire de tels accidents, comme l’a souhaité ce responsable. En plus, de son avis, la rénovation technique vise à éliminer dans l’avenir, de façon graduelle, l’origine et les erreurs commises de l’intervention humaine dans le système du rail. Bien qu’il soit encore tôt pour dire que le drame de Boudouaou s’incombe au facteur humain, tant l’enquête diligentée pour déterminer les circonstances de cet accident se poursuit toujours. Parlant de rénovation, il est utile de rappeler que le programme de dotation des trains d’un nouveau système de freinage qui date de 2007 n’a pas encore vu le jour. À ce titre, Bendjaballah a confié que la SNTF n’est plus en mesure de répondre à une demande de transport, qu’il estime entre 60 et 80 millions de voyageurs par an, avec seulement 14 heures d’exploitation par jour à raison de 15 minutes d’intervalle entre les trains. Selon lui, pour satisfaire tout ce flux par l’augmentation du nombre de trains et la réduction de l’intervalle entre les navettes, il est impératif de faire appel à l’appui technologique pour pouvoir contrôler et gérer autant que faire se peut le traffic et la fréquence du rail. À l’heure actuelle, 120 trains sont exploités dans les transports de la banlieue et 150 autres sont affectés pour diverses autres destinations à l’intérieur du pays, a indiqué le même responsable, qui prône la mise en place d’un nouveau système de gestion du trafic ferroviaire. Malheureusement, un tel système basé sur les nouvelles technologies de gestion et de communication qui consiste à contrôler à distance et de façon centralisée tout le trafic ferroviaire fait défaut chez la SNTF. C’est le «maillon faible» de la société, a avoué ce DG. Quand bien même tous les équipements et les appareils en la matière (système de détection de la vitesse, des freins du train…) sont déjà acquis, il n’en demeure pas moins que le volet exploitation n’est toujours pas à l’ordre du jour de la société, «victime du retard enregistré sur le plan infrastructurel», a-t-il déploré. À la question d’expliquer les raisons de ces atermoiements, le DG de la SNTF ne veut nullement désigner une quelconque partie comme responsable dans les délais de réalisation des projets liés au réseau du chemin de fer et aux infrastructures d’accueil. D’autre part, il a indiqué qu’en dehors de ce souci majeur, il n’y aucun problème en termes de formation de la ressource humaine. Puisque, a-t-il fait savoir, des ingénieurs en charge du volet exploitation du nouveau système ont été formés en Allemagne et ils sont, donc, prêts pour remplir une telle mission avec maitrise. Revenant aux circonstances de l’accident de Boudouaou qui a coûté la vie à l’un des chauffeurs des deux trains et la blessure de 196 personnes, Bendjaballah a confirmé que la piste de l’erreur humaine (90%) est belle et bien privilégiée par l’enquête. Mais, «faut-il encore situer le niveau de l’erreur humaine ?», s’est-il interrogé, en précisant que seules les investigations peuvent identifier la cause exacte. Et de poursuivre que cette erreur peut être relevée au niveau du conducteur, de l’infrastructure, de la signalisation, de l’aiguillage ou bien de l’environnement externe.
Farid Guellil

Article précédentFUS Rabat 1 – MO Béjaïa 1 : Les Crabes euphoriques
Article suivantStabilisation du marché pétrolier mondial : Producteurs et consommateurs se concertent à Alger